En novembre dernier, la jeune entreprise bruxelloise Real Impact Analytics a réussi à entrer sur le radar de l’analyste Gartner, dans la catégorie “Big data analytics in telecom”. Un secteur dominé par quelques gros acteurs génériques comme IBM ou SAS, et un petit groupe d’acteurs de niche. Nullement prophète en son pays, la start-up connaît une croissance impressionnante, employant déjà près de 40 collaborateurs, en Belgique, au Luxembourg, mais surtout en Afrique et en Amérique du Sud.
“Nous avons fait le pari de nous concentrer sur les pays émergents, où les gros acteurs sont peu présents. Et de nous focaliser sur les secteurs télécom [Ndlr: 65% du chiffre d’affaires] et bancaire [environ 20%]. Ces deux marchés sont d’ailleurs très liés dans les pays émergents, où l’argent circule beaucoup via les téléphones mobiles”, nous explique le co-fondateur Sébastien Deletaille via Skype depuis l’Afrique du Sud, où il sort d’une réunion avec un opérateur.
Real Impact Analytics mène actuellement pas moins de 17 déploiements pour Airtel (d’origine indienne) dans divers pays d’Afrique, et a décroché des contrats auprès de MTN (Afrique du Sud) ou de Telefonica Brasil.
Rétention de clientèle
Rien que ce dernier pèse 90 millions d’abonnés. Le terme Big Data n’est pas galvaudé: “un million de lignes de code est générée chaque jour.”
La start-up belge aide les opérateurs à fidéliser leurs clients par des campagnes mieux ciblées, à améliorer les revenus par client ou à monitorer leurs réseaux, améliorer leur couverture, etc.
“Environ la moitié de notre chiffre d’affaires provient de besoins de rétention des clients. Il s’agit alors de traiter d’énormes volumes de données rapidement pour en retirer des infos pertinentes pour les campagnes marketing, l’envoi de SMS, les call centers, etc.”, explique le co-fondateur.
Sébastien Deletaille: “Nous avons fait le pari de nous concentrer sur les pays émergents, où les gros acteurs sont peu présents.”
Le reste des ventes provient de solutions de support à la décision pour des questions opérationnelles d’optimisation des réseaux par exemple. “On est alors un peu moins dans du “big data”, c’est la qualité des données qui prime sur la quantité.”
Comme cette petite start-up parvient-elle à faire un peu d’ombre à des géants de la Business Intelligence? “Contrairement à la plupart des fournisseurs qui veulent vendre de la technologie sans trop se soucier de ce qui en est fait, nous sommes présents pour accompagner la mise en route de nos solutions. Nous avons rencontré un responsable d’un gros opérateur africain qui ne savait même plus comment se logger au logiciel d’un gros fournisseur bien connu …” explique Sébastien Deletaille.
“Deuxièmement, nous nous différencions par notre technologie elle-même. Notre solution tourne sur Spark, une version améliorée du framework analytique Hadoop. Ce choix nous permet de procéder à un traitement distribué “scale-out” des big data, sur une multitude de petits serveurs, avec une plus grande réactivité que les gros acteurs. De plus, le coût du matériel et des bases de données est moindre.
C’est une approche innovante, qui effraie encore certains décideurs informatiques en Europe. Comme on dit souvent: ‘on n’a jamais viré quelqu’un parce qu’il avait acheté IBM ou SAP’. Nous explorons en fait une forêt vierge.”
En Belgique, Real Impact Analytics travaille avec Voo (sur des projets de géo-marketing, au départ notamment d’outils tels que Tableau Software) et Telenet et vient de démarrer un pilote avec Belgacom, pour explorer de nouveaux services géolocalisés (LBS). De quoi peut-être redevenir un jour prophète en son pays?
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