Après plusieurs semaines de suspense, la composition du Conseil du Numérique wallon est désormais connue. Les 5 noms proposés dès décembre dernier par Pierre Rion ont été acceptés.
Le cheminement fut long depuis le feu vert donné, en décembre dernier, par le gouvernement wallon à la formation d’un Conseil du Numérique, plus restreint que celui qui avait oeuvré à la préparation du Plan du Numérique.
Rôle majeur du nouveau Conseil: veiller à la mise en oeuvre réelle et efficace des mesures décidées.
Et les élus sont…
Dès qu’il avait été reconduit comme pilote du Conseil, Pierre Rion avait proposé une liste de 5 noms – un par axe thématique du Plan du Numérique (voir encadré en fin d’article).
L’axe Secteur du numérique sera représenté, surveillé (et défendu?) par Baudouin Corluy (Agoria).
Avant de prendre la direction d’Agoria ICT, Baudouin Corlùy a précédemment travaillé chez Belgacom, à divers postes de direction. Notamment au département services de téléphonie fixe, services commerciaux, et stratégie FTTH (fiber to the home).
Le thème Economie par le numérique sera cornaqué par Etienne Pourbaix (SkyWin).
Directeur du Pôle Skywin, il est le fondateur et le directeur de la société de conseils EnStraCo. Sa carrière est émaillée de références telles que la direction technique de Thales Communications ou la direction Ingénierie Espace & Défense d’Alcatel Bell.
Le Territoire connecté et intelligent relèvera de Francis Bodson (ex-BeTV).
Actuellement consultant en technologies audiovisuelles “et leur imbrication avec celles de l’ICT”, Francis Bodson est par ailleurs président du conseil d’administration du cluster wallon TWIST (image, cinéma, transmédia…) et de la start-up IntoPix, spin-off de l’UCL spécialisée dans la compression et la sécurisation de données audiovisuelles.
Au cours de sa carrière, il a successivement été directeur de la production studio à la Rtbf, directeur technologique et directeur général adjoint de Canal+ et de BeTV, et membre du conseil d’administration d’EVS.
Les mesures et actions que le Plan du Numérique destine au domaine “Compétences et emploi” atterrissent dans la besace de Bernard Rentier (ex-ULg).
Cet ancien recteur de l’ULg occupe aujourd’hui des fonctions telles que la présidence de l’incubateur Wallonia Biotech Coaching (WBC) ou la vice-présidence du Conseil Fédéral de la Politique Scientifique. Il préside en outre le conseil d’administration d’EOS (Enabling Open Scholarship), une association internationale d’universités et d’instituts de recherche qui procure conseils et expertise sur les missions que doivent assumer ces institutions dans le monde d’aujourd’hui, notamment en matière de “création, de dissémination et de préservation des résultats de la recherche, dans un esprit de plus grande ouverture et accessibilité”.
Enfin, l’axe Services publics échoit à Elise Degrave (UNamur).
Coordinatrice pédagogique et chargée de cours à la Faculté de Droit de l’UNamur, elle y enseigne les “Sources et principes du droit, l’e-gouvernement et la gouvernance de l’Internet”. Elle est par ailleurs la co-directrice de la Chaire e-Gouvernement, créée à l’UNamur en septembre 2013. Cette Chaire propose, sous forme de conseils, de formations et d’activités de recherche, une assistance juridique et informatique aux acteurs du secteur public en matière d’e-gouvernement.
La thèse d’Elise Degraeve avait pour thème “L’e-gouvernement et la protection de la vie privée. Légalité, transparence et contrôle.”
Pas de folie
Les membres du Conseil ont clairement été sélectionnés dans un esprit de solidité et d’expérience – forte représentativité de l’académique et des structures Pôles/fédérations. Pas de place pour de jeunes premiers ou de candidats “barbares”. Ce que d’aucuns regretteront – ou critiqueront – certainement.
Lors du parcours de validation de la stratégie numérique auprès des acteurs sociaux, largement approuvée par le CESW, on avait par exemple relevé l’une ou l’autre remarque. En ce compris venant des… organisation syndicales qui disaient regretter que le Conseil du Numérique “aurait gagné à être plus ouvert dans sa composition” (trop de patrons et d’entreprises à leur goût) et que les actions et mesures qu’avait proposées le (premier) Conseil ne “s’appuient pas suffisamment sur l’innovation créative et les travailleurs.”
Pas sûr que la nouvelle mouture du Conseil du Numérique les fasse revenir sur leur position.
Si la composition du Conseil est classique, on peut toutefois y relever des personnalités fortes dont on peut espérer qu’elles iront dans le sens voulu par Pierre Rion. A savoir: pouvoir regimber, influer sur la mise en oeuvre réelle du Plan du Numérique et ne pas craindre de lutter activement contre les lourdeurs, réticences et procédures emberlificotées. Il s’en explique d’ailleurs dans cet autre article que nous consacrons au lancement du nouveau Conseil du Numérique et à ce que seront ses premières actions.
A noter enfin pour clôturer qu’outre Pierre Rion, on retrouve donc ce nouveau Conseil du Numérique trois personnes qui faisaient déjà partie du premier Conseil original. A savoir, Baudouin Corlùy, Bernard Rentier et Elise Degrave.
Pour rappel, le Plan du Numérique est structuré en 5 axes et objectifs de développement:
- secteur du numérique: support et croissance des start-ups et PME, optimisation de l’écosystème, financement, internationalisation
- économie par le numérique: transformation numérique des entreprises (de toutes tailles), appels à projets dédiés au numérique, e-commerce, réglementation…
- territoire connecté: infrastructures très haut débit, cyber-sécurité, villes connectés, e-santé, usages de pointe
- compétences et emploi: accompagnement à l’usage du numérique pour tous les Wallons, développement de compétences numériques, formation des enseignants, infrastructure pour les écoles…
- services publics: transformation numérique des administrations, ouverture des données publiques (open data), acquisition d’une culture numérique par les agents du service public… [ Retour au texte ]
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