Fishing Cactus, CareSquare, OpenERP, Abrakam, Belle Productions… Ce ne sont là que quelques noms de sociétés qui ont fait appel à du crowdfunding ces derniers mois. Avec des bonheurs divers.
Le phénomène est encore assez neuf et méconnu chez nous mais on constate, ces derniers temps, un regain d’intérêt de la part des sociétés et pas uniquement des start-ups pour ce mode de financement participatif.
Preuve que le concept séduit: de nouvelles plates-formes font leur apparition, en ce compris chez nous. Dont deux en région francophone: IDentity à Namur, Crowd’In à Liège. Et le marché belge, considéré comme porteur en dépit de son exiguïté géographique, attire les convoitises de plates-formes étrangères. La française KissKissBankBank, par exemple, a choisi Bruxelles comme première implantation à l’étranger.
Au-delà du rôle de portail financier
MyMicroInvest, Look & Fin, CroFun, AppFunder, Sandawe, IDentity, Crowd’In… Le marché belge peut-il supporter raisonnablement et efficacement autant de plates-formes de crowdfunding? A terme, il y aura certainement écrémage, disparitions et acquisitions (en ce compris par des acteurs étrangers).
Crowdfunding. Un vieux concept qui se cherche une nouvelle jeunesse et de nouvelles utilités. Source de l’illu: KissKissBankBank
Pour justifier et pérenniser leur existence, les plates-formes locales pensent d’ores et déjà à imaginer une autre forme de crowdfunding. A savoir, un rôle qui ne soit pas limité à la seule récolte de financements venus de la foule. Parmi les pistes envisagées ou déjà exploitées: l’organisation d’une mixité entre professionnels et purs amateurs, l’offre de services complémentaires (gestion de l’image, coaching), un adossement à d’autres acteurs (cercles d’entrepreneurs, fonds d’investissement, …).
Se contenter d’être un pure player pourrait d’ailleurs être une erreur – quelle que soit la plate-forme. Ce serait en effet passer à côté d’une autre caractéristique essentielle du crowdfunding. Au-delà de la seule recherche de financement, le processus d’appel à contribution de la part de la “foule” est aussi un bon moyen pour un porteur de projet de vérifier l’attractivité de son idée. Et on sait que l’argent seul, même abondant, ne peut faire aboutir un scénario de mauvaise qualité. Une campagne de crowdfunding permet de tester le marché, de convaincre de premiers followers et de fans, voire de futurs acheteurs et clients.
“A cet égard”, nous déclarait par exemple Olivier Griffet d’Abrakam, “le crowdfunding correspond bien à l’évolution actuelle des start-ups. Il leur permet de solliciter directement le marché pour évaluer l’intérêt d’un produit. Et lorsque la campagne réussit, cela devient un élément important pour prouver au monde entier que le projet est crédible, qu’il y a des acheteurs prêts à adopter le produit. Avec cet argument en mains, il est possible de poursuivre et de procéder à une véritable levée de fonds [auprès de professionnels].” Et d’ajouter: “les politiques le comprendront eux aussi tôt ou tard. Ils comprendront qu’il est de leur intérêt de financer quelque chose qui a déjà été validé en crowdfunding…”
Vers une réglementation adaptée
Le crowdfunding se cherche certes encore une légitimité et un cadre légal mais les choses commencent à évoluer. Que ce soit au niveau de chaque pays (en ce compris en Belgique) ou européen et international, les autorités semblent désormais voir dans le financement participatif une nouvelle voie, complémentaire, propre à jouer son rôle d’animateur économique. Et ce, à plusieurs égards: servir de maillon manquant pour le financement des start-ups en période d’amorçage, mobiliser l’épargne, amener des “micro-investisseurs”, de simples particuliers voire des collègues entrepreneurs à devenir acteurs du tissu économique local…
Une réflexion est en cours chez nous, au niveau ministériel, pour baliser – légalement – ce mode de financement, que ce soit en mode “reward” – don financier contre don en nature – ou pour les formes plus évoluées et professionnelles que sont le prêt ou l’entrée au capital des projets financés.
Lisez notre dossier…
Notre dossier – que vous pouvez découvrir ici – aborde ces différentes facettes. Pour en parler de manière plus concrète, nous avons notamment rencontré les responsables de plusieurs plates-formes belges mais aussi et surtout, nous avons recueilli les témoignages d’entrepreneurs qui ont tenté de récolter des fonds pour financer leurs projets. Il en résulte un petit florilège de conseils et d’enseignements qui peuvent éviter certaines désillusions ou erreurs à ceux qui les imiteraient.
A lire également, le portrait de quatre plates-formes locales et quelques textes illustrant les évolutions à l’oeuvre au niveau international (France, Europe, Etats-Unis).
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