Les lauréats du concours Innovators under 35 se dévoilent

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Par · 19/05/2016

Ils sont huit cette année à avoir été sélectionnés pour la finale locale du concours Innovators under 35. Huit jeunes Belges (moins de 35 ans) – bon, OK, il y a un intrus que nous ferons découvrir… – qui se sont distingués grâce à leur carrière et à leurs réalisations d’innovateurs (dans des domaines allant de l’informatique à l’énergie en passant par les nanotechnologies ou encore la biotechnologie et la médecine).

Leurs projets ont été jugés suffisamment novateurs pour être repérés, pré-sélectionnés et retenus l’organisateur du concours, à savoir le MIT Technology Review.

A pointer côté francophone, dans la catégorie des projets de nature directement ou indirectement informatique/numérique, les noms de Xavier Damman (Open Collective), Charles Fracchia (BioBright) et Allison Derenne (Spectralys Biotech, auteur d’une solution analytique pour le secteur du biophamaceutique).

 

Xavier Damman, qui s’est déjà fait un nom sur la scène internationale avec sa start-up Storify, revendue à Livefyre (qui vient elle-même d’être rachetée par Adobe), s’est lancé dans une nouvelle aventure. A savoir une start-up positionnée cette fois sur le créneau des “fin tech” et qui ambitionne d’imposer un nouveau canevas, nettement plus abordable, pour le financement de “collectifs”, qu’il s’agisse d’asbl, d’associations sans forme juridique, d’embryons d’équipes lançant une start-up…

Et cela, sans démarche administrative lourde, sans ouverture de compte bancaire. Tout se fait et se gère via la Toile. Nom de baptême: Open Collective. La jeune start-up, dont le produit est encore en phase bêta (publique), est implantée à New York mais s’attèle d’ores et déjà à constituer un réseau de partenaires qui serviront d’hébergeurs pour les collectifs en quête d’un outil de financement “ouvert”.

A découvrir plus en détail ici.

 

Charles Fracchia, lui, a planté sa tente du côté de Boston. Son domaine est celui de la recherche biomédicale. Le défi qu’il s’est lancé et que sa société BioBright s’attèle à relever: favoriser autant que possible la répétabilité des expérimentations scientifiques (biomédicales) et ouvrir la voie aux “sciences ouvertes”. Rien de moins…

Cela passe par la mise en oeuvre d’une infrastructure informatique et d’une panoplie d’outils – matériels et logiciels – obéissant à une logique open source permettant aux chercheurs (biologistes, dans un premier temps) d’opérer dans des conditions plus efficaces.

A découvrir plus en détail au travers d’un portrait et d’un article consacré à la start-up BioBright.

 

Allison Derenne, pour sa part, est l’une des deux jeunes femmes à la barre de Spectralys Biotech, future spin-off du laboratoire SFMB (Structure et Fonction des membranes biologiques) de l’ULB. Elle devrait être portée sur les fonts baptismaux à la fin de l’année).

La société se concentrera sur l’offre de solutions analytiques innovantes appliquées aux protéines thérapeutiques destinées à l’industrie biopharmaceutique. Technologie de base utilisée: la FTIR, spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier.

La recherche et les développements menés notamment par Allison Derenne, bio-ingénieure de formation, visent à mettre au point un programme informatique de traitement des données provenant des mesures infrarouges ainsi qu’une méthode permettant d’automatiser les analyses à la demande.

 

Côté néerlandophone s’y ajoutent – toujours pour des domaines touchant à l’IT – les noms de Steven Vercammen (EVapp), Geert Houben (Cubigo) et Jill Vanparys (Ava & Trix).

EVapp est à la fois le nom d’une ONG, lancée en 2014, et d’une appli mobile – EVapp est l’acronyme d’Emergency Volunteer App – qui a pour but de mobiliser rapidement des volontaires qui se trouvent à proximité immédiate du lieu où intervient un incident et qui peuvent donc intervenir immédiatement. Des volontaires qui disposent d’un minimum de connaissances pour pouvoir apporter une aide efficace dans l’attente de l’arrivée des services de secours officiels.

A l’initiative de cette solution, Steven Vercammen qui a aussi créé, un an plus tard, la société gantoise Prior-IT, dédiée au développement de logiciels destinés aux services d’urgence. Ses activités se concentrent sur le développement du projet EVapp.

Voir une description plus détaillée de ce projet dans l’article consacré aux lauréats.

 

Cubigo est le nom d’une start-up, également dans le secteur e-santé, qui s’est déjà fait un nom sur le marché et qui, l’année dernière, avait été sélectionnée par Google pour participer à son “basecamp” Black Box Connect.

Cette jeune société de Hasselt, créée par Geert Houben, a imaginé une solution intégrée, utilisable sur tablette, PC ou téléviseur, visant à prolonger et rendre le plus confortable possible le maintien des personnes âgées à domicile. Avec une interface la plus simple possible: chaque fonction ou service est matérialisé par une petite icône (en forme de petit cube, d’où le nom de la solution) qu’il suffit de sélectionner pour l’activer. Et l’éventail de “cubes” est évidemment personnalisable en fonction des besoins ou du contexte de chaque personne.

La solution leur permet dès lors de bénéficier d’une série de services: agenda, applications orientées soins de santé (surveillance de certains paramètres, planification de rendez-vous, contact avec une infirmière à domicile en ce compris via vidéo, historique de prises de poids, schéma de médication…), services divers (commande de repas, consultation des horaires de transports en commun…), messagerie instantanée, prise de notes, liste de commandes en-ligne, services d’informations (radio, météo, actualités).

La start-up a adopté un modèle commercial B2B2C. Principaux interlocuteurs, jouant les relais de la solution: les mutualités (d’ores et déjà 20.000 utilisateurs finaux au compteur) ou les municipalités. Dans un deuxième temps, Cubigo ambitionne de passer à une étape de commercialisation et d’offre directe de services vers les seniors.

La société a d’ores et déjà établi une filiale aux Etats-Unis, à San Francisco, et vient de décrocher un premier contrat dans l’Ohio, à Comlumbus, pour un déploiement qui concerne 65.000 personnes. Une levée de fonds sera lancée pour financer l’extension des activités américaines.

 

Ava & Trix est une application mobile interactive destinée aux jeunes enfants (de 8 à 11 ans) qui devrait faire ses débuts commerciaux en 2016. Conçue initialement pour une utilisation sur tablettes (iOS et Android), elle propose aux tout jeunes de réaliser des expériences ludiques de nature technique ou scientifique. De quoi découvrir les sciences et la technologie de manière ludique. L’alibi étant que les expériences à réaliser sont destinées à aider deux héroïnes – Ava et Trix – qui n’arrêtent pas de se fourrer dans de mauvais pas.

Objectif: devenir un outil ludique tant à domicile que sur les bancs de l’école, “apprendre aux tout jeunes à jeter un regard nouveau sur les problèmes, à apprendre à formuler des hypothèses et à les résoudre en expérimentant des solutions”. Les situations – structurées en scénettes baptisées “appisodes” – se vivent d’ailleurs de préférence à plusieurs (à raison d’une tablette pour deux ou trois enfants). La jeune société promet de développer une version pour desktop et éventuellement pour la plate-forme Digibord, portail de contenus éducatifs d’origine néerlandaise.

Tout comme leurs héroïnes, les initiatrices d’Ava & Trix sont deux soeurs, Michèle en Jill Vanparys, qui ont créé la start-up Curious Cats.

L’appli devrait faire son apparition dans les classes des premières écoles-pilote en septembre. Pour un déploiement à plus grande échelle, Jill Van Parys compte solliciter des entreprises, invitées à financer l’exercice. Au prétexte, notamment, qu’elles sont les premières intéressées à susciter des vocations et des compétences technologiques et scientifiques.

L’appli a reçu le soutien du Vlaams Audiovisueel Fonds tandis que la jeune société a été épaulée par l’incubateur Start IT@KBC (Gand) et par iMinds.