Première grand-messe utilisateurs et partenaires pour IRIS depuis son acquisition par le groupe Canon. Et premier effet direct: la société ne communique désormais plus ses résultats, ces derniers étant consolidés avec ceux du groupe.

Les voyants restent toutefois au vert si l’on en croit Pierre de Muelenaere: la situation de la trésorerie a été améliorée, la rentabilité est confirmée et des croissances soutenues, même à deux chiffres, se dessinent pour divers axes d’activités. Notamment dans le domaine du BPOpt (business process optimisation), de l’outsourcing ou des solutions basées sur le cloud.

A diverses reprises pendant son exposé et, ensuite, lors de la conférence de presse, Pierre de Muelenaere répétera que l’acquisition par Canon préserve l’indépendance d’IRIS, “est source de valeur ajoutée pour nos clients et partenaires et d’accélération pour nos développements à l’international, notamment en Asie. C’est une énorme opportunité pour développer nos activités plus rapidement”.

Une chose est sûre, l’équipe directoriale qui était en place avant l’acquisition est toujours présente au poste et les orientations stratégiques et commerciales semblent inchangées.

Première étape: l’intégration fonctionnelle

“Il est encore trop tôt pour parler de réels changements ou de résultats concrets impulsés par Canon”, soulignait-il lors de l’événement IRISlink.

Pierre de Muelenaere: “L’acquisition par Canon est une énorme opportunité pour développer nos activités plus rapidement mais il est encore trop tôt pour parler de gros changements.””

Pour l’heure, la priorité va – tout naturellement – à l’intégration de certains éléments des catalogues respectifs. L’occasion de compléter l’offre, de proposer aux clients des solutions davantage imbriquées et cohérentes (par exemple, en termes d’outils de gestion pour input et output management combinés). Cette “intégration” fait d’ailleurs sentir ses effets dans le volet revenus générés par des activités conjointes avec Canon: les ventes conjointes ont progressé de 60% en 2013, essentiellement dans des territoires où IRIS était peu présente.

Solutions concernées? Notamment l’OCR, les technologies de compression et la gestion des factures.

Exemple: l’intégration de la solution IRIS Cloud OCR (input) avec les systèmes MFP de Canon (output). Résultat: plus besoin de transiter par un serveur. La chaîne de traitement saute une étape et tisse un lien direct entre l’opération de saisie et de numérisation du document (avec compression iHQC) et son dépôt “à sa destination finale” (un espace cloud dédié, un espace Dropbox, Skydrive…). De quoi être disponible pour re-matérialisation sur un système MFP – ou sur un ordinateur.

Nouveautés 2014

Au rayon nouveaux produits et solutions, l’événement IRISlink fut l’occasion de procéder à quelques annonces.

Pour le marché grand public, la société annonce ainsi:

• une nouvelle version de son IRIScan Mouse, cette fois avec un double support Windows / Mac là où le modèle introduit voici un an (il s’en est vendu quelque 50.000 exemplaires) ne supportait que l’environnement Windows. Cette souris qui combine ses fonctions traditionnelles avec celles d’un scanner miniaturisé permet d’effectuer de la reconnaissance et de la numérisation automatiques de textes (livres, documents, journaux et même, désormais, cartes de visite) et d’opérer leur transfert vers des applications (Word, Excel, Pages…) ou même de les partager via des services cloud (Dropbox, Google, Facebook, Twitter)
• une IRIScan Mouse personnalisable: sa coque peut prendre les couleurs d’une société, afficher un logo spécifique… (service à convenir avec IRIS)
• une version 7 de l’IRISPen Executive, pour Windows uniquement dans l’état actuel des choses mais une version Mac est promise (date de lancement de la version Mac non précisée)
• une version 3 de l’IRIScan Anywhere (disponible en juin) qui aura la particularité de supporter le Wi-Fi, permettant de faciliter les transferts de documents scannés, en ce compris vers des tablettes ou portables. De quoi éviter de s’encombrer de câbles lorsque l’on opère en mode mobile.

Nouvelles solutions professionnelles

• L’IRIS Xtract s’enrichit d’un potentiel WebVerify (solution de test et validation basée sur le Web, sans installation d’applet)
• la solution PowerScan intègre désormais un potentiel de reconnaissance de factures. Cible prioritaire: les PME
• IRIS annonce par ailleurs une version plus évoluée de son moteur OCR pour langages asiatiques (chinois, chinois traditionnel, japonais, coréen…). Ce développement a notamment été financé via un projet de recherche supporté par la DGO6 qui, pour l’occasion, s’est d’ailleurs vue décerner un Award “Meilleur Partenaire Advanced Research”.

L’un des pôles de croissance qu’identifie IRIS est celui des solutions et services de business process optimization (BPO). Dans ce domaine, quatre secteurs sont pour l’instant particulièrement porteurs: banques/finances, soins de santé, légal et assurances.

“2013 a été marqué par l’émergence de quatre tendances qui requièrent des développements technologiques”, déclare Günter Hensges, COO de la division Product & Technologies. A savoir: les accès mobiles, la sécurité (authentification, valeur légale…), l’intégration et le “nouveau monde du travail” (dématérialisation, travail délocalisé…).

Là où le traitement des factures constitue encore la toute grosse majorité des traitements assurés par une solution telle IRIS Xtract, de nouveaux scénarios d’utilisation ont pointé le bout de leur nez en 2013 ou constituent des pistes intéressantes pour l’avenir. Pierre de Muelenaere cite notamment la gestion des bons de commande (”plus complexes parce que moins réglementés que les factures”), le créneau des ressources humaines ou encore… la gestion des bulletins de vote lors d’élections.

Dans ce registre, IRIS a décroché deux premiers contrats de grande envergure – et visibilité – en 2013 puisque ses solutions, mises en oeuvre par son partenaire espagnol Scytl, ont assuré la gestion intégrée, de bout en bout, des bulletins de vote des élections nationales au Honduras et en Equateur. “Ce fut l’un des plus importants déploiements de solutions Xtract auxquels nous ayons procédés”. En Equateur, pas moins de 105 scanners – et 1.500 vérificateurs – avaient en effet été mobilisés.