Tout comme Liège, Louvain-la-Neuve et Charleroi, Mons, hôte de pôles académiques, a initié un “dispositif étudiants-entrepreneurs”, destiné à encadrer et incuber des projets d’étudiants dans l’espoir de voir ces derniers devenir plus qu’avant des entrepreneurs à la sortie de leurs études. Mais Mons se distingue, en la matière, en… ayant porté sur les fonts baptismaux non pas un mais deux programmes d’incubation. Officiellement pour des raisons de localisation – “les FUCAM [UCL] sont excentrées par rapport au centre-ville” – et pour éviter dès lors que les étudiants doivent trop se déplacer – sur un territoire urbain qui n’est pourtant pas gigantesque (ceci est un flagrant understatement).
Mais voilà, l’UCL Mons et l’UMons – et les Hautes Ecoles qui s’y raccrocheront – ont donc chacune droit à un lieu où des aspirants entrepreneurs pourront venir faire grandir idées et projets.
Le Student StartLab de l’UCL Mons, qui a démarré en 2015 (avant que le programme de l’AEI ne soit officialisé), affiche actuellement 10 projets au compteur, sur lesquels planchent 18 étudiants. Côté UMons, le “Camp” – acronyme de Creative and Meeting Place – est entré en piste en 2016 et en est à 9 projets et 21 étudiants impliqués.
Les ingrédients de la recette, eux, sont classiques: réseautage, rendez-vous personnalisés avec des experts, coaching, ateliers collectifs mensuels (sur des thèmes tels que le Business Model Canvas, la modélisation financière…).
Un peu à la manière du Venture Lab de Liège, le programme de la première année est segmenté en deux périodes. Après sélection initiale des projets (1) qui seront accompagnés et encadrés, les étudiants en passent par une période de probation (de septembre à janvier) au cours de laquelle ils sont évalués tant sur la pertinence et l’évolution positive de leur idée de départ que sur leur motivation.
19 projets. Ou plutôt 6 ?
Mons aurait donc, dans le cadre de ce programme d’incubation étudiant-entrepreneur financé par l’AEI, 39 étudiants en couveuse et 19 projets en germination. Ce sont là les chiffres annoncés dans un premier temps par La Maison de l’Entreprise, CEI chargé de la coordination du programme. Etonnant, car à l’AEI on parle de… 6 projets.
Explication de ce grand écart? Il semble y avoir un certain flou dans la manière dont on qualifie les projets “incubés”. A Mons, les 19 projets “bénéficieront tous d’un accompagnement régulier” mais il n’y en aurait en effet que 6 qui seraient officiellement catalogués comme relevant du dispositif étudiant-entrepreneur.
Si nous insistons sur ce flou des chiffres, c’est en fait parce qu’il dénote peut-être (sûrement ?) un effet imprévu des objectifs fixés par l’AEI. Pour rappel: au bout de l’incubation (deux ans à deux ans et demi), de 40 à 50% des projets doivent s’être mués en sociétés. Ce qui est énorme par rapport à la moyenne des trajets d’incubation (en moyenne, pour parler en termes de rugby, l’essai n’est transformé que dans un cas ou deux sur dix…).
A Mons, 6 est le nombre de projets qui, au départ, sont considérés comme ayant un “potentiel de création crédible” et qui sont donc “officiellement” accompagnés sous la bannière “dispositif étudiant-entrepreneur”. Les autres projets bénéficient des conseils et des formations proposés à tous mais les responsables des deux structures ne semblent donc pas croire en leurs chances de concrétisation…
Une autre question qu’on est en droit de se poser est de savoir si les ressources disponibles suffiront d’ailleurs à assurer un suivi efficace de tous ces étudiants et projets.
Au rayon coachs, on en dénombre actuellement 5, au profil de “business developers”. Rythme d’accompagnement? “Une rencontre par semaine ou par mois avec les étudiants, selon leurs besoins.”
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