Lancé début avril, notamment à l’initiative du cabinet du ministre Gosuin (économie), l’appel à projets Make.brussels a bouclé sa première phase (soumission des projets) ce 9 mai. L’objectif était d’en appeler aux citoyens et aux acteurs économiques de terrain afin qu’ils imaginent des projets permettant de redynamiser le (petit) commerce et l’horeca bruxellois et, dès lors, les différents quartiers de la capitale.
L’initiative était née suite au “lock down” de Bruxelles – dans la foulée des attentats de Paris. Elle a évidemment trouvé un sens supplémentaire suite aux attentats de Bruxelles et aux multiples problèmes d’accessibilité qui touchent la ville.
L’appel à projets était ouvert à tous les profils: “architectes, designers, entrepreneurs, organisateurs d’événements, web-développeurs, cuisiniers, peintres, musiciens et autres créateurs”. Parmi les projets qui se sont portés candidats (374 au total), on en trouve dès lors plusieurs qui s’appuient sur des arguments et outils numériques.
Dorure numérique pour blason écorné
Parmi eux, celui de Dominique Moraux, active notamment dans le projet wallon “Commerce connecté”. Cette Bruxelloise s’est tournée vers une jeune start-up parisienne – VillageMap – pour développer la plate-forme “Digital Village”, un site Internet dédié au quartier Dansaert qui “révèle toute l’activité du quartier et les produits disponibles dans les commerces de qualité”. L’objectif est aussi de mettre en exergue les actualités et événements du quartier ainsi que les spécificités des commerçants.
Pourquoi avoir choisi un partenaire français plutôt qu’un acteur belge pour proposer une solution? Dominique Moraux dit ne pas avoir trouvé, en Belgique, de solution “clé-sur-porte” répondant à tous les critères qu’elle désirait trouver dans la solution à proposer pour le quartier Dansaert (et d’autres quartiers bruxellois éventuels). A savoir: une solution qui mette en avant les qualités des produits mais aussi les commerçants eux-mêmes, un design esthétique attractif, une approche axée sur le quartier et un potentiel multilingue.
Mais pourquoi rechercher une solution existante plutôt que d’en créer une, ne serait-ce qu’en partie? “Il est vrai que pour l’objectif recherché qui est de créer une image numérique pour les commerçants locaux, il est nécessaire de commencer par identifier les besoins locaux. Mais, dans le cadre de ce projet Make.brussels, le budget et le laps de temps disponibles pour la réalisation imposaient pratiquement de recourir à une solution existante plutôt que d’en bâtir une à partir de zéro.”
VillageMap toutefois, insiste-t-elle, n’est pas une solution à prendre ou à laisser. “La start-up est encore en phase de démarrage et est prête à ajouter de nouvelles fonctionnalités. Pour le projet Dansaert, l’idée est par exemple d’ajouter une fonction de recommandation qui permettrait aux commerçants de se recommander l’un l’autre, selon un filtrage thématique.
Par exemple, un internaute qui se renseigne sur des vêtements vintage se verra recommander d’autres produits vintage – chaussures, déco, resto… Idem pour l’art contemporain, etc.” A cet égard, si le projet est retenu, une phase préparatoire devra être engagée avec les commerçants du quartier pour identifier et promouvoir les caractéristiques distinctives, aptes à attirer les publics d’acheteurs.
Foison de projets
D’autres projets ont également choisi pour thème le “commerce connecté”. Exemples:
– le projet ShopInBelgium (avec geofencing) ;
– du shopping virtuel basé sur le recours à une caméra Go Pro ;
– une sorte de gazette électronique prénommée Stryty qui se présente comme une “plate-forme de publicité locale pour commerçants, centre culturels et institutions” (principale cible: les commerçants de la rue Neuve) ;
– ou encore le projet Womer, qu’on avait déjà croisé au récent hackathon “Citizens of Wallonia”, et qui s’appuie sur une appli mobile en mode réseau social (but: transformer les clients en ambassadeurs pour commerces locaux).
Quelques autres exemples de projets orientés numériques?
- une appli mobile pour le quartier Sainte-Catherine qui donnerait accès à toutes les informations du quartier: commerçants (géolocalisés), événements, messages instantanés…
- une application de réalité augmentée pour le Mont des Arts (moments historiques, trésors cachés…)
- un univers Sablon en immersion 360 avec “time lapse” géant
- une plate-forme “Micros” qui permet de découvrir, dispersées à travers la ville, des “micro-histoires” écrites par des écrivains locaux
- un projet “tag the city” qui vise, en prenant la Grand-Place comme point d’ancrage, d’identifier les oeuvres d’art émaillant les rues de Bruxelles avec des codes QR et des “légendes accrocheuses pour mettre en valeur le patrimoine et encourager les interactions sur les réseaux sociaux”
- un jeu d’enquête dans le monde de l’art (la scène étant le Sablon) qui se joue en équipes sur smartphone ou tablette – destiné à toute la famille
- un autre jeu pour mobile mais du genre chasse au trésor (“Brussels Quest”)
- et bien d’autres encore à découvrir sur le site Make.brussels.
Le vote du public jusqu’au 20 mai
La deuxième phase de l’initiative est désormais en cours: celle de la pré-sélection des meilleurs projets. Et elle est réservée au grand public qui a jusqu’au 20 mai pour choisir le projet qui le séduit le plus. Pour ce faire, il suffit de se rendre sur le site de Make.brussels et de découvrir les divers projets.
Les trois projets les plus plébiscités pour chacun des 10 quartiers bruxellois visés pourront participer à un “marathon créatif” de 48 heures. Autrement dit, les 30 porteurs de projets retenus auront deux journées (du 27 au 29 mai) pour transformer l’idée en prototype – avec l’aide de coachs – et convaincre le jury.
10 projets seront alors retenus et se partageront une enveloppe de 300.000 euros financée par l’Atrium, l’agence régionale en charge des commerces. Ce financement leur permettra de concrétiser le projet – avant la date-butoir du 31 décembre.
Pendant cette dernière phase, les porteurs de projets bénéficieront d’un support de la part de la Ville, de l’Atrium, ou encore d’associations de commerçants.
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