Vendredi dernier, lors de la remise de la proposition de Plan du Numérique, par les membres du Conseil du Numérique, au ministre Marcourt, ce dernier a indiqué que le Plan proprement dit, tel que décidé par le gouvernement (on l’attend “vers la Toussait”), “ne sera pas ‘mon’ Plan mais celui du gouvernement”.
C’est là une chose sur laquelle certains, proches de l’exercice de préparation, avaient déjà attiré l’attention – en mode mise en garde: surtout, que le Plan du Numérique ne donne pas naissance à des tiraillements, jalousies ou récriminations au sein-même de l’équipe gouvernementale.
Jean-Claude Marcourt, ce vendredi, a donc semblé vouloir couper l’herbe sous le pied à toute critique. Mais il faudra voir comment les choses se passent à terme…
Ce qu’il en dit? “Le Plan du Numérique est conçu comme une arborescence ouverte. Les politiques opérationnelles de différents acteurs et opérateurs peuvent donc venir s’y accrocher.” Autrement dit, l’élaboration du Plan définitif sera fait avec implication (jusqu’à quel point?) de ses collègues, tant au niveau du gouvernement wallon que de celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il cite comme premier exemple une concertation déjà engagée avec la Ministre Joëlle Milquet (enseignement) afin que son Pacte d’Excellence puisse “s’insérer harmonieusement et sans contradiction dans le Plan du Numérique. C’est là un point d’une extrême importance.”
Il va plus loin dans sa promesse: “je diffuserai cette proposition de Plan du Numérique [élaborée par le Conseil du Numérique] à l’ensemble de mes collègues, à la Région, à la Fédération mais je le communiquerai aussi à mon homologue au niveau fédéral [Alexander De Croo, chargé de l’Agenda numérique] et aux Ministres-Présidents de la Région Bruxelloise et de la Communauté germanophone.”
La rencontre avec Alexander De Croo aura notamment pour but d’envisager des pistes d’actions convergentes et cohérentes entre le plan Digital Belgium et le Plan du Numérique wallon.
Un “tout non détricotable” ?
Ce qui – évidemment – n’a pas été promis ce vendredi, c’est que le gouvernement adopte tel quel la proposition de Plan du Numérique. Si ses auteurs considèrent qu’un s’agit d’un tout cohérent qui souffrirait obligatoirement de tout “détricotage”, les priorités gouvernementales et arbitrages budgétaires (notamment) pourraient y apporter des modifications peu ou prou significatives.
Jean-Claude Marcourt: “Le Conseil du Numérique n’a pas “travaillé en chambre” mais s’est appuyé sur de un ensemble d’acteurs, tant wallons que venus d’ailleurs. […] Je suis heureux du processus qui a mobilisé de nombreux acteurs.”Jean-Claude Marcourt a néanmoins émis certains signaux allant dans le sens d’une analyse qui serait respectueuse des travaux effectués. “Vu la qualité des intervenants”, déclarait-il notamment, “le gouvernement sera probablement très heureux d’en suivre le contenu…”
Difficile de balayer ou d’inverser les recommandations qui furent le fruit de plusieurs mois de réunions, discussions, compilations d’idées et tri de priorités qui ont impliqué non seulement les 9 membres du Conseil du Numérique mais aussi quelque 200 experts et professionnels agissant au niveau des groupes de travail des Assises du Numérique ou encore les quelques centaines de contributeurs lambda qui se sont exprimés via le site participatif Printemps du Numérique…
Sans oublier la participation du cabinet Roland Berger ou encore celle d’un “Comité des Sages”, composé de 8 profils académiques issus de l’Académie Royale des Sciences de Belgique. Ses recommandations, plus conceptuelles, ont essentiellement porté sur l’enseignement, l’acquisition de compétences numérique, la recherche, ou encore l’évolution de la médecine et l’adoption du numérique par le citoyen lambda.
Autre petite phrase, qui n’a rien d’anodin, du Ministre Marcourt: “Le Conseil du Numérique n’a pas “travaillé en chambre” mais s’est appuyé sur de un ensemble d’acteurs, tant wallons que venus d’ailleurs. […] Je suis heureux du processus qui a mobilisé de nombreux acteurs.”
Le timing
Pas de date précise pour le dévoilement du Plan du Numérique définitif. Il devrait toutefois intervenir, selon Jean-Claude Marcourt, vers la fin octobre ou début novembre. Rendez-vous donc à la Toussaint.
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