Pour sa 5ème édition, le programme RISE-Innovative Starters d’Innoviris, l’institut bruxellois pour la recherche scientifique, a retenu trois projets ou, plus exactement, les plans d’innovation stratégique que lui avaient soumis trois sociétés en vue de bénéficier d’un financement “innovation” de la part de la Région bruxelloise.
Sur les 9 projets introduits au départ, 4 avaient été retenus, à l’automne dernier, en vue de la sélection finale. Le jury a donc estimé cette année que trois d’entre eux représentaient une valeur à la fois technologique et économique suffisante pour bénéficier d’un coup de pouce financier qui peut aller jusqu’à 500.000 euros par société sur une durée de 3 ans.
Pour rappel, les sociétés-candidates sont évaluées sur base d’un Plan stratégique d’Innovation (défini sur 3 ans). Ce dernier doit être “équilibré et convaincant dans ses diverses facettes (recherche & développement, développement commercial et stratégie de valorisation, assise financière, marketing…) et porter en lui des germes d’impact positif pour la Région de Bruxelles-Capitale, en termes d’emploi, d’économie et/ou d’environnement”.
Pour plus de détails sur la manière dont Innoviris opère dans le cadre du programme RISE et a réalisé sa sélection cette année, voir l’interview que nous avons réalisée de François Billen, conseiller financier chez Innoviris et en charge du programme RISE. Article réservé à nos abonnés Select et Premium.
Trois “lauréats”
Les trois sociétés sélectionnées cette année sont:
>> Amia Systems, pour un projet qui vise à faire évoluer sa solution Simogga, un logiciel de modélisation d’aménagement de production qui vise à optimiser le fonctionnement de lignes ou sites de production.
La jeune spin-off de l’ULB désire en effet étendre ses fonctionnalités à l’optimisation opérationnelle d’entrepôts. “Leurs besoins sont différents. En usine, la solution doit gérer des séquences d’opérations”, indique Emmanuelle Vin, fondatrice et directrice d’Amia.
“En gestion d’entrepôts, il s’agit de préparer des commandes, de travailler par groupements de produits… Ce genre de clients a besoin d’adapter dynamiquement son agencement, d’améliorer l’organisation afin de pouvoir faire face à davantage de demandes de manière plus réactive. Ou encore d’avertir rapidement les utilisateurs que des stocks ne sont pas correctement disposés…”
Le projet subsidié par Innoviris ne se limitera pas à cette extension de clientèle. Amia désire en effet développer et mettre en oeuvre de nouvelles technologies de collecte de données et d’optimisation et d’analyse des agencements.
Jusqu’ici, Simogga opère sur base d’un plan préexistant et permet à l’utilisateur de modifier l’agencement de l’espace, des machines et équipements par opérations visuelles de déplacer/poser (“drag & drop”). Le but est d’enrichir le logiciel par un potentiel de suggestion d’améliorations (toujours en mode visuel). Autrement dit, des fonctions de simulation qui pourront guider le client, sur base d’un référentiel de bonnes pratiques et de règles.
Autre développement prévu: une application de collecte de données. Et ce, selon les principes de l’Internet des objets, en l’occurrence les communications d’équipements connectés. Objectif: collecter les données sur les opérations et les “objets” qui ont transité par ces machines (en environnement de production), harmoniser et structurer les formats de données (souvent variés et incompatibles) pour gagner en fluidité et temps de traitement.
Amia Systems compte engager un ingénieur senior, qui pourra identifier et mettre en oeuvre ces nouvelles technologies, analyser les besoins et piloter l’équipe de développeurs junior existante.
Matchmaking pour compétences en marketing numérique
>> Woorank présentait, pour sa part, un projet de ”place de marché intelligente” pour la mise en relation entre clients (cible spécifiquement visée: les PME) et des spécialistes en marketing numérique aptes à renforcer leur visibilité en-ligne. Woorank dit vouloir ainsi se positionner en “facilitateur de visibilité en-ligne” en préqualifiant et “certifiant” les compétences et expertises des personnes listées et mises en relation. Son outil de “matchmaking” fera le reste en identifiant, pour chaque type de besoin, l’expert le mieux qualifié.
“Depuis nos débuts, nous avons pu collecter une masse de données au sujet des sites Internet que nous évaluons et aidons à optimiser pour un référencement efficace dans les moteurs de recherche”, explique Boris Demaria, directeur général de Woorank.
“Ayant analysé quelque 5 millions de sites, nous connaissons les paramètres qui gouvernement le marketing numérique, les problèmes qui se posent, les besoins des clients. Les besoins en marketing numérique varient fortement d’un secteur d’activités ou d’un métier à l’autre. L’optimisation d’un site qui repose davantage sur des visuels est très différent de celle d’un site où le texte a la primeur. Par ailleurs, l’élément géographique joue un rôle important. Notamment parce que les règles de référencement et algorithmes qu’applique Google sont différentes en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis…
Nous sommes à même de qualifier à la fois le besoin et la réponse.
Côté spécialistes marketing, nous avons déjà répertorié quelque 3.500 professionnels du Web [un premier répertoire est d’ailleurs consultable via ce lien] et nous sommes bien connus dans les cercles de consultants qui devraient à terme (voir encadré ci-contre) être intéressés à rejoindre la liste des experts que nous listerons.”
L’argument majeur? Cette “certification” que fera valoir Woorank. Elle reposera sur l’obligation préalable pour tout spécialiste d’avoir passé avec succès un examen qualifiant. L’élaboration du contenu de cet examen sera l’un des éléments-clé du projet de la société. Les spécialistes seront triés sur le volet et répertoriés par degré d’expertise dans divers domaines.
Car l’idée d’un portail de matchmaking entre clients et prestataires dans le domaine du marketing numérique n’a rien de neuf. Mais Woorank compte donc se différencier en proposant un service (automatisé) reposant sur des paramètres purement objectifs (là où d’autres plates-formes classent par exemple les prestataires potentiels en fonction de leur volume d’affaires, de l’importance de leurs clients-références, voire parfois du prix qu’ils paient pour être bien référencé.
Sur la future place de marché de Woorank, les spécialistes seront classés par compétences, par catégories d’expertise en termes de métier et de type de site Internet visé, et par géographie.
La société compte engager 5 personnes à court terme (profils: développeurs et marketeers) pour les besoins de son projet. D’ici 3 ans, la société compte y allouer 10 personnes.
>> Enfin, Productize, jeune agence spécialisée dans le domaine de l’Internet des Objets qui procure des services de consultance stratégique et technologique et de prototypage rapide, avait introduit un dossier de financement afin d’industrialiser (systématiser) son offre de service.
L’arrivée des objets connectés, raisonne la société, implique des mécanismes de communication “spontanée” des objets en tous genres et, dès lors, une myriade de flux, d’informations, d’activités entre objets qui sont autant de services à haute valeur ajoutée potentielle qu’il s’agit de piloter, scénariser, maîtriser, optimiser le mieux possible. Pour ce faire, des compétences d’un genre nouveau seront nécessaires. C’est l’objet du projet Productize et l’idée qui a séduit le jury d’Innoviris.
A lire par ailleurs (via ce lien), l’interview de François Billen, conseiller financier chez Innoviris, à propos du programme RISE et de la manière dont les projets RISE sont sélectionnés. Article réservé à nos abonnés Select et Premium.
RISE en chiffres
12 lauréats en l’espace de 5 ans
Une bonne moitié de sociétés actives dans le secteur IT
4,8 millions d’euros investis
Impact pour la Région:
près de 300 personnes travaillant pour 12 des sociétés financées, dont 40 créations d’emploi comme effet direct du déploiement du Plan stratégique d’innovation élaboré
Quelques lauréats des éditions précédentes : 2011: Collibra – 2012: D-Sight et BePark – 2013: Real Impact Analysis – 2014: Tapptic
Source: Innoviris
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