Votick: la parole est à l’auditoire…

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Par · 21/05/2015

Animer des réunions en permettant aux participants d’interagir plus aisément, que ce soit pour un sondage temps réel, un quiz, la formulation d’un avis, des échanges avec les orateurs… Les solutions de ce genre semblent vouloir se multiplier ces derniers temps. Il est vrai qu’une simple appli sur smartphone ou tablette suffit désormais.

Petit arrêt sur une solution locale. Votick vient en effet de voir le jour, après une longue gestation de près de deux ans. Son initiateur? Axel-Sacha Timmermans, un ancien participant d’un programme d’incubation du MIC (Microsoft Innovation Center) de Mons. Si nous mentionnons la chose, en préambule, c’est tout simplement parce qu’il a glané lors de ce passage des contacts avec plusieurs acteurs locaux qui allaient participer (aide technique, réalisation graphique…) au montage de son projet. Parmi eux: Reaklab et Jelly Cube.

Votick est un système de vote “nouvelle vague”, le remplaçant (ou un des remplaçants) potentiel(s) de ces bons vieux boîtiers de vote qu’on vous distribue parfois lors de conférences afin de pouvoir participer à un quizz ou sondage-minute, élire la miss de la soirée ou désigner le meilleur orateur.

Quoi de neuf avec Votick? Une solution qui se veut conviviale (“pas besoin d’une infrastructure lourde et l’intervention de techniciens”), multi-usages (voir plus loin) et s’adresse à divers publics: grandes entreprises, organisateurs d’événements et de conférences, sociétés spécialisées dans l’événementiel ou “tout site professionnel désireux d’ajouter un service à son catalogue.”

A noter toutefois qu’une application pourrait être développée “plus tard” à destination des smartphones et tablettes afin de permettre aux utilisateurs de préparer des pages ad hoc de manière plus souple et libérée de toute contrainte de temps ou de lieu.

Votick joue la carte de la dématérialisation. L’instrument nécessaire côté utilisateur lambda? Un ordinateur, un smartphone ou une tablette. Même pas besoin d’installer une appli sur le terminal. Tout s’effectue via navigateur et accès à la solution dans le cloud (hébergement chez OVH). Seule condition sine qua non, côté société ou organisateur d’événement: se créer un compte.

Votick se définit comme un système de vote “multi-canal”

En clair: l’utilisateur peut choisir d’interagir via une connexion Internet ou WiFi, via courriel ou via SMS, “en fonction de l’infrastructure mise en oeuvre lors d’un événement.”

La solution vise avant tout le secteur MICE (congrès, conférences, événements) mais s’adresse également aux entreprises pour lesquelles elle ambitionne de devenir outil multi-usages, du genre couteau suisse: support de formation, instrument de “team building”, outil d’interaction avec les participants à une conférence, version “light” de jeu sérieux, moyen de procéder à des études de satisfaction ou des études préliminaires de marché…

Votick se prête à divers scénarios: quizz, sondages, votes en direct, étude marketing, jeux, enchères…

“Le concept”, ajoute Axel-Sacha Timmermans, “peut être étendu au grand public qui, au sein des communautés, va pouvoir questionner, interagir, publier et partager ses tendances sociales.”

Les développements se poursuivent

Tous les modules et fonctionnalités de la solution ne sont pas encore disponibles mais Axel-Sacha Timmermans souligne que Votick est d’ores et déjà opérationnel – même s’il continuera d’opérer en mode test/mise au point finale, avec les premiers utilisateurs, jusqu’à la fin juin.

Le module collecte des informations fut bien entendu parmi les premiers développés. En coulisses, deux bases de données sont à l’oeuvre: une base Participants qui récolte les coordonnées des participants (numéro de téléphone, éventuellement adresse mail) et une base Réponses (anonymisées ou corrélées au numéro de téléphone). Les résultats sont présentés sous forme de graphique via un module d’intégration avec Powerpoint. Ce module permet en outre à l’orateur ou à l’animateur d’une session quelconque d’exploiter en temps réel les réactions et messages de l’auditoire ou de l’audience et de les injecter dans sa présentation.

Autres fonctions: gestion de contacts (historique, segmentation), messagerie live (l’orateur ou le modérateur peut ainsi recevoir des messages, publier des réponses…), possibilité d’exporter la liste des participants (en format csv), génération de rapports, potentiel d’analyse des données (pour l’organisateur), partages sur réseau social…

Parmi les prochains développements: un module de production de rapports et de graphiques plus évolués que la version basico-basique actuelle (plug-in Flash). Pour l’instant, Votick se contente, sur base des réponses collectées, de produire des rapports classiques, sous forme de camenberts et d’histogrammes. “Lorsque nous aurons signé de premiers clients et ainsi pu constater la réalité d’une demande, nous développerons un potentiel graphique plus évolué, qui viendra se greffer sur la fonction d’export XML. Nous visons un petit effet “waouw” afin de rendre l’outil réellement attractif dans le cadre d’événements, de soirées, de quiz live… Parmi les fonctions graphiques auxquelles nous pensons, je citerais le principe des galaxies 3D ou des reproductions géolocalisées.”

Ephémère ou non

Le modèle économique développé par Votick? Une version de base, aux fonctions limitées, est disponible gratuitement. S’y ajoute deux formules pour professionnels conçues selon le principe des mensualités, et (d’ici la fin de l’année) une formule “tout-compris” sous forme de licence.

Pour les professionnels (hormis l’option licence encore à confirmer), le modèle est celui du forfait: le client qui désire utiliser Votick pour animer un événement ou à un autre usage paie un abonnement pour une durée déterminée et peut, pendant ce temps, organiser autant de quiz, questionnaires, sondages… qu’il le désire. Quel que soit le nombre de personnes ou participants impliqués ou visés….

“Notre plus haut tarif revient quasiment au même prix que la location d’un voting system classique typique pour une demi-journée, pour une “cible” de 100 personnes à qui on poserait 10 questions”, affirme Axel-Sacha Timmermans.

Selon les cas (mais aussi la formule tarifaire choisie), les organisateurs pourront choisir de supprimer les résultats et données générés lors de l’animation ou, au contraire, de les conserver. La plate-forme Votick assurant l’archivage, l’organisateur d’un quiz, vote ou autre type d’interaction avec les participants peut en effet conserver et consulter la trace de ses échanges avec eux, récupérer (et exploiter) l’historique. A terme, il devrait être possible pour lui de “jouer” comme il l’entend avec les résultats (anonymisés, bien entendu). Par exemple, pour comparer les résultats de deux actions thématiques similaires, analyser son audience via segmentation, s’en servir pour des programmes de fidélisation…

Votick dit aujourd’hui être à la recherche d’un partenaire pour le volet marketing/communications. A (court?) terme, il s’agira aussi de se mettre en quête d’un financement… “lorsque nous aurons en tout cas engrangé de premiers clients et/ou en fonction des besoins.”

Future extension de registre?

Ni Votick ni Axel-Sacha Timmermans n’en sont encore là mais la solution pourrait se muer en outil de sondage pour sociétés d’enquêtes de marché, de marketing, de sondages d’opinion… “L’idée n’est plus de lier l’utilisation de la solution à un événement ou à un site précis mais de rendre la collecte mobile.”

Vers des sondages (réellement) publics, sur tout thème possible et imaginable?

Avec deux scénarios possibles. La solution étant hébergée et gérée dans le cloud, les résultats des sondages pourraient, selon les voeux de leur initiateur, être la propriété et être accessibles à lui seul ou, au contraire, être ouverts à tout intéressé potentiel. “Les résultats d’un sondage [quelle qu’en soit la nature] pourraient être publiés sur une page Web, de telle sorte que les gens les voient ou puissent apporter leur contribution. Imaginez ce que cela pourrait donner par exemple pour la problématique du survol de Bruxelles par les avions ou les choix de vacances des Belges… C’est un peu ce que font certains médias, lors de sondages ouverts à leur lectorat. Ou des émissions de télévision, du genre Top Chef ou The Voice. Mais une solution comme Votick permettrait d’ouvrir réellement la participation à tous…”

Autre piste de réflexion: l’animation de manifestations sportives, “pour faire patienter ou pour impliquer l’audience avant, pendant et/ou après. Par exemple un petit concours ou un challenge pendant un match. Du genre: désignez le meilleur joueur de la partie… Cela pourrait devenir un vecteur intéressant pour les sponsors.”

Mis à la sauce “citoyenneté participative”, Axel-Sacha Timmermans imagine un jour où l’un ou l’autre parti politique utilisera sa solution Votick pour dépasser le cadre classique d’un congrès ou d’un pow-wow d’été.

Cette piste potentielle des sondages publics (et publiés comme tels) a déjà fait l’objet de premiers préparatifs fonctionnels puisqu’une première taxonomie a été élaborée. Histoire de pouvoir accueillir sur la plate-forme (cloud) des sondages sur différents thèmes et autoriser une recherche aisée par tout internaute des résultats ou thèmes qui l’intéressent. “L’interface est prête, le moteur de recherche d’opinion existe”, déclare Axel-Sacha Timmermans. Restera à mettre en oeuvre si Votick s’oriente dans cette direction.