Changement de cap quasi radical pour Nosco: la société qui ambitionnait de devenir l’opérateur d’un portail e-learning pour professeurs et formateurs privés (cfr notre article) change de nom – dites désormais MySkillCamp – et, plus fondamentalement, abandonne la piste de l’enseignement. C’est là – déjà – le deuxième “pivot” majeur de cette société de Ham-sur-Heure puisqu’elle était née sous le patronyme de Clic2speak et se définissait, à ses débuts, comme un fournisseur d’outils en-ligne d’apprentissage des langues.
Aujourd’hui, elle se repositionne donc à nouveau pour viser l’offre de modules de formation en-ligne pour le monde des entreprises et, en priorité, pour les PME. L’attaque du marché des grands comptes – plus ardu – ne viendra que dans un deuxième temps, lorsque la société pourra se permettre les investissements en temps et ressources qu’exige l’approche commerciale de ce genre de clients.
Pourquoi tourner le dos à l’enseignement ? “La piste n’était pas assez rémunératrice. Le monde de l’enseignement, chez nous, n’est pas prêt pour une telle offre ou reste fidèle aux plates-formes existantes, telles que Claroline. C’est aussi un monde trop… politisé”, regrette Kevin Tillier, fondateur et directeur de la société.
Pas d’accueil favorable, des bourses qui ne veulent pas se délier, un discours qu’il faut recommencer à chaque changement aux postes de responsabilités (Ministre comprises…), Nosco a donc fini par jeter l’éponge.
D’où le revirement vers un modèle B2B. “Avec un modèle simple: un seul tarif, avec abonnement mensuel, et prix qui augmente selon le nombre d’utilisateurs de l’espace privatif réservé à chaque société (de 59 euros par mois pour 15 utilisateurs à 199 euros pour 200 personnes; tarif sur devis au-delà). Avec possibilité d’accompagnement et de formation des équipes internes à l’utilisation et au développement d’outils pédagogiques.
Des modules standard et sur-mesure
Les PME pourront se créer un espace privatif où héberger et gérer les formations destinées à leurs employés, avec des espaces de collaboration et d’échanges entre apprenants ou entre apprenants et formateurs.
Le portail MySkillCamp proposera deux types de formations. D’une part, des modules (vidéo, notamment), provenant d’éditeurs déjà bien établis sur le marché et pouvant proposer des formations en matière de bureautique, d’outils et solutions numériques, de langues… Parmi eux, citons les noms d’OpenClassroom, Coursera, tuto.com, Ediform. MySkillCamp recommercialisera leurs formations auprès de ses propres clients.
Parmi les premiers contenus qui seront proposés: des formations en gestion marketing, en business modèles (en anglais), pour l’apprentissage de la programmation ou d’outils bureautiques (en français).
D’autre part, des modules de formation “maison” concoctés par les sociétés elles-mêmes ou par leurs employés, qui veulent ainsi partager leurs compétences spécifiques (tous domaines confondus) avec leurs collègues. “Nous comptons par exemple parmi nos premiers clients la société de packaging Ball de Dunkerque qui désire ainsi former ses employés à des concepts de sécurité.
Des contacts ont également été pris avec Lutosa, là encore pour des formations en sécurité mais aussi en gestion de l’hygiène ou des formations techniques…”, déclare Kevin Tillier.
Autre client, en France cette fois: la Poste qui a déjà eu recours à la plate-forme MySkillCamp pour former 80 personnes et devrait étendre le quota à 600 d’ici quelques mois.
MySkillCamp vise en fait deux types de clients: les sociétés elles-mêmes et les centres de formation qui proposent, eux-mêmes, des formations aux entreprises. Mais pour convaincre ces centres de formation, il faudra d’abord prouver que la solution séduit les entreprises. Trois premiers centres se sont toutefois dit intéressés – BXL Academy (formations en langues), LSI-Language Studies International – tous deux situés à Bruxelles – et un centre spécialisé en sécurité de la région de Charleroi.
De l’argent frais
Le premier positionnement de la société a sensiblement puisé dans les ressources financières dont elle disposait. Il était donc essentiel, pour se (re)lancer, de réaliser une augmentation de capital pour un montant de 325.000 euros.
Le montage? WapInvest injecte 100.000 euros en capital. Un investisseur privé, en la personne de Pierre Duquesne, directeur de la société de traduction tournaisienne Stricto Sensu, fait un apport de 10.000 euros et devient par la même cocasion le partenaire pour la traduction des modules de formation de MySkillCamp. Novallia accorde un prêt subordonné de 87.500 euros tandis qu’un crédit d’investissement de 87.500 euros est octroyé par CBC Banque. Quant à Kevin Tillier, fondateur de Nosco/MySkillCamp, il transforme une dette à long terme de 100.000 euros en capital et y ajoute une nouvelle rallonge de 30.000 euros.
Cet argent frais permettra à MySkillCamp de financer un renforcement de l’équipe (des développeurs, essentiellement) et de poursuivre le développement de la plate-forme (en ce compris un module de paiement en-ligne).
Dernière précision: la plate-forme MySkillCamp bénéficie pour l’instant (et pour trois ans encore) du programme d’hébergement Microsoft BizSpark. Les modules de vidéo-formation, eux, sont hébergés sur Vimeo.
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