En juin, la toute jeune section locale du réseau international Health 2.0 organisait sa première conférence, donnant l’opportunité à quelques start-ups bruxelloises actives dans le domaine de l’e-santé (applis, solutions participatives, télémédecine…) de présenter leurs projets. Co-sponsorisé par le cluster Lifetech.brussels, ce petit concours de pitchs, doublé d’un exercice de réseautage, devait leur permettre d’entrer en contact avec de possibles partenaires (commerciaux et/ou financiers) et de retenir l’attention du réseau Health 2.0 qui organise notamment des concours internationaux de start-ups orientées e-health.
Pour certains, l’espoir était notamment de pouvoir poser sa candidature afin de pouvoir participer à la conférence internationale que tient Health 2.0 à Santa Clara en Californie à la fin septembre (du 21 au 24). “Une belle tribune”, estimait alors Jérôme Laurent, l’un des initiateurs du projet VR4Smile (jeux sérieux pour secteur e-santé).
Proto obligatoire
Les places sont chères pour un événement telle la conférence californienne de Health 2.0, souligne Mitchell Silva, initiateur de la section bruxelloise de Health 2.0 et par ailleurs co-fondateur de la start-up Esperity.
“Le fait d’avoir participé à la journée belge, en juin, ne servait pas de ticket d’entrée automatique. Il fallait présenter au minimum un prototype convaincant [et pas seulement une idée ou un embryon de projet] et se démarquer parmi toutes les start-ups candidates, venues des quatre coins de la planète.”
Au final, une seule des sept start-ups ayant participé à la conférence belge (relire notre article pour redécouvrir les projets) prendra la route de Santa Clara. En l’occurrence, Esperity. “Les délais étaient trop courts pour de nombreuses start-ups”, explique Mitchell Silva. “Nous préférons donc viser la conférence européenne qui se tiendra à Londres fin novembre. Et nous espérons pouvoir aligner au moins 10 start-ups.”
Le calendrier a-t-il été le seul problème que les porteurs de projet locaux aient rencontrés? Au lendemain de la conférence de juin, certains s’étaient en tout cas dit quelque peu déboussolés par un certain flou artistique ayant plané sur la manière de rester en contact avec le réseau Health 2.0 et son antenne locale. Les conditions et modalités de participation à la conférence de Santa Clara, par exemple, ne leur paraissaient pas claires et les contacts semblaient encore devoir passer par le cluster Lifetech.brussels… Problème de jeunesse de la part de la jeune section?
Continuer sur la lancée
Pour la prochaine conférence que Health 2.0 Brussels organise le 14 octobre prochain, en collaboration avec Lifetech.brussels mais aussi avec le MIC Brussels et healthstartup.eu, Mitchell Silva désire “attirer davantage les universités. C’est en effet en leur sein que naissent nombre de projets intéressants, qui sont bien avancés mais qui, souvent, sont abandonnés lorsque la thèse de doctorat arrive à son terme. Je voudrais aussi intéresser le secteur pharmaceutique qui, chez nous et contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, a encore fort peu le réflexe health 2.0…”
Azèle Mathieu, directrice du cluster Lifetech.brussels, voudrait aussi y voir davantage d’investisseurs potentiels que ce ne fut le cas lors de la première édition. Ainsi que davantage d’associations de patients. “Notre souhait est par ailleurs de renforcer les échanges entre participants.”
Cette deuxième conférence compte mettre l’accent sur “les défis auxquels sont confrontées les start-ups e-santé.” Défis mais aussi opportunités. Mitchell Silva pointe par exemple les promesses des objets connectés: “Il est clair que les wearable devices [Ndlr: traduira-t-on en français par objets mettables? ambulatoires?] sont un gros sujet d’actualité et d’attention dans le secteur de la santé. Ces dispositifs génèrent des données, ce qui nous amène au Big Data in Healthcare. Il sera sans conteste source de nouvelles opportunités. L’iWatch [qu’Apple devrait dévoiler d’ici quelques jours] devrait également ajouter une dimension supplémentaire aux nouvelles applis de santé. Nous constatons par ailleurs que l’interprétation des données et le décisionnel (business intelligence) deviennent également des thèmes majeurs dans le domaine de la santé.”
Health Chapter Flanders
Autre fait nouveau pour Health 2.0 Belgium: l’ouverture d’une nouvelle section. Cette fois en Flandre. Point d’ancrage: Gand. Elle sera pilotée à la fois par Mitchell Silva et Luis Frederico, consultant en gestion, spécialiste en visualisation de données chez Cmast et par ailleurs l’une des chevilles ouvrières du Startup Weekend de Gand.
La section flamande aura comme partenaire le MIC Vlaanderen.
Sentiments parfois mitigés
Terminons par un petit retour en arrière: comment les start-ups ayant participé à la conférence Health 2.0 de juin voient-elles l’arrivée d’une antenne locale de ce réseau? qu’ont-elles retiré de ce premier événement? qu’y venaient-elles y chercher? Les réponses varient selon les porteurs de projet concernés.
Pour Jérôme Laurent de VR4Smile, il est clair qu’une initiative telle Health 2.0 est intéressante “pour valider l’aspect médical [de la solution] et l’intérêt de diverses cibles, dans une perspective internationale. L’intérêt est de créer une communauté là où pour l’instant, notre projet gravite encore simplement autour de quelques personnes motivées. Mais il n’y a pas encore de réseau. Health 2.0 est donc l’occasion de fédérer.”
Aux yeux d’Edouard Delvaux d’Intuitim, la création d’une section locale Health 2.0 constitue une belle opportunité pour les acteurs et projets locaux de s’exposer davantage à l’international. Mais ce genre d’organisme et ses activités peuvent également favoriser, au niveau local, l’identification de partenaires. Même si, à cet égard, il s’en est retourné un peu déçu de la première conférence.
Edouard Delvaux (Intuitim): “Prouver à la Région bruxelloise que nous existons et que nous sommes une société proactive.”
“Cet événement était pour nous intéressant pour lancer la machine, créer de nouveaux contacts. Nous étions surtout à la recherche de personnes pouvant nous conseiller sur l’évolution à suivre pour la société, potentiellement pour investir. Mais nous y avons essentiellement vu des personnes évoluant du côté business du médical, venues voir ce qui se passait. Les possibilités de partenariats étaient surtout technologiques ou commerciales. Nous y avons vu bien peu de médecins ou de professionnels hospitaliers. Ce n’est donc pas le genre de contacts que nous recherchions en premier lieu mais ils n’en ont pas moins été non négligeables…”
Jérôme Laurent de VR4Smile a pour sa part participé à l’événement dans l’intention de mieux faire connaître le projet. “Notre principale attente était une couverture média et la possibilité de nous montrer à des représentants de services informatiques ou de directions d’hôpitaux. Nous n’étions pas réellement à la recherche d’un partenaire en termes de développement IT, le projet étant relativement peu technique.” De ce point de vue-là, les choses pourraient évoluer à l’avenir dans la mesure où l’équipe de VR4Smile planche sur d’autres projets plus exigeants, techniquement. Notamment une solution de détection et prévention de chutes de personnes à mobilité réduite (notamment via recours à des caméras 3D et à des algorithmes d’analyse de comportement) et un projet de télémédecine (pour des soins post-opératoires).
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