Les informations (dûment anonymisées) qui seront captées via les antennes Mobistar, partenaire de Mons 2015, déployées dans et à proximité de la ville de Mons permettront à la Fondation Mons 2015 mais aussi aux forces de l’ordre d’étudier le “profil” des visiteurs ou simples personnes en transit.
Finalités? Sécurité, mobilité, gestion des sites et événements, support touristique.
Nous l’avions déjà évoqué dans un article précédent. Voici un peu plus de détails sur le traitement qui sera réservé aux données. A la manoeuvre: IBM et FuturoCité (sans oublier le “logisticien” NRB qui assure le stockage des données).
La collecte et l’analyse des données mobiles (positionnement des personnes par rapport au réseau d’antennes et de micro-cellules déployé) permettra de déduire divers enseignements: heure d’arrivée, durée de séjour à Mons, circuit suivi (à mettre en corrélation avec les divers points d’attraction et événements), lieux de logement, périodes de la semaine ou de l’année attirant le plus de monde, pays d’origine du visiteur.
Ces données seront notamment exploitées par les responsables de Mons 2015 afin d’évaluer le succès des divers événements, de mieux les planifier éventuellement. Côté touristique, l’analyse donnera une idée plus précise des besoins en hébergement, renforcement d’effectifs dans certains pôles d’attraction, etc.
Quasi temps réel
L’intérêt de l’exercice ne vaut pas uniquement pour une analyse a posteriori mais a l’avantage d’autoriser une perception quasi temps réel de la densité de visiteurs dans différents lieux “stratégiques”. Cela permet par exemple d’éviter les engorgements inutiles, de distiller des messages vers les équipements mobiles des visiteurs pour leur conseiller un itinéraire de délestage. Et cela vaut aussi bien pour la circulation, pour les transports en public que pour les files d’attente devant tel ou tel événement ou lieu.
Ce genre d’informations est évidemment utile pour les forces de police, afin de prévenir d’éventuels incidents pour cause de bousculade, d’intervenir plus rapidement en des endroits critiques ou de mieux organiser la circulation.
A terme, l’espoir est de pouvoir effectuer une collecte et analyse réellement en temps réel. Dans l’état actuel des choses, les données sont encore captées et stockées provisoirement au niveau de chaque antenne Mobistar avant d’être envoyées, avec quelques minutes de délais, par paquets vers le centre de traitement. A terme, un nouveau logiciel sera installé au niveau des antennes pour garantir un transfert constant, temps réel.
Analyse par extrapolation
Les données collectées n’étant fournies que par le seul Mobistar, les chiffres, statistiques et modèles ne sont pas de la science exacte, souligne Frank Butstraen, directeur de FuturoCité. Sur base des statistiques de clientèle nationale des trois opérateurs (Proximus, Mobistar, Base), le logiciel et l’algorithme développés par IBM (en fait, par son laboratoire de Dublin spécialisé en analyse de big data) extrapolent les chiffres pour évaluer la somme totale probable de personnes réellement présentes à un moment donné.
L’algorithme a été adapté à la situation locale, via une extension qui permet de corréler les données via mapping sur la carte de la ville et la carte des axes d’accès (routes, autoroute…).
“Lors de l’inauguration de Mons 2015, en comparant ces données extrapolées avec l’analyse des images collectées par les caméras, nous avons pu constater que le mécanisme tenait la route”, confirme Frank Butstraen.
Pendant une période de six mois, l’exercice de collecte et d’analyse des données sera faite de manière régulière sur des laps de temps de une ou deux semaines. IBM fournira des rapports détaillés aux responsables de la Ville ou de la Fondation Mons 2015. Ils pourraient par exemple porter sur le nombre de personnes arrivant et quittant la ville le même jour, sur les durées de séjour, sur les lieux d’arrivée (route, gare…), sur le pourcentage de nuitées intra muros, sur les parcours suivis…
Sécurité et mobilité
On l’a vu, les services de police sont des destinataires et utilisateurs tout trouvés pour les données de “mobilité” collectées et analysées. Un autre projet, qui pourrait être déployé à court ou moyen terme, ira plus loin et concernera l’analyse des images de vidéosurveillance.
Pour les besoins de Mons 2015, les 10 caméras qui avaient été installées à Mons ont reçu le renfort de l’unité de CRS de Lille qui, comme elle le fait traditionnellement lors du Doudou, a mis à disposition une demi-douzaine de caméras mobiles, équipées d’un logiciel de comptage.
L’analyse de ces données sera faite par un logiciel IBM. La proposition qu’a faite IBM à la Ville est d’installer ce logiciel d’analyse vidéo sur les 10 caméras permanentes afin de tester une solution de comptage et de reconnaissance d’images. Objectif: permettre à la police d’identifier une personne ou encore de détecter et analyser des comportements “anormaux”. Par exemple, la formation d’un attroupement, un mouvement de foule, une fuite soudaine d’un individu…
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