Comment animer une communauté de sociétés IT aux tailles, spécialités, besoins et objectifs différents? Comment optimiser le mode de fonctionnement quand les moyens sont limités et vont décroissant (côté public), de triennat en triennat? Comment garantir une viabilité du cluster et de son offre de services (information, animation, échanges d’expertise et collaborations thématiques entre membres, missions à l’exportation…), une offre qui soit de qualité et qui puisse évoluer dans une perspective à long terme?
Toutes ces questions, parmi d’autres, l’Infopole Cluster TIC se les pose depuis plusieurs années. Elles furent à nouveau réétudiées, cet été, à la suite de l’obtention d’une nouvelle subvention de la Région wallonne mais aussi à la suite du départ du directeur du cluster, Frédéric Jourdain.
Les travaux de réflexion ont débouché sur quelques nouvelles pistes, qui touchent à la fois au positionnement de l’Infopole vis-à-vis d’autres acteurs qui animent l’écosystème IT wallon et aux activités à déployer au cours de ces prochaines années.
“T’es pas tout seul”
Pérenniser mais aussi professionnaliser et systématiser les activités tout en tendant vers une autonomie financière préprogrammée (pour rappel, les clusters sont censés devenir auto-suffisants après 9 ans d’existence). Voilà le défi à relever pour l’Infopole Cluster TIC.
Le fil rouge qui sous-tend le résultat des réflexions est celui de nouveaux partenariats, plus poussés et plus structurés que ce qui fut fait jusqu’à présent. A la fois pour renforcer le potentiel de l’Infopole, éviter la cacophonie dans ce que les différents acteurs (Infopole, Agoria, AWT, centres de compétences, ASE etc.) proposent, et réaliser si possible quelques économies – et économies d’échelle – en mutualisant certaines choses.
Sandrine Quoibion (Infopole): “Les partenaires choisis pour une collaboration plus étroite ont été choisis notamment en raison de l’importance qu’ils attachent à la gouvernance entreprises et business.”
Pour identifier ses futurs partenaires éventuels, l’Infopole a retenu plusieurs critères: des organismes ayant une certaine envergure, des partenariats organisés dans la durée et des acteurs “partageant nos valeurs, qui plus est selon une gouvernance orientée entreprise”, souligne Sandrine Quoibion, directrice de l’Infopole (récemment confirmée dans ces fonctions).
Il a dès lors été décidé que le principal partenaire serait Agoria Wallonie, avec potentielle répartition des rôles, notamment dans l’organisation d’activités et la prestation de services. “Les modalités précises doivent encore être définies mais l’Infopole pourrait servir de “porte d’entrée” vers les services d’Agoria ou, tout au moins, ceux qui sont utiles et intéressants pour les PME, à un tarif abordable”, explique Sandrine Quoibion. “Le cluster préservera toutefois son indépendance. Les deux organisations sont en fait appelées à devenir complémentaires. L’assise financière, la renommée et la qualité des activités d’Agoria Wallonie nous permettront de gagner en efficacité dans l’organisation de nos activités.”
Côtés “modalités”, il s’agira notamment de définir la hauteur de la cotisation d’entrée qui, soulignent les responsables du cluster, doit demeurer abordable pour les membres du secteur (les cotisations classiques d’Agoria qui s’adresse pour une bonne part aux grandes entreprises n’étant pas forcément abordables pour des PME ou TPE).
Pour définir la hauteur de la cotisation, il faudra par ailleurs résoudre une autre question actuellement encore en suspens. A savoir, la nature des services qui seront prestés. Y aura-t-il une seule cotisation ou deux niveaux distincts, selon les services (Basic, Premium…) accessibles? La décision sera prise au cours de ces prochains mois.
Partenariat opérationnel
D’autres partenariats semblent devoir se préciser à l’horizon. Cette fois davantage en termes de synergie en matière d’animation du secteur. Le premier de ces partenariats concerne l’AWT, avec qui certaines activités ont déjà été organisées par le passé mais de manière ponctuelle et non structurée.
L’AWT (qui sera rebaptisée AWTIC en début 2015) intéresse notamment l’Infopole en raison des activités que l’agence déploie dans le secteur ICT (Forum, ateliers thématiques…) et de sa participation active à des missions économiques (ou de découverte technologique) à l’international. “Pour l’avenir, des pistes concrètes de collaboration sont déjà sur la table.” Un chantier commun potentiel est celui de la mise en oeuvre de la nouvelle plate-forme numérique wallonne qui dressera la cartographie des acteurs ICT locaux et qui devrait orchestrer davantage leurs interactions.
Sandrine Quoibion: “Nous avons 6 mois pour envisager les modalités en profondeur.”
L’AWT pourrait également intervenir dans l’organisation d’activités destinées aux membres de l’Infopole. Et ce, “afin d’ajouter de la valeur à ces activités.” Les membres Premium pourraient ainsi se voir offrir l’opportunité de faire des présentations lors des Forums organisés par l’AWT (dédiés à l’IP, aux technologies mobiles…) et de prendre part aux rencontres B2B qui y sont désormais organisées.
“Nous collaborerons aussi de manière plus systématique pour l’organisation de missions collectives à l’étranger”. Avec – rien ne change de ce point de vue-là – le support de l’AWEX.
Pour le reste, des partenariats pourraient également se tisser avec le cluster TWIST (image, multimédia, transmédia) et le CETIC. Mais ces pistes doivent, elles aussi, encore être balisées et validées. Nous y reviendrons plus en détails dans la deuxième partie de cet article qui abordera le volet “activités futures” de l’Infopole.
L’agenda?
On le voit, la volonté de partenariat et d’actions à organiser en synergie est manifeste. La manière dont les choses s’organiseront doit par contre encore faire l’objet de réflexion – et de décisions.
“Les différentes pistes seront évaluées d’ici mars 2015”, précise Sandrine Quoibion. “Nous avons 6 mois pour envisager les modalités en profondeur. La réunion du conseil d’administration de l’Infopole, au printemps, devrait les valider. 2015 sera une année de transition, afin de démarrer la mise en oeuvre des collaborations et rendre les partenariats réellement opérationnels pour 2016.”
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