Ce jeudi, la Ville de Liège inaugurait officiellement son Wi-Fi urbain. La Cité ardente battait ainsi de quelques encablures les autres villes (Mons, Tournai, Namur, Bastogne, Ottignies/Louvain-la-Neuve) qui avaient été identifiées dans le cadre du projet “Digital Cities” (1) comme devant servir de démonstrateurs vivants pour le déploiement d’infrastructure de connectivité dans les centres urbains wallons. Relire l’article que nous publiions à ce sujet, en juillet 2013.
Ces 6 villes avaient été choisies en fonction de divers critères, notamment leur “forte densité de population, nomade ou sédentaire”.
Les premières zones urbaines liégeoises à bénéficier du Wi-Fi gratuit sont les places du Marché et Saint-Lambert. D’autres suivront d’ici la fin juin (2). Au total, 31 antennes Wi-Fi seront ainsi installées par Win, opérateur choisi pour le déploiement et la gestion du réseau. Un réseau “Liège_Digital_City” qui permettra aux citoyens, touristes ou simples personnes en transit d’accéder gratuitement, via le portail du réseau, à une série de services (administration, santé, éducation, tourisme…). Ils pourront ainsi se renseigner sur les services prestés aux citoyens, les horaires de musées, la localisation de restaurants, les conditions de mobilité urbaine, être relayés vers d’autres sites de services à caractère d’intérêt public. Ils pourront également, bien entendu, utiliser le réseau pour leurs besoins personnels (mails, réseaux sociaux…). Les sites illégaux (porno, à caractère raciste…) seront automatiquement bloqués (la Ville, en tant que propriétaire du réseau, ayant des obligations légales en la matière), de même que ceux considérés comme “contraires à l’ordre public.”
Si l’accès Wi-Fi est gratuit (la rentabilisation viendra notamment de publicités géolocalisées s’affichant sur le portail), une procédure d’identification sera nécessaire pour tout nouvel utilisateur (nom, e-mail, numéro de GSM, date de naissance – cette dernière étant requise pour gérer les droits d’accès à certains sites octroyés aux moins de 18 ans). La gratuité aura par ailleurs des limites.
Comme le prévoit le cadre imposé par le projet (pour rappel, impulsé par la Région), la durée d’utilisation gratuite sera limitée à deux heures par jour “afin de ne pas se substituer aux opérateurs existant sur le marché”. Exception toutefois: l’accès aux sites d’urgence et d’utilité publique sera toujours autorisé.
La capacité d’absorption ne sera pas non plus illimitée. Selon les endroits et leur degré de fréquentation, la ville a ainsi “dimensionné” la bande passante totale disponible de manière variable: 50 utilisateurs simultanés place St‐Barthelemy ou Xavier‐Neujean, “jusqu’à 500” dans le périmètre de la gare des Guillemins ou de la place St‐Lambert. Mais pas question d’espérer échanger de gros fichiers vidéo. Là encore gratuité et service ont des limites. Débit annoncé: 2 Mbps.
Autres villes à suivre
Au cours des prochains mois, les autres villes concernées par le projet Digital Cities devraient progressivement déployer leur propre réseau Wi-Fi urbain gratuit dans les zones qu’elles auront choisies. Mons sera sans doute la prochaine ville à ouvrir ses services (la Ville dévoilera son projet dès cette semaine). Namur et Tournai, pour leur part, sont en passe de publier leur cahier des charges.
Si chaque ville est libre de désigner le prestataire de son choix (Liège et Mons ayant déjà opté pour WIN), un “tronc commun” garantit à l’utilisateur une cohérence de l’interface (aspect similaire du portail, procédure d’identification identique…). A cet égard, il est d’ailleurs important de souligner que les identifiants que se choisit un usager seront valables pour ses connexions, quelle que soit la ville partie prenante au projet Digital City où il se trouve.
Tendre vers l’auto-suffisance
Le principe d’accès gratuit au réseau fait évidemment se poser la question de sa rentabilisation à terme. Financé par des fonds publics, son exploitation à court terme ne pose pas de souci de viabilité. Le budget alloué (700.000 euros) couvre le déploiement initial et l’exploitation jusqu’au terme du marché public (31 décembre 2015). La Ville signale d’ailleurs que la totalité du budget n’a pas été consommée et qu’une réserve de 200.000 euros pourra être affectée par exemple à une extension à des quartiers supplémentaires.
Au-delà de la période de financement public, l’objectif sera de monétiser le réseau, notamment via le placement de publicités. “Afin de réduire à terme autant que possible la part financée par les pouvoirs publics, voire en arriver à une situation de self-supporting.”
Autre précision, si la validité du marché public, tel qu’octroyé à WIN, vient à échéance le 31 décembre 2015, ce marché pourra être reconduit à deux reprises, à chaque fois pour une durée de deux ans, moyennant justification. Au-delà, le marché sera réouvert.
(1) Pour rappel, le budget débloqué par la Région, dans le cadre du projet Digital Cities (lui-même élément du programme Creative Wallonia), pour co-financer la connectique urbaine sans-fil des six villes concernées s’élève à 3,1 millions d’euros. La ville de Liège pour sa part a eu droit à un budget de 700.000 euros. [Retour au texte]
(2) Prochains lieux concernés: places Saint‐Étienne, Saint‐Denis, Saint‐Barthélemy, Xavier Neujean, place de la République française et Opéra, place Cathédrale et Vinâve d’île, esplanade des Guillemins, embarcadère de l’Aquarium et les abords du Palais des Congrès. [Retour au texte]
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