Le drone liégeois Fleye teste sa viabilité sur Kickstarter

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Par · 03/12/2015

Fleye, auteur d’un drone sécurisé, destiné à la photographie aérienne (relire notre précédent article), lance aujourd’hui une campagne sur la plate-forme KickStarter. L’opération n’est pas à proprement parler une levée de fonds sous forme de crowdfunding, du moins pas dans le sens traditionnel que l’on entend sur ce genre de plate-forme.

En effet, la société n’espère pas engranger de l’argent “à blanc” en proposant l’un ou l’autre avantage symbolique. Bien au contraire, la campagne est destinée à valider le concept et l’intérêt que les amateurs ou fans de drones porteront réellement au produit imaginé par l’équipe liégeoise.

En fait, les crowdfunders seront des clients de la première heure – réduction sensible à la clé sur le prix commercial qui sera pratiqué lors de la phase de commercialisation.

Pus tôt les gens achèteront un drone pendant cette campagne – qui durera jusqu’au 15 janvier – plus la remise dont ils bénéficieront sera importante. Ainsi, les 50 premiers acheteurs – les “early birds” – pourront se payer un drone Fleye pour 599 euros, soit une réduction de plus de 50% du prix final (que l’équipe de Fleye estime pour l’instant à 1.250 euros). Au fil des semaines, pendant la campagne, la remise diminuera. Le 100 acheteurs suivants devront aligner 699 euros. Ensuite, le prix passera à 799 euros.

“Au travers de la campagne, nous n’offrons pas d’equity mais nous demandons en fait du soutien. Plus qu’une collecte de moyens financiers, l’essentiel pour nous, au travers de cette campagne KickStarter, est de valider le marché, le niveau de traction, de vérifier que le produit intéresse réellement le marché puisque les gens voteront avec leur argent”, souligne Laurent Eschenauer, l’un des deux papas de l’engin. “KickStarter est pour nous une véritable caisse de résonance et ce, à l’échelle mondiale, le marché le plus important que nous visons étant celui des Etats-Unis.”

Fleye espère ainsi écouler une pré-production de 250 unités, ce qui lui rapporterait 175.000 euros.

Si cette phase de pré-vente à prix d’ami fonctionne, “nous pourrons rentrer dans une dynamique de production en plus grande série”.

Le drone Fleye, léger et sécurisé

Drone de forme sphérique, sans éléments mobiles apparents (technique du rotor caréné), ce qui en fait un dispositif sans danger pour un vol à proximité des personnes et à l’intérieur des bâtiments

Public visé: ‘early adopters’, développeurs (Fleye propose d’ores et déjà API iOS et Android et SDK NodeJS ou Python), bricoleurs, consommateurs, experts industriels

Contrôle à distance via smartphone (iOS ou Android) et connexion WiFi

Capteurs intégrés: accéléromètre triaxial, gyroscope, magnétomètre, sonar magnétique, capteur optique, altimètre et GPS

Caméra embarquée pour prise de photos 5 mégapixels ou de vidéos Full HD(1080p 30fps)

Diamètre: 23 cm. Poids total: 450g

Durée de vol: 10 minutes. Vitesse maximale: 15 km/h.

L’argent récolté lors de la campagne KickStarter servira à financer la mise en production de diverses pièces: des moules, des cartes électroniques, un outillage pour assemblage et test. De qui compléter les moyens dont elle dispose. Rappelons qu’elle a bénéficié d’une première injection de fonds à hauteur de 600.000 euros pour la phase R&D, sous forme de subsides publics et d’un investissement du fonds privé La Faktory

“Le prototype fonctionnel complet est prêt et proche de la série. Nous devons simplement encore procéder à quelques petites modifications, choisir l’un ou l’autre fournisseur de composants”, indique pour sa part Dimitri Arendt, l’autre acolyte de Fleye. Le coup d’envoi de la production devrait se situer en février prochain.

Le lieu de l’assemblage final du drone Fleye dépendra… du succès rencontré pendant la campagne KickStarter. “Si les volumes sont faibles, cela nous poussera sans doute à garder la production en Europe. Sinon, ce sera ailleurs” – lisez fort probablement en Asie (Chine?).

Et si le succès est au rendez-vous pendant la campagne KickStarter, les deux fondateurs, actuellement financés et incubés par la Faktory, à Liège, seront sans doute amenés à réfléchir à une levée de fonds supplémentaire, de quoi lancer réellement la production en série mais aussi penser croissance et internationalisation, avec la possible implantation d’une antenne aux Etats-Unis…