Guillaume et Pauline Petta, frère et soeur, “issus”, précisent-ils, “d’une famille d’indépendants, bien conscients des difficultés que rencontrent les commerçants locaux”, lancent une application d’e-commerce qui vise en priorité les PME et TPE et les commerçants de proximité. Autrement dit, les petits Calimero. Ceux qu’on ne parvient pas à repérer. Ceux aussi qui se plaignent d’être “todi li p’tit qu’on spotche.” Traduction pour les non-Wallons parmi vous: ceux qui sont écrasés, rendus invisibles ou restent muets sur la Toile, à cause de plus puissants qu’eux…
Objectif de Localisy: leur permettre d’obtenir une meilleure visibilité, pour eux-mêmes et leurs produits ou services, dans la jungle du commerce en-ligne. Ou, plus exactement, faire en sorte que les petits commerçants “du coin” parviennent à se faire repérer dans les recherches Internet et ne soient plus systématiquement renvoyés loin dans la liste des résultats, oblitérés par ceux qui ont les moyens de jouer les gros bras du peloton.
“Même les PME qui peuvent se payer le luxe de s’offrir tous les outils pour avoir une visibilité sur le Web doivent encore subir la concurrence des grands groupes sur Google. Si on introduit “chaussure femme Herve” sur Google, on tombe d’office sur les annonces publicitaires de Sarenza, ShowroomPrive, 3 Suisses… Les chances pour un commerçant hervien de voir son client potentiel cliquer sur sa page sont minces, surtout quand on sait que 53% des clics vont sur le premier résultat, 15% pour le 2ème, 9% pour le 3ème…”, souligne Guillaume Petta.
Localisy se présente sous la forme d’un site, volontairement orienté mobile – “parce que les commerçants sont encore trop à la traîne dans ce domaine” -, et d’une appli mobile. Le site est d’ores et déjà opérationnel. L’appli, elle, attend le feu vert des divers ‘stores’ qui la proposeront. Et ils seront trois d’office: iOS, Android et Windows démarrent sur un pied d’égalité.
Enfin repérés
La clé que le duo espère être le sésame de la Web-notoriété tant recherché par cette catégorie de commerçants? La géolocalisation. En quoi est-ce nouveau ou original?
Le duo aligne quelques arguments.
L’orientation exclusive du site et de l’application, avant tout. Le but est réellement de privilégier la recherche de produits et services locaux. Lisez dans un périmètre géographique déterminé autour du lieu où se trouve le chaland, la solution lui proposant des résultats “du plus proche au plus lointain.”
Pour ce faire, moyennant autorisation préalable de l’utilisateur, la solution détecte sa position géographique, qu’il utilise un mobile ou un ordinateur desktop classique. Dans ce dernier cas, l’utilisateur doit autoriser son logiciel de navigation (de dernière génération) à recueillir ses données de géoloc. Autre possibilité – s’il ne veut pas être “pisté” ou indiquer son lieu au navigateur: il peut indiquer, dans le logiciel Localisy, le point de départ à partir duquel il veut effectuer la recherche.
S’il utilise un mobile, le rayon de recherche géolocalisée est imposé automatiquement. Sur desktop, par contre, l’utilisateur peut étendre et moduler son rayon de recherche comme il le désire.
A partir de là, le moteur de recherche entre en jeu. Le consommateur en puissance introduit les mots-clés correspondant au produit ou service qu’il recherche et Localisy lui fournit une liste de points de vente et sociétés se situant “à proximité”.
Attention toutefois à une notion toute relative. Dans le cas de desktops en effet, le “repérage” est forcément moins précis qu’avec un smartphone ou une tablette (pas de GPS intégré). Le rayon d’action se chiffre alors au minimum en kilomètres, voire plusieurs dizaines de kilomètres.
Autre trait distinctif de Localisy: comme il s’agit d’une appli favorisant la proximité, les commerçants locaux sont “poussés” vers le haut de la liste des résultats. De quoi inverser les habitudes et la loi du clic monnayé.
Autre argument encore: l’affichage des résultats. Pas de listing aride de commerçants correspondant à la recherche mais l’affichage des produits proposés dans le rayon d’action ciblé – avec photos, prix, description du produit et distance à parcourir pour l’obtenir.
S’il est en repérage, en train de faire ses courses, et veut trouver un produit à proximité, l’acheter de suite, l’appli mobile lui indiquera la distance à parcourir et lui proposera un plan le guidant jusqu’à destination.
Une fois le point de vente le plus proche repéré, l’application permettra à l’acheteur potentiel de réserver le produit, voire de passer commande (si le commerçant en a prévu la possibilité). La fonction “réservation” sera disponible dans la prochaine version. Le commerçant ou la société recevra l’avis de réservation par mail ou notification. L’alerte par SMS est une autre possibilité mais considérée, à ce jour, comme plus (trop?) intrusive.
Pour ce qui est d’une commande directe, l’appli supportera le paiement en-ligne (via Paypal et MultiSafepay).
Dernier différenciateur revendiqué: le coût, annoncé comme “5 à 20 fois moins élevé que ce qui existe aujourd’hui sur le marché” (voir l’exemple cité ci-dessous).
Le répertoire
Localisy fonctionne à la manière d’un portail, regroupant en un même site les offres et catalogues de commerçants et PME qui peuvent, gratuitement, disposer de leur propre page de présentation.
Moyennant un abonnement payant (structuré en trois niveaux), le commerçant ou indépendant peut disposer de services complémentaires: espace e-commerce, émission de coupons, mise en avant de produits, signalement d’actualités le concernant, lien vers les réseaux sociaux, publicité en-ligne (en plus du service de base assuré par Localisy)…
Guillaume Petta (Localisy) (ici, avec sa soeur Pauline): “éviter les commissions qui prennent les commerces et PME en otage.”
Les tarifs pratiqués sont présentés comme respectueux de la situation des petits commerçants et PME. Exemple pour l’émission et la publication de coupons: “nous prenons une commission fixe de 3%. Nous sommes ainsi bien loin des montants demandés par les places de marché de produits ou services qui prennent en otage les commerces et PME qui y ont recours, en demandant des commissions de 10 à 40%”, déclare Guillaume Petta. Il rappelle au passage quelques chiffres: “Amazon prend entre 10 à 45% sur chaque vente, Groupon prend entre 20 à 50% sur un rabais de 20 à 60% obligatoire, Booking 15 à 25%, Bongo 25 à 35%…”
A ce jour, la jeune pousse a répertorié quelque 200 commerçants. Soit parce qu’ils se sont inscrits spontanément. Soit grâce à des listes fournies par des associations de commerçants ou autorités municipales que la jeune société démarche depuis quelques mois.
Première zone couverte pendant cette période de démarrage (la société a vu le jour en février): Herve, Visé et Liège. Bientôt, les commerçants de Dour auront la possibilité de les rejoindre, comme nous vous l’annoncions précédemment.
D’autres villes et associations locales ont “marqué un intérêt”. Guillaume Petta cite notamment Fléron, Neupré, Wavre, Uccle. Mais pour les convaincre de faire confiance à la solution, celle-ci devra d’abord faire ses preuves, convaincre face aux diverses propositions et sollicitations qui s’adressent de plus en plus à ces acteurs.
La jeune pousse est en outre en recherche de financement pour se donner les moyens d’un démarchage plus large.
Point non négligeable: Localisy offre la gratuite totale aux commerçants jusqu’à la fin novembre. Histoire de se constituer un répertoire qu’elle espère suffisant pour démarrer réellement l’expérience (payante) en 2016.
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