Ce jeudi 3 mars, la Région de Bruxelles-Capitale dévoilait officiellement son portail open data, sur lequel sont répertoriés et rendus accessibles toute une série de jeux de données venant de diverses administrations et services publics.
Total au compteur: 94. Les jeux de données viennent de 21 organismes, essentiellement du CIRB, le centre informatique de la Région (26 jeux de données), de Bruxelles Mobilité (25), de Bruxelles Propreté (22) mais aussi par exemple de la STIB (3), de ZenCar (deux jeux: stations et véhicules), de JC Decaux (un jeu, à savoir la liste des stations Villo) ou du Conseil économique et social (1; Journal du Conseil).
Ces jeux de données sont essentiellement en format HTML, GeoJSON et WFS. Nettement moins aisés à exploiter quelques jeux de données en Excel, Zip ou PDF. Ils sont heureusement très minoritaires mais concernent par exemple la liste des stations Cambio ou les Cahiers de l’Observatoire de la mobilité (Bruxelles Mobilité).
Exposer et faire évoluer
Le portail bruxellois, accessible via ce lien, existe en trois langues: français, néerlandais, anglais.
Il permet de naviguer et, dès lors, de retrouver des jeux de données, par mot-clé, avec des classements par organisme, par thème et par format de données.
Originalité du portail: un onglet “suggestions” a été prévu qui permet à l’utilisateur lambda, particulier ou entreprise (à condition de s’enregistrer), de soumettre une question ou proposition. Par exemple, pour signaler une erreur dans une donnée, un fichier difficilement exploitable, pour proposer l’ajout de tel ou tel jeu de données… “Le but est de favoriser les échanges entre les fournisseurs et titulaires des données, d’une part, et les utilisateurs de l’autre”, indique Yves Thomas, chef de projet au CIRB. “Nous prendrons la requête en charge ou nous la relaierons vers l’administration ou l’organisme concerné.”
Tout internaute a en outre la possibilité de commenter une “suggestion”. “Là encore, l’intention est de favoriser les échanges.”
Patrick Van Vooren (CIRB): “L’open data est une opportunité pour le secteur public de prendre conscience de la masse de données qu’il a à sa disposition, de les organiser, de les publier” – en ce compris à destination des autres administrations.
Côté wallon, le portail Open Data se meuble également. Petit à petit. Au dernier décompte, on y répertorie, venant de 19 organismes, quelque 147 jeux de données, soit 65 de plus qu’il y a deux mois. Entre-temps, le portail, géré par l’AdN et que vous pouvez trouver ici, a accueilli des jeux de données venant de l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation et de la prospective et de la statistique). Ceux du Geoportail devraient les rejoindre en avril. L’espoir est d’atteindre le cap des 400 d’ici la fin de l’année.
En attendant la législation…
De part et d’autre, le parcours de transposition de la directive européenne PSI (public sector information) en législation est engagé.m
A Bruxelles, l’ordonnance est passée en première lecture au gouvernement en janvier. Reste donc à franchir une série d’étape, Conseil Economique et Social (stade actuel), Conseil d’Etat, seconde lecture, passage au parlement bruxellois. Le gouvernement espère boucler le processus de transposition en juin, aux dernières nouvelles.
En Wallonie, on est plus avancé. Le décret passera en troisième lecture au gouvernement en mars ou avril. La Fédération Wallonie-Bruxelles s’aligne sur le tempo wallon.
Bien entendu, les autres Régions et Communautés ont pris les devants. La Communauté germanophone fut la première à rendre sa copie, suivie par la Flandre. Au fédéral, quelques derniers points doivent encore être précisés.
Rendre les dispositifs compatibles
En général, les intentions des différentes entités concernées – gouvernement fédéral et Régions – semblent vouloir évoluer vers un alignement optimal tant en termes de choix technologiques (par exemple, développement du portail basé sur le logiciel de gestion open source CKAN) que de licences. Dans ce dernier domaine toutefois, il faudra attendre la concrétisation des dossiers pour juger sur pièce.
En Wallonie, on semble s’orienter vers la règle du 3+1. Autrement dit, un choix possible entre trois licences Creative Commons: CC-0 (licence totalement ouverte, avec abdication de tout droit d’auteur), CC-BY (licence ouverte mais mention nominale obligatoire de l’auteur ou titulaire) et CC-BY-SA (similaire à la CC-BY mais avec, en plus, l’obligation en cas d’ajout ou de travail dérivé de les mettre à disposition selon les mêmes règles et degré de liberté que le jeu de données original). Et une quatrième laissée à l’appréciation de chaque administration. Mais la décision doit encore être prise et l’arbitrage politique doit encore passer par là.
A Bruxelles, la licence ouverte retenue à ce jour et appliquée dans le cadre des premières réalisations du portail est celle mise au point par Etalab (France). Raison de ce choix: la grande liberté de réutilisation des données qu’elle autorise. Elle est libre, gratuite, autorise les processus de reproduction, redistribution, adaptation et exploitation commerciale des données, n’exigeant qu’une chose, que la source (ou “paternité”) des données soit mentionnée. La licence est en outre compatibles avec les normes internationales (CC, ODC).
“Une réflexion a été engagée pour déterminer s’il est utile ou nécessaire d’adapter la licence”, commente Patrick Van Vooren, directeur opérationnel du CIRB. “Nous collaborons en cela étroitement avec le Fedict. Nous prendrons en considération les décisions prises par le fédéral. le but est de faciliter un accès aux données le plus standardisé possible.” La réflexion bruxelloise va donc dans le même sens que celle en cours au niveau wallon: CC-0, CC-BY et CC-SA sont également sur le radar.
La disparité subsiste toutefois entre niveaux de pouvoir et entités fédérées. En effet, au fédéral, on a prévu 4 types de licence: CC-0, Statbel, Etalab et la licence Open data flamande.
En Flandre, on en dénombre 5: CC-0, licence Open Data gratuite, licence Open Data contre rémunération équitable, licence Open Data gratuite pour réutilisation non commerciale et licence Open Data contre rémunération équitable pour réutilisation commerciale.
>>> Relire sur le même sujet: “Open data: désormais un seul portail (fédéral) et des intentions en Wallonie”
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