En un peu moins de deux mois (il a été officiellement lancé fin février), le fonds d’investissement wallon W.IN.G, dédié aux start-ups numériques, a vu atterrir une centaine de dossiers sur la table du comité de sélection.
Vu l’abondance des dossiers, le jury a dû revoir ses méthodes de travail. Il avait prévu de se réunir 8 fois par an pour décider du sort à réserver aux projets soumis. Une seule réunion, par exemple, avait été planifiée au départ pour avril. Il y en a eu finalement 4 !
Côté SRIW, qui est en première ligne puisqu’un conseiller effectue une première lecture des dossiers introduits via le site afin de veiller à ce que les documents soient complets et pertinents, il a également fallu revoir les moyens. Une deuxième personne a été désignée.
Le traitement des dossiers sollicités se veut toujours rapide mais le comité de sélection, vu l’affluence, se donne un peu d’air. Désormais le délai qu’il se donne pour inviter (ou non) un porteur de dossier à venir le défendre de visu est passé à “4 ou 5 semaines” au lieu des 2 à 3 semaines prévues initialement. Et pour éviter que les sollicitants ne perdent patience, un processus de suivi en-ligne de l’évolution de la procédure de décision sera mis en oeuvre au niveau du site.
“Aucune fin de non-recevoir”
Quel sort a été réservé à cette centaine de dossiers réceptionnée en 2 mois? Leur qualité est tout naturellement variable.
“Certains sont très originaux, d’autres moins bons”, déclare Pierre Rion, président du comité de sélection de W.IN.G. “45% des dossiers reçus ont été redirigés vers d’autres structures, plus à même de les accompagner. Aucun n’a été purement et simplement éconduit. Nous nous en tenons à notre consigne qui est d’accueillir tout dossier et de rediriger ceux qui l’exigent vers une structure adéquate. Et ce, en expliquant quoi faire, quels outils sont à leur disposition, pourquoi aussi pourquoi l’idée n’est pas bonne. Nous voulons être pédagogues. Avec toujours la possibilité de se représenter en seconde sess’
Il arrive aussi parfois que les dossiers qui nous arrivent soient… trop mûrs. Le fonds W.IN.G intervient au stade du pre-seed [pré-amorçage de société]. Certains projets sollicitent des mises de fonds de plusieurs millions d’euros. S’adresser à un fonds qui injecte au maximum 250.000 euros n’a pas de sens…” Même s’il intervient en duo avec des investisseurs privés mais ne pourrait dès lors assurer l’équilibre dans la prise de participation.
Au vu des dossiers réceptionnés, le comité de sélection a par ailleurs légèrement revu l’un des critères de sa grille de lecture. “Au début, l’un des critères que nous nous étions donnés était de financer essentiellement des scale-ups. Or, certains projets qui nous arrivent sont intéressants mais présentent une envergure plus modeste, liée au marché belge. Au vu du contenu, le comité s’est rendu compte qu’il serait déjà très heureux d’aider des porteurs de projets pouvant donner naissance à une société, même si elle ne doit compter que 5 personnes…”
Question. Sur cette centaine de dossiers, s’en trouvaient-ils qui “tentaient le coup” du côté du fonds W.IN.G après avoir été rejetés par d’autres investisseurs potentiels? “Certains, en effet, avaient été rejetés ailleurs. Ce n’est évidemment pas ce qu’on veut”, déclare Pierre Rion. A savoir: devenir le dernier recours ou la porte des causes perdues. Mais… “Nous examinons malgré tout tous les dossiers. Peut-être en effet un rejet antérieur est-il le fruit d’une incompréhension du dossier ou d’une perception, côté invest, de risque trop élevé…”
2 mois, 105 dossiers, 20 pitchés
Sur la centaine de dossiers reçus, 20 ont eu l’occasion de “pitcher” devant le comité de sélection.
Sept d’entre eux ont été jugé valables. Certains impliquant un co-investissement par un ou plusieurs partenaires privés, il faudra encore attendre que les conventions définitives soient signées pour connaître – officiellement – les noms.
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