Pourquoi avez-vous décidé de devenir « crowdfunder »?
En tant qu’investisseur actif en actions, je me suis intéressé au crowdfunding au départ dans une optique de diversification de mon patrimoine.
Ce modèle permet d’investir dans des sociétés à un stade précoce de leur développement, ce qui est très rare dans le cadre de modèle de sociétés déjà cotées. Je participe donc au crowdfunding très clairement dans un objectif d’investissement même si je pense que les rendements ne seront globalement pas exceptionnels: pour une société qui générera une rentabilité intéressante, il est probable que deux disparaîtront ou “végéteront”.
Et donc si l’aspect “placement dans le cadre d’une gestion de patrimoine” m’intéresse, il y a d’autres aspects qui m’ont incité à participer à ces opérations de crowdfunding:
- l’idée d’investir dans des projets concrets, de participer à l’économie réelle et de démontrer que le capitalisme, ce n’est pas “mal”
- le fait de gagner du temps. Là où je dois consacrer du temps à la gestion de mon portefeuille d’actions cotées, dans le cadre du crowdfunding avec MyMicroInvest, l’investissement est passif: je fais confiance au co-investisseur (le business angel) qui a étudié le profil de l’entreprise et estimé le rapport “rendement/risque” de l’opération. Et je dilue mon propre risque en investissant de manière systématique dans toutes les opérations proposées par MyMicroInvest.
Des projets ou thèmes spécifiques – voire des personnes ou individualités – retiennent-ils plus particulièrement votre attention?
Comme je le disais, j’investis systématiquement dans tous les projets proposés. Néanmoins, j’ai un faible pour les projets qui ont une approche très professionnelle. Il est difficile au travers des prospectus d’émission de se faire une idée mais, par exemple, Domobios [Ndlr: piège textile anti-acarien] me semble être un projet bien mené, avec méthode et rigueur et ce, nonobstant la qualité du produit proposé.
Faites-vous de la veille et investissez-vous via plusieurs plates-formes ou vous concentrez-vous sur l’une d’elles?
Je passe effectivement régulièrement sur le site de MyMicroInvest pour découvrir les projets proposés soit au vote, soit à l’investissement. J’ai aussi participé au financement des rares projets présentés sur une autre plate-forme (Look & Fin).
Bernard Gilson: au travers du “capitalisme populaire”, augmenter les investissements des entreprises, les emplois et la valeur ajoutée non seulement au profit des actionnaires mais dans l’intérêt de tous.
Quelles plates-formes de crowdfunding, quel type de crowdfunding (don-pour-don, lending-based, equity-based) utilisez-vous ? et pourquoi ?
J’investis uniquement par MyMicroInvest et Look & Fin. Ces plates-formes me semblent très professionnelles et transparentes. L’aspect “co-investissement” aux côtés d’un investisseur professionnel proposé par MyMicroInvest me semble être également un plus.
Bernard Gilson: Le crowdfunding me semble être, de manière générale, un extraordinaire outil de liberté et de solidarité.
Par contre, je ne participe pas aux autres types de crowdfunding car ils ne correspondent pas à ma philosophie: outre que l’espérance d’un retour sur investissement est plus probable au travers de l’equity crowdfunding, je pense que l’orientation des capitaux vers les entreprises est la meilleure manière pour, à long terme, permettre la création d’activités économiques dans notre région et, au travers du “capitalisme populaire”, augmenter les investissements des entreprises, les emplois et la valeur ajoutée non seulement au profit des actionnaires mais dans l’intérêt de tous.
Quels rapports entretenez-vous éventuellement avec les sociétés ou projets dans lesquels vous investissez?
Aucun ou presque. Je lis par pure curiosité les news présentées par les sociétés que j’ai financées mais, comme indiqué précédemment, je suis dans de l’investissement passif, déléguant le rôle d’actionnaire activiste au business angel.
Quel message voudriez-vous éventuellement faire passer pour promouvoir le crowdfunding, faire évoluer la législation – belge ou européenne – en la matière?
Le crowdfunding me semble être, de manière générale, un extraordinaire outil de liberté et de solidarité: des investisseurs ou des mécènes issus d’horizon différents et ne se connaissant pas contribuent, de leur plein gré, à la réalisation d’un projet qui leur tient à cœur, avec ou sans esprit de lucre.
Pour la partie qui m’intéresse le plus (le crowdfunding en actions), j’y vois un excellent moyen de communication, une manière simple et visuelle de démontrer à la population que le capital est un des éléments nécessaires (aux côtés de l’entrepreneur et des travailleurs) au bon fonctionnement des entreprises, celles-ci étant les seuls vrais pourvoyeurs d’emploi « non publics ».
Une mise en lumière plus importante de l’equity crowdfunding pourrait promouvoir le capitalisme populaire, permettre une meilleure compréhension de la finance par le grand public et, rêvons un peu, arriver peut-être à ce qu’un jour chaque citoyen soit aussi un actionnaire et que chaque projet entrepreneurial puisse accéder au capital à risque nécessaire à son financement.
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Bernard Gilson dirige une entreprise du secteur non-marchand. Son parcours professionnel est celui d’un responsable administratif et financier ayant travaillé dans différentes grosses PME en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg.
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