KillMyBill.be: un comparateur de prix énergie/telco/banque

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Par · 17/11/2014

Le marché belge a hérité d’une nouvelle plate-forme en-ligne de comparaison de prix: KillmyBill.be se positionne sur trois fronts: l’énergie, les télécoms et les services bancaires. Trois secteurs choisis sciemment pour plusieurs raisons: les prix élevés qui y règnent (en tout cas en comparaison des situations dans d’autres pays), la bagarre des tarifs que les opérateurs commencent à s’y livrer, et l’opacité des formules d’abonnement et de services qui y règne.

KillmyBill.be est une idée d’Olivier Brisac, de nationalité française et notamment initiateur du comparateur français Assurland (domaine des assurances). “La complexité et les niveaux de prix qui règnent dans ces trois secteurs sont une invite à plus de transparence”, explique-t-il.

Comment KillmyBill parvient-il d’ailleurs à comparer des tarifs et concepts que les fournisseurs, surtout dans les secteurs couverts, s’ingénient à rendre le moins comparable possible? “Mon passé m’a permis de me frotter à des produits – d’assurances, en l’occurrence – hyper complexes. J’ai donc appliqué mon expérience aux secteurs que nous visons. Nous avons effectué un très important travail d’analyse en amont pour décortiquer par exemple les packs Internet et leurs multiples options. Sur KillmyBill, l’internaute peut décrire ses besoins spécifiques. Par exemple, deux heures de téléphone mais peu de SMS, beaucoup d’appels à l’étranger… Nous pouvons dès lors identifier le pack Internet ou GSM qui correspond le mieux à ses besoins, quitte à ajouter quelques options. Nous faisons de la comparaison sur-mesure”, prétend Olivier Brisac.

L’analyse “en amont” qu’il évoque est bien entendu un processus sans fin, que la société devra poursuivre en continu. “Nous avons développé des outils qui identifient toute modification qu’opèrent les fournisseurs sur leurs pages Internet afin de pouvoir mettre nos propres comparaisons à jour.” Il se peut aussi que les opérateurs préviennent d’eux-mêmes, spontanément, des changements qu’ils opèrent dans leur offre. Mais cela n’est pas garanti et ce n’est sûrement pas le cas de ceux qui n’ont pas signé de contrat de rémunération avec KillmyBill (voir plus bas).

Comparer mais aussi informer

L’ambition d’Olivier Brisac avec son nouveau projet (lancé avec deux partenaires financiers, l’un français, l’autre belge): “ne pas être simplement un comparateur de prix mais devenir un véritable site de référence en matière de télécoms, d’énergie et de services financiers. Notre objectif est d’aider les consommateurs à bien comprendre et définir ses besoins, à leur expliquer les différences entre produits, à les aider à analyser les offres du marché et, dès lors, à choisir leurs fournisseurs en toute connaissance de cause.”

Pour ce faire, outre les outils de comparaison de tarifs, le site propose des “guides” pratiques – en fait quelques pages d’explication de différents concepts ou “méthodes” des fournisseurs. Exemples? Comment résilier son abonnement GSM, quel abonnement Internet choisir, comprendre les règles fiscales en matière d’imposition des revenus mobiliers, etc. Ces “guides” sont rédigés par KillmyBill (essentiellement Olivier Brisac) “et des experts indépendants pour les parties plus techniques.”

Le côté informatif du site a une autre finalité. A savoir, attirer plus de trafic vers KillmyBill.be – ce qui lui permettra de se valoriser davantage vis-à-vis des fournisseurs répertoriés qui sont aussi des “partenaires”.

Un modèle “transparent et indépendant”

Le service étant gratuit pour le consommateur et aucune publicité n’étant prévue sur le site, KillmyBill.be doit évidemment se rémunérer par d’autres voies. Et ce sera via la valorisation des flux de clients ou de prospects renvoyés vers les sites des opérateurs.

Explication.

Olivier Brisac: “La valorisation du clic est plus importante dans les pays où existent déjà de véritables stratégies de marque. En Belgique, il n’y a encore pratiquement aucune différenciation marketing du côté des opérateurs du secteur énergétique.”

Un consommateur commence par faire une petite comparaison de prix, en pouvant personnaliser sa demande. Le résultat qui s’affiche lui permet, en cliquant sur son choix, d’être automatiquement aiguillé vers le site du fournisseur ou de l’opérateur concerné (soit vers une page présentant le produit, soit vers la page de souscription/abonnement).

C’est ce flux de clients potentiels relayé vers les opérateurs qui permet à KillmyBill.be de se faire rémunérer par eux. Selon une grille tarifaire unique, calculée au clic. “Nous pratiquons le même prix pour tous les opérateurs”, annonce Olivier Brisac. Une précision importante tant on sait que certains comparateurs de prix adoptent la méthode Google: plus un “partenaire” paie cher le clic, plus il est favorisé dans l’affichage des résultats.

La valeur d’un clic (ou client potentiel, si vous préférez) varie toutefois d’une catégorie de produit à l’autre.

Le relais automatique vers les sites des fournisseurs partenaires ouvre une autre manière pour KillmyBill de monétiser son rôle. A savoir: un relais non pas vers des pages ou des formulaires de souscription mais directement vers des offres promotionnelles. Et cela se monnaie potentiellement avec une plus forte valeur qu’un clic et relais classique.

La neutralité, notion relative?

KillmyBill.be affirme vouloir proposer un mécanisme de comparaison pour tous les opérateurs des trois marchés couverts, annonçant “plus de 65 fournisseurs et plus de 600 offres comparées.” Sont donc répertoriés et comparés tous les fournisseurs, qu’ils aient ou non signé un accord de rémunération au clic avec la jeune société. A cet égard, Olivier Brisac souligne que les opérateurs locaux, comparés à leurs homologues étrangers, ont encore bien du chemin à faire pour voir, dans les comparateurs de prix, des alliés plutôt qu’une menace.

“Tous sont en effet encore loin d’être ouverts au principe de comparaison de prix, estimant que c’est là une pratique qui présente des risques pour eux. Un certain nombre ne sont en outre prêts à rémunérer les comparateurs que sur base de prospects convertis en clients”. Autrement dit, les internautes qui sont relayés vers leur site et qui adoptent/achètent leur produit ou service.

“Dans d’autres pays, les mentalités sont plus évoluées: les opérateurs y ont compris que les comparateurs de prix génèrent du trafic supplémentaire pour eux. C’est à eux après tout de récupérer les flux de prospects et de les transformer en clients.”

Olivier Brisac: “Comparer les prix a existé de tout temps. Internet permet simplement de le faire davantage et plus vite. Les taux de résiliation de contrats vont certes augmenter. Mais cela implique surtout que les opérateurs devront créer une véritable relation autour de leur marque.”

“Pour l’heure, compte tenu du manque de maturité du marché belge en la matière, en particulier dans le secteur de l’énergie, notre modèle économique est encore un mix entre la rémunération au clic et la rémunération au prospect converti. Mais nous espérons évoluer vers de la rémunération au clic, pure et simple. Imaginez en effet qu’un comparateur de prix constate après un certain temps que le fournisseur A réussit à convertir une majorité de prospects relayés vers lui alors que le fournisseur B, opérant sur le même marché, n’y arrive pas. Dans cette situation, un comparateur de prix ne peut que se demander si cela vaut encore la peine de renvoyer des internautes vers l’opérateur B, si cela ne lui rapporte rien…”

Une interrogation certes (encore) théorique mais qui laisse transparaître les finalités forcément commerciales qui animent ce genre de plate-forme.