MIC Mons: du liant entre stages et besoins (IT) des PME

Article
Par · 26/05/2015

Si on devait l’exprimer sous forme de tiercé, le MIC de Mons vient d’aligner un 16-4-5. En clair: 16 stagiaires (dont 12 étudiants du supérieur et 4 personnes en recherche d’emploi); 4 mois de stage; 5 projets concrétisés (au moins au stade du prototype opérationnel). Des projets qui avaient été proposés par des PME ou des start-ups wallonnes qui avaient besoin d’un coup de main pour faire évoluer ou initiés des projets imprégnés d’IT.

Tous les projets, en l’espace de ces 4 mois, ont au moins atteint le stade du prototype fonctionnel. Et tous seront poursuivis.

Les effectifs

Les 12 étudiants stagiaires sont venus des Hautes Ecoles HELHa, HEPH Condorcet, HEH Mons et IESN Henallux, puisés dans le réservoir de la dernière année de bac.

Les 4 chercheurs d’emploi, quant à eux, avaient tous des profils d’infographiste ou de Web designer et ont eu droit à un ticket “stage MIC” en raison de l’accord passé par le MIC avec le centre de compétences Design Innovation (Mons, Charleroi).

Voir les 5 projets réalisés pour des PME et start-ups en fin d’article. ANCRE

Les 5 projets

Les projets sur lesquels les stagiaires ont été appelés à plancher sont, soit des projets de développement soit des projets destinés à porter ou convertir des solutions existantes vers de nouvelles plates-formes et/ou technologies. Petit passage en revue.

La société Biorius (Manage), prestataire de services de réglementation dans le secteur des cosmétiques (par exemple pour l’enregistrement de produits sur divers marchés), avait besoin de faire évoluer sa solution CalMos (Calculation of Margin of Security), solution de gestion développée en interne sur base de la solution Omnis vers un environnement plus moderne, orienté Web (plate-forme Microsoft Azure).

Talenzii, jeune start-up de Nivelles (incubée au Cap’Innove), se lance dans le monde des offres d’emploi. La cible de son site d’offre d’emplois? Les étudiants de dernière année en quête d’un emploi CDD ou CDI, d’un stage ou d’un job d’étudiant. Un peu à la Student&Go que nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter mais avec, affirme Etienne Dujardin, co-fondateur de Talenzii, quelques arguments différenciateurs: “nous voulons, plus que Student&Go, proposer des emplois définitifs et ajouter un volet branding via lequel les entreprises inscrites sur le site peuvent faire leur propre promotion, se présenter au moyen par exemple de vidéos explicatives.” Autre aspect de la plate-forme: des “outils” proposés aux étudiants, tels qu’une aide à la rédaction d’un CV.

Modèle business? Outil gratuit pour les étudiants, monétisation via les entreprises qui doivent s’abonner à l’année au service. Talenzii vise aussi bien les grandes entreprises que les PME mais espère beaucoup des premières “pour se créer une image de marque et attirer les étudiants vers la plate-forme”, souligne Etienne Dujardin.

ForMyFit est une nouvelle appli mobile orientée fitness – un filon porteur, ces temps-ci – qui ambitionne d’aider l’utilisateur lambda à se mettre au jogging. L’appli assure non seulement le suivi des constantes physiologiques (pulsations cardiaques) et des données factuelles (kilométrage, vitesse de course…) mais, sur base des données récoltées et de l’algorithme mis au point, concocte également un plan d’entraînement personnalisé. Et ce, “en fonction à la fois de la forme physique, des objectifs que l’on se fixe et du temps que l’on peut consacrer au jogging”, souligne David Hespel, co-fondateur. “L’algorithme et la base de données s’appuient non seulement sur des données brutes mais aussi sur l’expérience de sportifs, professionnels ou amateurs, et de notre co-fondateur, Fernand Brasseur, entraîneur de quelques-uns des meilleurs sportifs belges de demi-fond et triathlon.”

Le prototype ForMyFit, version Windows, est prêt et en phase de tests bêta auprès de quelque 200 volontaires. Le lancement, lui, est attendu pour septembre. A noter que l’appli existe déjà pour Android et devrait aussi faire son apparition sur iOS.

RoomView est un logiciel d’optimisation de gestion de salles de réunion, synchronisée avec des calendries partagés (à commencer, bien évidemment, par la solution Microsoft Exchange)

Enfin Salut! Ca va? est le plus ludique des 5 projets et a consisté à porter vers l’environnement Windows Phone l’appli du même nom (le Chat de Geluck) qui existait déjà pour les mondes iOS et Android.

Certains stagiaires poursuivront le travail, engagés, pour une durée déterminée, par les entreprises pour lesquelles ils ont travaillé pendant 4 mois.

C’est ainsi que Biorius va engager, pour la durée des vacances, l’un des étudiants stagiaires afin de finaliser le produit. Idem chez Talenzii où les deux stagiaires poursuivront leur travail sous forme de jobs d’étudiant pendant l’été.

Du côté de ForMyFit, le scénario est légèrement différent: le demandeur d’emploi (profil designer) pourra y poursuivre son travail pendant dix mois, aux termes d’un contrat PFI (Plan Formation Insertion).


 

Xavier Bastin (MIC Mons): “Notre programme de stages permet de fournir des compétences qui sont en pénurie du côté des entreprises et, ainsi, de mutualiser l’offre de compétences.”

 


 

Appelé à témoigner, Jérémy Samain, un ancien stagiaire du MIC, engagé depuis par la société Approove chez qui il avait fait son stage, soulignait que la formule que propose Microsoft est avantageuse à divers égards: “nous bénéficions de cours plus ciblés, en ce compris en matière de soft skills. Avec la possibilité de passer des certifications qui, une fois ajoutées à notre CV, font souvent toute la différence aux yeux d’un futur employeur. S’ajoute encore le “package” logiciel qu’offre Microsoft [accès gratuit à des licences et outils hébergés] et que l’on conserve après le stage, ce qui s’avère utile quand on entre dans la vie active.”

Doubler l’effort

Pour la prochaine session de stages, le MIC de Mons ambitionne de doubler les chiffres — tant en termes de stagiaires (24) que de projets (10) — et d’étendre la portée géographique de l’exercice. “Jusqu’à présent, les stages que nous avons pu proposer et accompagner ont concerné des intervenants dans un rayon géographique ne dépassant pas Namur”, explique Xavier Bastin, directeur du MIC de Mons. Difficile évidemment d’obliger soit les stagiaires, soit les entreprises (ou du moins leur projet) à se délocaliser — même s’ils peuvent élire leurs quartiers dans l’espace communautaire du MIC.

Pour couvrir l’autre moitié du territoire wallon, le prochain programme de stages sera dédoublé. Une antenne pour gestion et accompagnement des stages s’ouvrira ainsi à Liège. Des négociations sont actuellement en cours avec… l’incubateur LeanSquare, aujourd’hui dirigé par Ben Piquard, l’ancien patron du MIC de Mons.

Côté stagiaires potentiels, deux premières Hautes Ecoles de la région liégeoise ont été contactées jusqu’à présent: HEPL (HE de la Province de Liège) et HELMo (HE Libre Mosane).

Envie de proposer un projet/un candidat pour le stage? Comment procéder?

L’un des objectifs du programme est de lutter contre la carence en compétences IT (et/ou de moyens budgétaires) dont souffrent les PME et jeunes pousses. Comment le MIC intervient-il?

Un “coach” MIC pour accompagner les stagiaires. Ici: Pierre Mengal (à dr.)

Via appel à projets, relayé par d’autres organismes (tels les incubateurs), le MIC récolte auprès des entreprises des propositions de projets. Après sélection, les propositions de projets et stages sont envoyées aux écoles. S’en suit alors un exercice de mise en corrélation avec une liste de candidats stagiaires.

Ces derniers doivent passer un test et remplir un questionnaire afin de déterminer quelles sont leurs compétences (acquises) et leurs préférences (plutôt réseau ou pur mobile, développement Web ou technologie serveurs…). Après quoi, le MIC assigne les stages aux étudiants (cette année, ils n’ont pas vraiment eu la possibilité de refuser le sujet proposé) et leur procure du matériel pour se former ou s’informer davantage sur les technologies qu’ils seront appelés à manier.

Pendant la durée du stage, des contacts sont maintenus entre stagiaires et professeur(s), que ce soit à distance ou via de petites visites de debriefing au MIC.

Dans la mesure où le stage compte pour le TFE des étudiants, l’entreprise qui le propose de même que le MIC en tant que tel sont “responsabilisés” et doivent faire partie du jury devant lequel l’étudiant devra défendre son travail. “Le MIC doit coter le travail, via le superviseur du stage”, indique par exemple Anne Vandevorst, professeur en informatique à la HE Condorcet (site de Charleroi).