EuroQuity fait peau neuve. Pour rappel, EuroQuity est une plate-forme en-ligne dédiée à la “mise en relation” entre, d’une part, investisseurs privés ou industriels ou organes de conseils et d’accompagnement et, de l’autre, PME, TPE ou start-ups (technologiques ou non) mais aussi grandes sociétés. En d’autres termes, ce site se veut un lieu neutre, à informatif, où les futurs partenaires éventuels apprennent à se repérer et à se découvrir. Les préliminaires avant le passage à l’acte, en quelque sorte. L’“acte” étant une levée de fonds ou, bientôt, la signature d’un partenariat commercial.
La phase de négociation, elle, se déroule en dehors de la plate-forme, dans la vie bien réelle.
Voici environ un an, ce portail, lancé dans un premier temps en France, débarquait chez nous, géré directement par la Sowalfin qui en a acheté la licence d’exploitation, signant d’ailleurs un accord exclusif pour l’ensemble de la Belgique (voir notre encadré ci-dessous).
Le site Internet de cette plate-forme vient non seulement de rajeunir son apparence — à découvrir via ce lien — mais aussi de revoir son mode de fonctionnement et – surtout – d’ajouter de nouveaux services pour les divers profils d’utilisateurs (chefs d’entreprise, porteurs de projet, investisseurs, partenaires potentiels…).
Christine Margrève (EuroQuity): “Les nouvelles mesures prises tant au fédéral qu’au régional (fonds W.IN.G) devraient créer un appel d’air et augmenter le nombre de sociétés s’inscrivant sur la plate-forme EuroQuity.”
L’effet espéré devrait être double. D’une part, permettre une meilleure visibilité aux sociétés qui s’y inscrivent et, de l’autre, attirer davantage d’inscriptions dans la mesure où, comme le souligne Christine Margrève, manager d’EuroQuity Belgique, “le succès de cette plate-forme et de son but viendra du volume.”
La plate-forme est évidemment transnationale – et le volume d’inscriptions de sociétés et potentiels investisseurs ou partenaires sera donc un paramètre global. Voir à ce sujet, plus loin dans cet article, les intentions d’internationalisation d’EuroQuity.
Cherche partenaire “de tous poils”
En décembre, la plate-forme a étendu son catalogue de services. Désormais, plus besoin d’être à la recherche de fonds pour s’inscrire sur cette plate-forme. Dorénavant, outre la recherche d’investisseurs, le leitmotiv pour s’inscrire et s’y afficher peut également être la volonté, en tant qu’entreprise, d’investir soi-même dans une autre structure ou de participer à une levée de fonds lancée par cette autre société.
Dans les semaines à venir, il deviendra également possible d’y rechercher simplement des partenariats – technologiques, industriels ou commerciaux. Ces partenaires pourront tout aussi bien être d’autres sociétés, de grandes entreprises que des laboratoires de recherche.
Des profils plus complets et actifs
Les opérateurs de la plate-forme en-ligne ont par ailleurs revu la manière dont les sociétés y apparaissent. “Le site est devenu plus “viral” et a introduit le principe du crowdchecking”, explique Christine Margrève. Autrement dit, la validation d’un profil par les partenaires, clients, homologues de la société qui s’y inscrit.
Elle devra bien entendu toujours se construire son profil sur base de données chiffrées et objectives, en décrivant ses activités et ses besoins ou aspirations.
Mais sa visibilité sur le site et sa faculté à attirer l’attention dépendrons davantage à l’avenir des recommandations, avis, commentaires, scoring que procurent labels et partenaires existants (investisseurs, clients, conseils, relations d’affaires…). Le but, pour la société, est notamment désormais d’attirer un maximum de “likes” et de “suiveurs”. Sa visibilité ou sa “réputation” en sortiront gagnantes.
Son taux d’activité sur la plate-forme aura également une influence: plus son profil sera complet, plus elle actualisera son flux d’informations, mieux elle gèrera l’accès à ses documents, plus sa visibilité y gagnera.
Autre “outil” nouveau: les “labels qualifiants”. Autrement dit, les preuves d’appartenance à une communauté (accélérateur, réseau d’entreprise, Pôle de Compétitivité…).
Il faut distinguer ici le fait d’appartenir à une “communauté” (réseau d’entreprise, fédération) et le “label qualifiant” proprement dit, octroyé par un nombre limité d’organismes. Exemples: Cetic, si la technologie de la société a été validée par ce centre; LeanSquare ou un autre accélérateur si la start-up a bénéficié de ses services; WSL si son dossier d’accompagnement a été accepté; appartenance à tel ou tel Pôle de compétitivité…
“C’est là, la meilleure carte de visite possible pour une entreprise qui recherche un investisseur ou un partenaire. Cela ajoute de la valeur à sa réputation et à sa visibilité”.
“EuroQuity version 2 veut en quelque sorte devenir le Trip Advisor des entreprises…”
Plus un profil d’une société (ou d’un professionnel) sera complet et fourni, plus son “EuroQuity score” sera élevé. Pour reprendre l’expression de Christine Margrève, “EuroQuity version 2 veut en quelque sorte devenir le Trip Advisor des entreprises…”
Christine Margrève (EuroQuity): “Plus une société exploitera au maximum les possibilités de la plate-forme, affichant les bons labels, faisant appel à ses réseaux pour des recommandations, plus sa valeur augmentera et plus elle sera visible sur la plate-forme.”
Par ailleurs, pour attirer encore plus d’intérêt pour les sociétés qui s’y exposent, la plate-forme permet désormais à tout internaute de consulter une partie des informations. Si le profil complet des sociétés ne sera consultable que par les professionnels (investisseurs potentiels déclarés, conseillers…), tout internaute pourra accéder à la vue publique des profils de sociétés (petit descriptif d’activité, ce qu’elle recherche, son “score” EuroQuity). “Le “profil public” n’a d’autre but que d’augmenter la visibilité des sociétés mais les internautes lambda n’auront pas la possibilité de prendre contact avec elles ou d’envoyer des informations.”
Parmi les nouvelles fonctions ajoutées (outre celles déjà mentionnées de “crowd checking”), signalons encore:
- une meilleure visibilité sur le processus de levée de fonds (état d’avancement, planification de la levée de fonds suivante…)
- le signalement de clients (“information toujours intéressante aux yeux des investisseurs potentiels”)
- la possibilité pour une même personne d’ouvrir plusieurs comptes (si elle est active, par exemple, dans plusieurs sociétés ou organismes)
- la faculté pour les sociétés inscrites de gérer plus finement les droits d’accès à leurs informations par les professionnels. Par exemple, en ne donnant accès à l’onglet Levée de fonds qu’aux seuls investisseurs et non aux conseillers en levée de fonds ou en restreignant l’accès à certains documents tant qu’un accord de confidentialité n’a pas été signé.
Et d’autres activités en perspective
Outre son portail de mise en relation entre entreprises et investisseurs (et demain partenaires) – sans immixtion dans les négociations proprement dites, rappelons-le -, EuroQuity procure également d’autres services pour animer la mise en relation:
- séances de pitch en-ligne (durée: 8 minutes) pour sociétés présentant leurs dossiers à des investisseurs (européens ou non-européens) ; ces séances sont mensuelles en France, encore trimestrielles en Belgique ; la première session belge s’est déroulée le 8 décembre dernier, mettant en scène 6 sociétés
- formation à la pratique du pitch en-ligne
- des sessions d’information au cours desquelles les entreprises sont informées sur divers concepts ou principes (par exemple, la dilution de capital)
- encore à lancer en Belgique: un questionnaire en-ligne qui aura notamment pour but de démystifier l’ouverture du capital. Au fil des questions, la société (et ce sont essentiellement les PME qui sont visées ici) seront aiguillées vers les documents leur permettant de mieux comprendre les enjeux, les avantages de l’equity, la manière de lever des fonds ou encore les techniques limitant la dilution de l’actionnariat.
Etendre la portée géographique
La plate-forme EuroQuity veut aussi augmenter le nombre de sociétés qui font appel à ses services de mise en relation en étendant sa couverture géographique. Après la France, où elle a vu le jour à l’instigation de Bpifrance, l’Allemagne (via la banque de développement KfW – Kreditanstalt für Wiederaufbau) et la Belgique (Sowalfin), EuroQuity vient de se lancer dans le développement de partenariats en Europe et en Afrique. Un premier accord vient d’être passé avec la banque privée Attijariwafa qui couvrira le Maroc mais aussi tout le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Autres pays où des contacts ont été entamés: l’Italie, la Suède, l’Irlande mais aussi le Canada.
J.-P. Di Bartolomeo, président du comité de direction de la Sowalfin
Voici un peu plus d’un an un, la Sowalfin, sous la plume du Président de son comité de direction, Jean-Pierre Di Bartolomeo, a signé un accord exclusif de licence EuroQuity pour l’ensemble de la Belgique.
Libre à elle donc de négocier avec des interlocuteurs et partenaires potentiels des deux autres Régions afin de faire en sorte que la plate-forme soit également opérationnelle en Flandre et à Bruxelles, selon les spécificités éventuelles de ces deux Régions.
Où en est-on aujourd’hui? Pas encore de convention ou de partenariat mais des discussions engagées.
“Les contacts sont très avancés”, déclare-t-on à la Sowalfin. “Il est évident, en effet, que le besoin est national. Un accord devrait bientôt être bouclé avec la Région de Bruxelles-Capitale qui pourra ainsi essaimer l’information et rencontrer les acteurs de terrain.”
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A ce jour, quels sont les résultats tangibles enregistrés par la plate-forme EuroQuity? Avant de basculer vers la nouvelle version du site (fin décembre 2015), la plate-forme annonçait les chiffres suivants (tous pays confondus):
- sociétés et porteurs de projet: 5.300
- investisseurs: 6.778
- conseillers référencés: 2.630
Quid des acteurs belges inscrits?
– sociétés et porteurs de projet: 55 sociétés en levée de fonds, “majoritairement, des porteurs de projet et des PME en croissance ou développement” (nombre d’inscrites sur la nouvelle version v.2: près de 90)
– investisseurs: 55, qui sont “en cours d’être transférés vers la v.2
– conseillers référencés: une vingtaine – et une dizaine de plus en version v.2.
La plate-forme se contentant de mettre en relation, autrement dit de susciter la prise de contact entre société en recherche de financement et les investisseurs potentiels, elle ne peut pas, a priori, déterminer quel est l’effet “sonnant et trébuchant” de son intervention. Pour vérifier dans quelle mesure les partenaires mis en relation ont réellement passé un accord (investissement), une enquête de type sondage a été réalisée en France.
Résultat? En France, le total de fonds levés est de 300 millions d’euros depuis 2008. Ils concernent environ 500 entreprises, soit quelque 15% du portefeuille d’entreprises françaises inscrites sur la plate-forme. Et 80% des sociétés interrogées se déclarent satisfaits de la plate-forme.
Pour la Belgique, où la plate-forme a vu le jour voici seulement un an, le sondage n’a pas encore été réalisé mais est bel et bien prévu par la Sowalfin. “On peut raisonnablement estimer que ce même pourcentage de 15% sera atteint en Wallonie en période de croisière”, déclare Christine Margrève.
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