C’est hier soir qu’avait lieu la grande finale de la première édition belge du concours Innovators under 35, organisé par le MIT Technology Review, avec le soutien, localement, de BNP Paribas Fortis et de L’Atelier BNP Paribas.
Pour rappel, ce concours, lancé voici 15 ans outre-Atlantique, vise à récompenser les “jeunes talents les plus brillants et les plus innovants qui œuvrent à la mise en oeuvre de solutions dans des domaines tels que l’éducation, la médecine et la biotechnologie.” Cette année, pour la première fois, un volet belge avait été ajouté à ce concours qui avait déjà mis le pied, précédemment, en Europe, via la France. Pour cette première édition belge, plus de 100 candidats, venus de tous les horizons, avaient été nominés. Sept ont finalement été retenus par le jury.
Nous avons déjà eu l’occasion de vous dresser le portrait et de vous parler des projets et réalisations de 4 des 7 lauréats belges (en l’occurrence, les 4 francophones du lot, tous liés à l’IT et au numérique). Relire via les liens suivants les articles consacrés à Jérôme Wertz, Yves-Alexandre de Montjoye, Thibault Helleputte et Sébastien Deletaille.
“Innovateur de l’année”
Sept lauréats et, pour deux d’entre eux, deux mentions spéciales octroyées le soir-même. A savoir, le titre d’“Innovateur de l’Année”, décerné à Yves Van Ingelgem, originaire de Malines, initiateur de la spin-off Zensor (issue de la VUB). Zensor est aussi le nom de la solution elle-même — Zensor Intelligent Monitoring — qui, comme son nom l’indique, consiste en la collecte d’informations afin d’assurer la surveillance de structures, telles que des éoliennes, des usines pétrochimiques, des centrales nucléaires, des pipelines, barrages, voies ferrées…
Yves van Ingelgem – Corrosion, dégradations… les capteurs, nouveaux veilleurs de notre quotidien.
La collecte repose essentiellement sur des capteurs. Paramètres relevés: corrosion, déformation de matériaux et de structure, formation de fissures, vibrations… Le tout est combiné avec des données opérationnelles afin de garantir une surveillance précise et efficace en temps réel et au long cours.
Yves Van Ingelgem voit d’ores et déjà plus loin. Le même concept et système (basé sur des capteurs) peut être mis à l’oeuvre dans un tout autre contexte. A savoir: celui de la détection précoce de cellules malignes. Objectif: dépister plus rapidement la survenance d’un cancer et, dès lors, accélérer le début du traitement. Ce projet a été baptisé CellSine.
Deuxième prix décerné hier soir: celui d“Innovateur Social de l’Année”. Il va à Arne Pauwels (Anvers), pour son projet Wakiti, une tente auto-stérélisante destinée à lutter contre les problèmes de conservation auxquels doivent faire face les petits fermiers des pays en voie de développement.
Les petites graines belges
Si la soirée Innovators under 35 d’hier soir était bel et bien dédiée aux lauréats belges, le “grand frère” français était bien présent. Comme pour passer le témoin après le rôle de pionnier européen qu’a joué la France dès l’année dernière, avec – déjà – comme parrain local BNP Paribas et sa cellule de veille technologique L’Atelier.
Plusieurs intervenants français ont ainsi pris la parole. Notamment Alain Baritault, patron de l’antenne française de l’accélérateur Founders Institute, mais aussi les deux lauréats (“Innovateurs de l’année”) de l’édition 2015 française du concours. A savoir: Julie de Pimodan et Xavier Duportet, lauréats de l’édition 2015 outre-Quiévrain.
Julie de Pimodan a tout d’abord fait des études de journalisme… à l’ULB (Bruxelles)! Ses premières activités en tant que journaliste l’emmènent ensuite au Bénin, à Dubaï, au Yemen. De retour en France, elle plonge dans le monde du numérique et prend la direction de l’antenne Moyen-Orient de Double Click, fournisseur de solutions de gestion de campagnes en ligne (détenu par Google).
Son projet? Fluicity, une application destinée aux mairies qui leur permet de communiquer avec le citoyen, via la diffusion d’informations ciblées, et, en retour, permet au citoyen de réagir ou de signaler des faits de la vie quotidienne (comme des déprédations sur la voie publique, un peu à la BetterStreet, chez nous. Les administrations, elles, ont droit à un tableau de bord des sujets les plus fréquemment abordés, problèmes récurrents, etc.
Xavier Duportet, lui, est biologiste. Sa start-up, Eligo Bioscience, chasse les bactéries à l’aide d’un antibiotique “intelligent” qui évite, comme il le dit, d’avoir recours à des “ogives nucléaires et détruisent tout sur leur passage” pour ne cibler que les mauvaises bactéries en modifiant leurs virus par injection de plasmine, une enzyme synthétique.
En lisant leurs portraits, on découvre ainsi que le terreau belge a joué, en tout cas pour la première nommée, un certain rôle puisqu’elle a tout d’abord fait des études de journalisme… à l’ULB (Bruxelles)! Voir leur bref portrait ci-contre.
Terminons en disant que la “communauté” des Innovateurs de moins de 35 ans compte désormais une centaine de membres en Europe puisque le concours a essaimé en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie, en Belgique et en Pologne.
Prochain grand rendez-vous pour ces talents européens: un “Summit Europe”, organisé en novembre, qui rassemblera les lauréats des six joutes européennes. l’occasion pour eux, selon les organisateurs, de “partager connaissances et expériences”, de mettre leurs idées en commun en matière d’innovation et l’entrepreneuriat et, petite touche de grandiloquence, teintée d’américanisme, “de créer un avenir meilleur pour l’Europe et le monde.”
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