Une nouvelle fois, les trois opérateurs belges – Proximus, Mobistar et Base – ont fait front commun, ce vendredi, pour dénoncer les intentions (pressenties) de la Région bruxelloise d’imposer une nouvelle taxe sur les infrastructures de téléphonie mobile. La pilule des taxes wallonnes sur les antennes GSM les avait déjà fait s’étrangler. La mesure bruxelloise a eu le même effet.
Les trois patrons – Dominique Leroy, Jean-Marc Harion et Jos Donvil – ont donc dit à l’unisson tout le mal qu’ils pensaient de cette possible taxe qui pèserait, selon les estimations, 10 millions par an, voire 20 si les communes en remettent une couche, comme la possibilité leur en serait donnée.
Et 20 millions, c’est près d’un tiers de l’investissement global consenti, l’année dernière, par les trois opérateurs concernés en infrastructures sur le territoire bruxellois.
Leur réaction est donc une copie quasi conforme du message qu’ils ont déjà fait passer à plusieurs reprises: taxe = holà aux investissements = perte de service pour le consommateur.
Les phrases sont dures. Du genre: “Totale contradiction avec la volonté du gouvernement bruxellois de faire de Bruxelles une capitale du numérique”. Ou encore: “La capitale de l’Europe risque d’être le seul endroit où, en Europe, le déploiement des nouvelles technologies deviendra impossible, au détriment du consommateur.”
La Wallonie n’est donc plus la seule à être pointée du doigt.
Les trois opérateurs menacent de freiner les investissements voire de jouer à qui épargne-gagne. Du moins est-ce la conclusion que l’on peut tirer de cette autre phrase en forme de menace: “si la Région bruxelloise devait persévérer dans sa volonté de taxer les infrastructures de téléphonie mobile, l’opérateur qui investira le plus sera de facto celui qui sera le plus taxé.” En cause notamment, l’obligation de déployer davantage d’antennes pour respecter les limitations en termes de norme d’émission, “50 fois plus restrictive que les recommandations de l’OMS”, regrettent les trois telcos.
Les sphères économiques acquiescent
Une nouvelle fois, c’est dans les locaux d’Agoria que les trois telcos avaient décidé de convier la presse pour faire passer leur message de bronco. Agoria qui, depuis le début, appuie – ou tout au moins dit comprendre – cette fronde. Message, notamment relayé par Baudouin Corlùy, directeur d’Agoria ICT: “se soucie-t-on réellement [dans les milieux gouvernementaux] du déploiement des réseaux?” Au-delà donc des déclarations gouvernementales, quelle politique est-elle réellement mise en oeuvre pour stimuler les investissements, au lieu de (risquer de) les freiner?
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