Nozon se positionne à la fois comme productrice de contenus et comme conceptrice d’un nouveau format permettant de mieux gérer l’effet parallaxe de contenus de réalité virtuelle immersifs. Ses premiers marchés cibles, dans le monde publicitaire mais aussi le cinéma documentaire ou la formation, se situent à l’étranger. Avec aussi des espoirs d’investissement venus d’outre-Atlantique.
Nozon, spécialisée dans les techniques d’animation et de 3D/360° pour post-production vidéo et cinématographique, est l’auteur d’une nouvelle technologie de production d’images qui permet d’enrichir le rendu et de produire des contenus de réalité virtuelle destinés à être visionnés via casques Oculus.
Sa solution logicielle PresenZ accentue l’effet immersif 360° et 3D en gérant le parallaxe (modification de la perspective visuelle en fonction de la position adoptée par l’utilisateur).
Appliquée à des images pré-captées, ce logiciel de rendu d’image permet de modifier la perspective et de plonger le spectateur dans la scène, lui permettant de vivre l’expérience comme s’il se déplaçait au coeur de la scène. Relire l’article que nous y avons consacré.
La société poursuit activement le développement de cette technologie et a, pour ce faire, obtenu un financement d’Innoviris à hauteur de 100.000 euros (en complément d’un financement propre de 200.000 euros).
“Notre nouveau format tend à rendre les images filmées les plus immersives possible”, souligne Matthieu Labeau, directeur commercial de Nozon. Mais le chemin est encore long. Des évolutions sont nécessaires dans les domaines de la compression des fichiers, de la post-production d’images et, peut-être surtout, dans la possibilité d’opérer par captation live d’images à intégrer aux images de synthèse là où le rendu opère aujourd’hui exclusivement sur des images de synthèse.
L’exercice de compression sera notamment nécessaire pour que les contenus VR puissent être diffusés et pas uniquement visionnés sur site, dans des installations pouvant en supporter le poids de traitement. Petite idée des volumes de données concernés? En raison de l’animation constante, multidirectionnelle, qu’implique la VR, le volume de données généré peut peser quelque 500 Mo par seconde. “Mais les progrès sont rapides”, indique Matthieu Labeau. “Voici 6 mois, on en était encore à du 3 Go/seconde…”
Une start-up dédiée à PresenZ
L’ampleur du chemin encore à parcourir explique que, pour financer les développements, la société soit aujourd’hui à la recherche de nouveaux moyens.
Une entité distincte, baptisée Parallaxter, a dès lors été créée qui se concentre spécifiquement sur l’évolution de la solution PresenZ et qui en appelle à de nouveaux bailleurs de fonds. Même si la société se dit ouverte à toute proposition, sa préférence va à un appel à investisseurs californiens (mais sans exclusive). “Nous cherchons à lever de nouveaux fonds [Ndlr: la société ne veut pas en révéler le montant] afin de supporter nos développements en 2016 et nous attaquer au marché américain parce que le dynamisme de la VR se manifeste surtout aux Etats-Unis et, plus spécifiquement encore, dans la Silicon Valley.”
Mais pas de danger pour autant de voir la société s’affranchir de son ancrage et de ses racines belges: “Nozon restera à Bruxelles [et Liège]. Toutefois, il se peut que nous ouvrions un bureau sur la côté Ouest des Etats-Unis, à Los Angeles ou dans la Silicon Valley…”
Pourquoi avoir créé, au sein de Nozon, une entité autonome? “Stratégiquement, cela limite les risques pour la société-mère. Cela facilite par ailleurs les choses, quand on a deux entités distinctes, en cas de financement spécifique venu de l’extérieur…”
Premières réalisations
Le modèle économique qu’a imaginé Nozon repose à la fois sur la vente de sa technologie PresenZ sous licence à des sociétés d’animation 3D ou spécialisées dans les effets spéciaux et sur des activités de production de contenus.
Les premiers clients potentiels, pour l’achat et l’utilisation de la licence, se situent essentiellement outre-Atlantique ou au Royaume-Uni, estime Matthieu Labeau, directeur commercial de Nozon. “Les premiers films immersifs qu’ils produiront auront surtout un caractère récréatif dans les premiers temps parce que c’est là où l’on trouve le plus de budgets pour ce genre de réalisation.
Andrew Fedak: “utiliser la “profondeur” de la vision stéréoscopique pour comprendre la réalité.”
D’autres studios sont intéressés, pour la production de documentaires, mais le pipeline de production n’est pas encore compatible. Cela viendra dans un deuxième temps…” Etape suivante éventuelle: les contenus éducatifs. “Pour l’instant, ces studios et agences opèrent encore en mode test. L’important pour eux est de déterminer quel public regardera ce genre de contenu, ce qui va fonctionner ou non…”
La technologie PresenZ a toutefois déjà été utilisée par un artiste américain pour la production d’un film récréatif à destination de musées et autres espaces récréatifs. Il s’agit d’Andy Fedak, professeur assistant en animation à l’université de Californie, animateur et cinéaste expérimental.
Pour l’exposition dans la galerie Luckman du musée des Beaux-Arts Luckman (université de Californie à Los Angeles), il a réalisé une installation virtuelle, baptisée “You have nothing to worry about”, composée de trois volets: un film stéréoscopique “How to lose weight in 7 easy steps”, une représentation virtuelle en 3D “Volumes and Daydreams” et des films 2D “The early anxiety videos”.
Des contenus estampillés Nozon
Le département studio de Nozon utilise bien entendu le format de film (PresenZ) que la société a elle-même développé. La première production fut un film publicitaire qui a été diffusé pour la première fois fin 2015 dans de grands aéroports d’une cinquantaine de pays.
Compte tenu du degré d’intérêt et de la disponibilité des budgets, Nozon se positionne sciemment comme créateur de contenus à destination du secteur du divertissement et du documentaire, de la publicité, de la formation, de l’immobilier et du design, et du tourisme.
Et ses premiers clients sont essentiellement des sociétés étrangères. “Les moyens [de financement de contenus VR] ne sont pas encore présents en Belgique. Nous visons dès lors essentiellement des clients internationaux, en ce compris des marques qui ont des antennes en Belgique. Première cible: les gros annonceurs.”
Cette orientation vers de premiers donneurs d’ordre internationaux est valable tant pour l’axe production de contenus que, comme on l’a vu, pour celui de la vente de la technologie PresenZ sous licence. “Pour la technologie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont plus réactifs. Le secteur des films en VR y est largement en avance. Mais le phénomène se fait également jour ailleurs, en France, au Canada, en Scandinavie…”
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