Malgré la perplexité des services administratifs quant à l’opportunité d’une politique d’ouverture des données et d’une “Open Attitude” – lisez: la fourniture de fichiers de données dynamiques et exploitables -, la ville de Bruxelles continue son petit bonhomme de chemin en matière d’Open Data avec le lancement d’une plate-forme d’hébergement des jeux de données.
En février 2012 (relire notre article), on en dénombrait une trentaine, stockés sur le site de la ville. Aujourd’hui, on en compte 175 (68 en français, 58 en néerlandais, 49 en anglais) sur une plate-forme dédicacée à cet effet avec OpenDataSoft comme maître-d’oeuvre. La Ville de Bruxelles est le principal fournisseur d’OpenData Bruxelles, à côté de Bruxelles Mobilité (15), VisitBrussels (4) et le SPF Intérieur (9). Reste que la récolte s’effectue souvent de façon “opportuniste”.
Persuader par l’’exemple
Localisation des monuments commémoratifs de la Grande Guerre
Philippe Allard, chez de projet du site web de Ville de Bruxelles au GIAL (centre de gestion informatique des administrations locales bruxelloises): “Voilà des années que j’essaie de référencer les monuments situés sur le territoire de la ville. Dans le cadre des commémorations de la guerre 14-18, j’ai pu obtenir un rapport de base, mais en format Word! J’ai dû aller moi-même chercher le nom de monument, en quelle matière il était fait…
Les villes ne sont pas toujours conscientes des exploitations qu’on pourrait valoriser à partir des informations dont elles disposent. Ici, on pourrait imaginer un circuit dans le cadre des cérémonies du souvenir de la Grande guerre. Mais il faut songer à sortir l’information sous un format exploitable et surtout à y ajouter la dimension de géolocalisation. Mais je suis confiant dans une démarche “par l’exemple”. Une fois que l’on aura montré l’utilité du processus, la dynamique “Open Data” va s’amplifier. Il faut être plus explicatif, pointer les avantages et insister sur le fait que cela ne représente pas une surcharge de travail. Car c’est un fait: on en demande toujours plus aux responsables des sites communaux et, a fortiori, c’est à eux que l’on va faire appel pour cette démarche supplémentaire”.
Systématiser l’Open Data
Reste que l’intention est là: le programme de législature 2012-2018 de la Ville prévoit la mise en ligne “systématique des données publiques de la ville en format numérique dans un esprit “Open Data”.
Le portail intègre un moteur de recherche qui donne accès à des jeux de données disponibles sous différentes formes (tableau, graphique, carte OpenStreetMap) et téléchargeables en formats csv, json, xls, GeoJSON et Shapefile. Si l’on reprend l’exemple des monuments, le set “Monuments commémoratifs de la guerre de 1914-1918” apparaît en troisième position, après le patrimoine artistique de voirie régionale et les arbres remarquables.
Le programme de législature 2012-2018 de la Ville de Bruxelles prévoit la mise en ligne “systématique des données publiques de la ville en format numérique dans un esprit open data”.
L’utilisateur accède alors à 17 enregistrements qui détaillent le nom, le type, la description, la localisation et les coordonnées géographiques des différents monuments. Au gré de la navigation, on pourra découvrir la liste et l’adresse des 109 points d’accès gratuit Wi-fi. Et on pourra apprendre que la bibliothèque de Laeken dispose de 48.054 ouvrages de fiction pour adultes pour 66.477 aux Riches Claires. Le site pointe encore vers 791 parkings pour personnes handicapées et vers 21 parkings publics. Très vite, on se pique au jeu et on fait son pique-nique dans la manne des données publiques.
Un travail au long cours
Si les perspectives d’un tel service sont plus qu’alléchantes, le travail d’alimentation et de mise à jour peut sembler titanesque. C’est ainsi que le référencement du nombre de visiteurs du site de la Ville de Bruxelles s’arrête au 15 novembre 2008 (951 visiteurs).
La page Facebook fait montre de plus de fraîcheur: au 31 janvier 2014, la page Fans de la Ville comptait 4.243 “j’aime” (pour 4.239 la veille) et totalisait pour le mois de janvier 572 actualités. La liste des entrées thématiques reste quelque peu “anarchique”. On trouve par exemple à côté de l’accès “Culture” les items “Culture, Héritage” ou encore “ Culture, Patrimoine, Folklore”. Même chose pour “Education” qui jouxte “Education, Formation, Recherche” et “Enseignement”.
Le thème ICT donne quant à lui accès aux mots-clé Internet, ICT, wifi, wi-fi, website et web. A noter qu’il est possible de suggérer la mise à disposition de jeux de données. Ceux-ci pourront être proposés pour autant que la Ville de Bruxelles dispose des informations et puisse produire ces jeux de données (en fonction de l’intérêt collectif et de la charge de travail), et dans le respect des dispositions légales en la matière.
OpenData Bruxelles prévoit enfin des interfaces API pour encourager le développement d’applications à partir des jeux de données publiques. Un hackathon sera normalement organisé pour en stimuler la production.
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