Nous le signalions tout récemment, Vigo ouvre au coeur de Namur (rue Rogier) un centre de réplication 3D qui proposera un ensemble de services depuis la numérisation d’objets jusqu’à leur impression en 3D, sur une variété de scanners et d’imprimantes 3D (une quinzaine), de la plus basique jusqu’à la professionnelle. Avec synergie possible avec d’autres services que propose la société (réalisation de maquettes, animations virtuelles, campagnes de promotion…). L’inauguration officielle aura lieu ce vendredi soir.
Le centre proposera aussi des formations, à raison des cours et des soirées d’informations sur le 3D.
Le client venant faire produire un objet 3D auront le choix. Il pourra par exemple venir avec un objet à reproduire, avec un fichier dans lequel est stocké un modèle d’objet (conçu soi-même ou pêché sur Internet), ou il pourra sélectionner un objet sur catalogue. Selon le mode de reproduction 3D choisi, la matière et les dimensions, il obtiendra son objet en l’espace de quelques minutes ou de quelques heures. Pour un tarif variant selon le type d’impression requis: tarif calcul au temps de production nécessaire pour des impressions en matière plastique, tarif au cm³ pour la poudre de résine, par exemple.
Un espace multi-marques
“Les autres magasins qui voient le jour sont souvent mono-marque, sponsorisés par un fabricant”, indique Christophe Hermanns, directeur de Vigo Universal. “Nous voulons la variété afin de répondre à toutes les sollicitations.” Hormis toutefois un domaine tel le médical.
La variété des équipements (scanners, imprimantes…) permettra de viser un public très varié, tant privé que professionnel ou culturel, et de produire des objets dans de multiples matières: plastique, nylon, poudre de résine, plâtre, cire…, dans de multiples couleurs (mélanges compris). Vigo assure le conseil et l’accompagnement nécessaires, vérifiant si nécessaire fichiers et modèles.
Maquette produite en impression 3D. Document : Vigo Universal
L’investissement, évidemment, n’est pas négligeable quand on connaît le coût d’une imprimante professionnelle. Et pourtant, le centre de réplication namurois a été financé sur fonds propres. “Le matériel nous sert aussi pour nos autres axes d’activités [relire notre article]. Et ce sont ces autres secteurs qui supportent l’ouverture du magasin”, souligne Christophe Hermanns.
“Nous sommes le plus grand centre de reprographie 3D de Wallonie et nous avons bien l’intention de le rester. Quitte à investir dans de nouveaux matériels”, affirme-t-il.
Clientèle visée? “A la fois le grand public, Monsieur et Madame Tout-le-Monde, et les entreprises.”
Les réalisations les plus demandées ou pouvant attirer l’intérêt de la clientèle? Côté particuliers, des accessoires en tous genres, bijoux, chaussures, figurines, objets de décoration, jouets…
Côté professionnels: du prototypage rapide, la production de pièces uniques ou de petites séries, des maquettes…
A noter aussi que Vigo espère attirer également des artistes, imaginant réserver une vitrine permanente exposant leurs réalisations.
Du matériel optimisé
Une quinzaine d’imprimantes 3D trônent dans l’espace de réplication de la rue Rogier. D’apparences similaires, elles correspondent toutefois à divers modèles pouvant produire des pièces de différentes tailles, matières et qualité. A noter que ces imprimantes ne sont pas des modèles standard. Vigo Universal, s’appuyant sur ses compétences en électronique et programmation, a en effet modifié certains mécanismes (pièces, système de circulation de la ventilation…) “afin d’améliorer la qualité des objets produits.” Un contrat a été passé avec un fabricant asiatique qui produit désormais les systèmes sur-mesure, tenant compte des modifications de Vigo.
Ce sur-mesure présente l’avantage à ses yeux de permettre à la société de maîtriser le produit fini, de faire les tests et calibrages nécessaires. Avec les nécessaires compétences en maintenance et réparations. “Notre fournisseur nous a garanti pouvoir nous livrer plusieurs milliers d’exemplaires par mois si nécessaire.”
Vigo proposera d’ailleurs ces imprimantes à la vente dans son magasin (et via son site d’e-commerce), pour toute personne intéressée. En promettant un prix en-deçà des prix habituels des modèles classiques du marché. Soit 1.299 euros, et même 1.250 pour le lancement du centre (prix valable jusqu’au début juillet).
Pour l’heure, Vigo n’utilise encore qu’une seule marque (et ce n’est pas du MakerBot, décevant et non fiable, estime Christophe Hermanns, “depuis que leur service technique a été racheté”). D’autres modèles d’autres fournisseurs seront testés à l’avenir, avec d’éventuelles adaptations.
Panoplie de production/reproduction
Il sera également possible de faire réaliser un petit buste ou figurine complète de soi-même en passant par une petite séance de scanning par photogrammétrie. Une noria d’appareils photo (80!) prennent simultanément le cliché d’une personne pour générer une représentation 3D comptant près de 1,5 milliard de pixels. De quoi alimenter un logiciel qui calcule la forme et pilote l’impression d’un buste ou d’une figurine 3D. “Nous avons paramétré le dispositif, optimisé le logiciel, le calibrage afin de pouvoir produire des objets fidèles à l’original.”
Et Christophe Hermanns de citer quelques exemples de souvenirs originaux: des figurines, copies conformes des “originaux”, représentant de jeunes mariés (de quoi personnaliser les petites figurines trônant sur le traditionnel gâteau de mariage); des femmes enceintes voulant garder un souvenir des divers stades de leur grossesse; des figurines 3D d’animaux de compagnie…
De quelles dimensions? “Selon le bon vouloir du client”, déclare Christophe Hermanns. “Nous pouvons produire de très grandes pièces, même grandeur nature, moyennant assemblages de plusieurs sections. La taille de l’impression ne dépend… que de la taille du portefeuille du client.”
Depuis le début de l’année, plus de 250 personnes ont déjà succombé à la tentation (en tout cas pour des bustes miniature).
Outre la production de figurines 3D, le fichier produit par photogrammétrie permet de générer un personnage virtuel qui peut servir d’avatar dans des vidéos, jeux, animations en tous genres.
Outre des services d’impression 3D, le centre de Vigo proposera aussi des services de fabrication par découpe et gravure laser, fraisage…
Formations
Les clients, privés ou professionnels, pourront suivre des formations de base. Rudiments de modélisation 3D, trucs et bonnes pratiques pour de petites réparations, récupération et exploitation de fichiers trouvés sur Internet…. “Ne vous attendez toutefois pas à devenir un spécialiste de l’impression 3D ou à pouvoir faire de la modélisation complexe. Ce genre de compétences exige des formations plus poussées…”, prévient Christophe Hermanns.
Des sessions d’informations seront aussi organisées, permettant aux clients ou simples curieux de suivre l’évolution des technologies.
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