Réalité virtuelle. Réalité augmentée. Progression en parallèle

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Par · 25/01/2016

Quelle technologie prendra pied en priorité sur le marché, en particulier sur le marché professionnel? La réalité virtuelle ou la réalité augmentée?

Commençons par une petite définition. 

La réalité virtuelle consiste à créer un environnement, inspiré du réel ou purement imaginaire, au sein duquel on simule une présence physique. L’environnement est totalement immersif.

La réalité augmentée, pour sa part, s’appuie sur la réalité physique, la vraie, et y greffe des informations, objets, animations qui viennent le compléter. Un lien direct et dominant est préservé avec l’environnement réel.

Source: Wikipedia

Ces deux types de solutions existent d’ores et déjà mais en sont à des stades d’évolution différents. Notamment pour des raisons de matériels aptes à les supporter sous une forme qui soit “confortable” pour l’utilisateur.

François Honhon, cofondateur et responsable business development de Cynaptek: “Le principal attrait de la réalité virtuelle est l’immersion complète dans un univers virtuel, tandis que pour la réalité augmentée, c’est l’augmentation du réel avec du numérique (images, vidéos, 3D, etc.). Les applications ne sont donc pas les mêmes, et les publics-cible non plus. Selon moi, une technologie entrainera l’autre, et l’une sera plus appropriée que l’autre, en fonction du contexte.

La réalité virtuelle est plus appropriée pour une expérience assise dans un fauteuil, tandis que la réalité augmentée est par nature plus mobile, et favorise les déplacements.”

Des contraintes de part et d’autre

Matthieu Labeau, directeur commercial de Nozon, estime lui aussi que les deux concepts s’implanteront successivement, et coexisteront selon les besoins à satisfaire. “La réalité augmentée fait d’abord son apparition via des applications destinées aux smartphones ou aux tablettes. Et elles fonctionnent déjà plutôt bien. Par contre les casques ne sont pas encore prêts pour ce genre de solution. L’AR sur casque viendra donc plus tard, après la VR.”

Mais il voit dans les casques AR une piste très porteuse pour l’avenir. “La réalité augmentée aura l’avantage de ne plus déconnecter totalement l’utilisateur de son environnement [physique]. Les casques AR n’imposeront plus la présence d’un écran de PC. Il deviendra possible de visualiser des objets 3D par exemple pour évoluer dans un scénario immobilier. Des interfaces évoluées, pilotées par le mouvement des yeux, permettront par exemple de “cliquer” sur une page Internet et, via le suivi du regard, de faire évoluer l’usager pour une visite d’un appartement. Ce genre de casques permettront une adoption plus large de la réalité virtuelle…”

“La réalité virtuelle est plus simple à mettre en oeuvre parce qu’il est possible de gérer l’ensemble des contenus que voit l’utilisateur”, estime pour sa part Eric Krzeslo, directeur marketing de Softkinetic. “Elle est en effet associée à un équipement (ordinateur, console de jeux…) qui ne connaît pas de limitation en termes de consommation d’énergie ou de ressources de calcul.

Par contre, la réalité augmentée concerne une expérience mobile et pose dès lors des défis en termes d’autonomie et de puissance de traitement. Les processeurs intégrés aux lunettes sont similaires à ceux qui équipent un smartphone et sont donc moins puissants que ceux utilisés pour les PC et les consoles. Ce sont là deux limitations importantes pour la réalité augmentée.

Mais le principal défi demeure les technologies de visualisation et de superposition des images qu’on voit au travers des lunettes. La technologie est encore fort peu performante. Les technologies qu’utilisent des lunettes telles celles de Google ou de Vuzix font appel à des microprojecteurs qui font s’afficher des images de petites taille, peu nettes…

Certaines sociétés, telles que Magic Leap (1), se sont lancées dans des développements qui, une fois concrétisés, feront littéralement exploser la réalité augmentée. En effet, le champ potentiel d’applications est largement plus étendu que celui que vise aujourd’hui la réalité virtuelle, qui cible les joueurs ou quelques professionnels. La réalité augmentée sera une aide quotidienne dans la vie de tout le monde, avec des informations et une aide temps réel qui s’intégrera parfaitement dans la réalité…”

Un domaine dans lequel Softkinetic est déjà présent et que la société cite comme potentiellement intéressant pour la réalité augmentée au quotidien est celui de l’automobile. “La réalité virtuelle et la réalité augmentée arriveront à terme dans ce secteur. Demain, le principe de l’affichage tête haute (head-up display) qui permet de visualiser des données et des indications sur le pare-brise, sera remplacé par de la réalité augmentée. Les données ne s’afficheront plus sur le pare-brise mais “dans la réalité”.

Le conducteur aura l’impression qu’elles apparaissent sur la route, par exemple des flèches de direction… Et, dans ce domaine, notre technologie est indispensable. Tant du point de vue de la prise en compte de la position exacte de la tête que pour ce qui est de l’interaction naturelle. Les mouvements des doigts ou de la main remplaceront la nécessité d’appuyer sur des boutons…”

Une première implémentation de la technologie d’interfaçage naturel (capteurs et pilotage des systèmes d’infotainment par le geste) a été faite pour un “modèle haut de gamme européen” (le constructeur exige encore l’anonymat). Mais, selon Eric Krzeslo, la démocratisation de cette technique sera rapide: “dès 2016, on la verra apparaître sur des modèles de milieu de gamme…”

“Notre technologie, qui favorise une interaction naturelle avec les objets virtuels, tout ce que nous avons développé à ce jour est prêt pour la réalité augmentée. Le suivi des mouvements de la tête, par exemple, est aussi important et même encore plus important pour la réalité augmentée dans la mesure où il est quasi impossible d’avoir une intégration réaliste su le système ne connaît, avec exactitude, la position de l’utilisateur. C’est ce qu’on appelle l’effet parallax…”