L’un des deux fondateurs d’Additiv vient du monde du marketing, de la communication. Ce qui explique en grande partie l’orientation qu’a prise cette jeune société montoise, créée en janvier 2014, pour se positionner sur le terrain de l’impression 3D. A savoir: le merchandising personnalisé, au service des professionnels (entreprises mais aussi acteurs publics et associations).
Dès le départ, les deux fondateurs (l’un, entre-temps, a quitté la société) ont voulu éviter de n’être qu’un “simple” centre de production ou de réplication d’objets. “Pour nous distinguer sur ce marché naissant, il nous fallait apporter une réelle plus-value. Et elle est venue, au départ, en bonne partie de mon ancien associé qui avait des connaissances en matière de moulage, de peinture, de sculpture…”, souligne Tarik Lebailly, patron de la sprl.
“Compte tenu de nos parcours respectifs, nous avons volontairement ciblé le merchandising personnalisé en proposant au client d’assurer toute la chaîne de réalisation, depuis la conception ou la validation du modèle 3D jusqu’à la finition, en passant par la fabrication 3D. Nous avons créé un atelier de moulage qui s’est spécialisé dans la production de petites séries – 500 unités maximum – à haute valeur ajoutée.”
Qu’entend-il exactement par “haute valeur ajoutée”? Cela peut prendre la forme de la production d’objets ayant chacun leurs caractéristiques ou encore l’habillage aux “couleurs” du client. Il cite en exemple quelques réalisations pour des clients tels que des architectes, la Ville de Mons (production du blason, vendu comme objet souvenir), les Lacs de l’Eau d’Heure (modélisation et production de 250 figurines à l’image de leur mascotte – le croco rouge) ou, plus élaboré, la production d’une cinquantaine de figurines pour Mini Europe (des Romains aux grades variés – du simple soldat au général).
Pour ces réalisations, la société s’appuie sur trois modeleurs 3D (l’un spécialisé en organique – production d’objets figurant des éléments physiologiques; deux autres spécialisés en paramétrique – pour des projets plus techniques) ainsi que sur une personne orientée finition (avec des compétences pré-existantes en travail du bois, du plastique…).
Apprentissage au fil de l’eau
Les modeleurs qui travaillent, en externe, pour Additiv ont dû se former au fil de l’eau aux contraintes spécifiques de la production 3D. Le fait est en effet que les compétences requises sont encore rares sur le marché et que les écoles et centres de formation n’ont pas encore inclus ce genre de cours dans leur cursus. Même si de premières initiatives commencent à voir le jour.
Les modeleurs d’Additiv ont donc dû faire eux-mêmes leur apprentissage. “Le modeleur organique, par exemple, a dû repenser en amont la manière qu’il avait de modéliser les objets, réapprendre à modéliser. Les choses sont légèrement différentes en modélisation technique dans la mesure où les logiciels disponibles sont conçus de telle sorte à assurer le lien vers la production sur machine-outil. Le passage vers de la production par impression 3D est donc plus fluide.”
Tarik Lebailly: “Nous pouvons aller très loin, en termes de design et de moulage. Mais nous opérons en mode lean start-up et nous sous-traitons certaines choses.”
Les choses bougent aussi dans certaines secteurs applicatifs, tels que la production 3D architecturale. Notamment grâce à l’arrivée de nouveaux plug-ins pour logiciels existants ou passerelles vers les systèmes 3D. “Mais il n’en reste pas moins qu’il ne travaille pas avec un fichier de la même manière que par le passé…”, tient à souligner Tarik Lebailly.
Additiv ne maîtrise d’ailleurs pas en interne toutes les facettes de la chaîne de réalisation. A la fois pour des questions de variété de compétences, parfois difficiles à réunir, et pour des raisons financières. Exemple, son système de stéréolithographie, qui sert notamment à produire les masques d’objets, est une machine de petite taille, bas de gamme. Impossible pour une petite structure de se payer un système plus performant. Additiv a dès lors recours à des partenaires (français) pour faire face à des besoins plus sophistiqués. Idem en cas de demande à caractère plus industriel pour de la production à base de poudres (FDM). Consultez notre petite terminologie.
“Nous pouvons aller très loin, en termes de design et de moulage. Nous avons par exemple réalisé le moule ainsi qu’un modèle fonctionnel de télécommande, prêt à accueillir les composants électroniques, pour un grand groupe qui voulait proposer un dispositif pour scanner les aliments contenus dans un frigo afin que le consommateur puisse préparer sa liste de courses. Toutefois, nous sous-traitons certaines choses. Nous sommes en effet dans un modèle de lean start-up…”, souligne Tarik Lebailly.
Il est notamment toute une série de domaines auxquels Additiv ne veut pas se frotter: le médical – “sauf pour produire des pièces servant à la formation, par exemple des reproductions d’os” -, l’industrie, la bijouterie… “Il est nécessaire de se spécialiser. Il est d’ailleurs impossible de répondre à toutes les demandes, tant les contraintes sont particulières à chaque domaine.”
La carte d’identité d’Additiv
Création: 2014
Localisation: Mons
Effectifs: 5 personnes, dont 4 externes (modélisation organique et paramétrique, finition)
Spécialisation: modélisation 3D, moulage, production 3D et finition d’objets ayant pour destination du merchandising personnalisé
Public-cible: les entreprises, clients publics et associations
Technologies utilisées: FDM (dépôt de fil fondu), thermoplastique, frittage de poudre et stéréolithographie
Matières utilisées: plastique (PLA et ABS) et poudres (en ce compris composites pour de l’impression en quadrichromie)
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