2014 ne sera pas l’année de la reprise pour l’industrie technologique (considérée dans son ensemble), estime Agoria. Les résultats de son enquête conjoncturelle annuelle lui font plutôt prédire une stagnation par rapport à 2013.
L’“industrie technologique” est bien entendu un concept fourre-tout où l’on retrouve aussi bien le secteur automobile que la mécatronique, l’aérospatiale ou l’informatique. La santé de chacun de ces secteurs est très variable. Et s’il y aura, à en croire Agoria, un constat de croissance nulle en 2014, c’est notamment parce que les améliorations attendues notamment dans le secteur de l’ICT viendront compenser les mauvaises nouvelles des entreprises réellement industrielles.
L’ICT, de même d’ailleurs que l’aéronautique ou l’aérospatiale, est en effet l’un de ces “domaines d’activité qui sont structurellement sains ou profitent de la tendance à l’externalisation”, indique Agoria.
+ 4,8% pour secteur ICT
Agoria estime à 4,8% le taux de croissance qu’affichera le secteur ICT en 2014, là où il fut de 1,5% l’année dernière.
Belle progression donc, essentiellement due aux services et, plus particulièrement, à l’outsourcing. “Ce sont essentiellement les grands acteurs qui parviennent à convaincre le marché de faire appel à leurs services d’externalisation”, déclare Baudouin Corlùy, directeur d’Agroia IT. “Mais, dans la foulée, les plus petits acteurs peuvent eux aussi espérer capter une partie de cette évolution.”
Contrairement aux services, les autres axes du secteur IT (développement, production, importation et ventes) ne présenteraient pas, en 2014, de progression particulière. Ce qui en soi serait d’ailleurs déjà un progrès par rapport à 2013 où “les ventes et importations ont souffert et ou production et développements se sont inscrits en repli. Du côté ventes et importations, l’effet de recul a été dû à la chute des prix, compensé par les volumes concernés – notamment les ventes de smartphones ou de tablettes”, souligne Baudouin Corlùy.
Autre signal encourageant pour 2014: une reprise du côté des logiciels. “Mais il nous faut étudier plus précisément ce phénomène pour déterminer si ce que les entreprises nous signale comme signes positifs portent sur de la vente de packages ou sur du réel développement…”
Trop peu d’investissements
L’utilisation de l’informatique est en progrès dans divers secteurs d’activités, notamment dans le monde financier, l’industrie et le secteur public. “Il reste par contre d’importantes avancées à faire, notamment sur le marché de la santé. Les investissements, souvent, sont trop peu importants par rapport au potentiel.”
Baudouin Corluy: gare au manque d’investissements en infrastructure qui pourrait amener la Belgique dans une situation précaire
Ce reproche d’un manque d’investissement, Baudouin Corlùy le répète également dans le registre des télécoms.
“La Belgique risque, à terme, de se retrouver dans une situation précaire. La situation actuelle de notre pays est relativement bonne, en termes d’infrastructure télécoms, mais il ne faudrait pas lésiner sur les investissements futurs.
Si je prend par exemple le cas de la taxe sur les pylônes que l’on veut appliquer en Wallonie, ce ne peut qu’être dommageable pour le déploiement des réseaux sans-fil. La même chose est d’ailleurs vraie pour les réseaux fixes. Si on freine les investissements, nous allons en souffrir dans quelques années. Ce sont là des investissements à long terme dont on ne perçoit pas l’impact tout de suite mais le préjudice est une certitude à 5 ou 10 ans…”
Pour motiver et encourager les investisseurs de la part des sociétés de télécoms, “il faut absolument que le cadre financier et légal soit stable.”
Encourager et récompenser les investissements
Quand le climat est morose et l’horizon chargé, les entreprises ont souvent le réflexe de réduire voire de stopper leurs investissements. Erreur funeste mais qu’il est bien difficile de contrecarrer. Si ce n’est en soutenant les plus volontaristes. Agoria plaide ainsi pour un soutien plus net aux “entreprises qui investissent et créent de l’emploi […] notamment par une fiscalité favorable aux investissements.”
“L’impôt des sociétés doit encourager les investissements des entreprises dans les immobilisations corporelles et incorporelles. Une innovation radicale au niveau des processus de fabrication par l’introduction de nouvelles technologies et de nouveaux processus de production constitue une des principales transformations qui doivent maintenir l’industrie manufacturière compétitive.”
Condition sine qua non aux yeux de la Fédération : “un climat fiscalement attractif pour les investissements en immobilisations corporelles et incorporelles.”
Or, souligne par ailleurs Agoria dans son mémorandum pré-électoral, “les pouvoirs publics instaurent de manière inconsidérée des taxes et prélèvements, imposent parfois des normes inutilement sévères, maintiennent des dispositions défavorables pour les TIC dans le domaine des droits d’auteur…”
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