Bull lègue son musée informatique à la Fondation Roi Baudouin

Article
Par · 21/01/2014

Nous vous en parlions voici quelques mois: Bull cherchait une solution pour l’hébergement et la préservation des collections de son musée informatique, situé jusqu’il y a peu à Grimbergen, au nord de Bruxelles. La société vient officiellement de céder sa collection (1) au Fonds “Informatique pionnière en Belgique” de la Fondation Roi Baudouin.

Un “portable” Micral P2 de Bull (1981). 13 kg à bout de bras. ..

“Il s’agit du patrimoine technologique national qui doit être précieusement conservé pour nos descendants”, déclare Saskia Van Uffelen, directrice générale de la filiale locale de Bull. “C’est pourquoi nous voulions confier la collection à la Fondation Roi Baudouin, qui nous a garanti que chaque pièce sera traitée comme un élément important du patrimoine.”

Le legs formel auquel Bull vient de procéder ne signifie pas encore pour autant qu’un nouveau lieu d’accueil ait été trouvé. Pour l’instant, donc, les différents objets et systèmes de la collection… sont dans des caisses. Prêtes pour le grand départ, dès qu’il sera décrété – et possible.

Petit retour en arrière.

En avril 2013, un collectif, baptisé “Informatique pionnière en Belgique”, était constitué dans l’intention, à terme, de réunir et de pérenniser les collections de Bull, de Unisys, d’Informatique & Bible (Maison des Écritures de l’Abbaye de Maredsous) et la collection privée Jean Lemaire (Wezembeek-Oppem).

Un pas supplémentaire était franchi en octobre via la création, par ce même collectif, de l’asbl “Numerical Artefact Memorial – Informatique pionnière”.

Namur tiendrait toujours la corde

Présidé par Poswick, le collectif est engagé depuis déjà longtemps dans des négociations avec divers interlocuteurs namurois (Ville, Province, Université), dans l’espoir de voir les collections trouver un nouveau lieu d’hébergement dans la capitale régionale. Nous vous en avions également parlé. Aujourd’hui, les contacts se poursuivent mais la formalisation semble être plus ardue que prévu. Notamment pour des considérations d’ordre financier et un scénario de départ (espace espéré, type d’aménagement…) jugé surdimensionné par les interlocuteurs namurois.

R.-Ferdinand Poswick: “Dès l’instant où la Fondation Roi Baudouin accepte une donation telle celle de Bull, elle s’engage à en assurer la pérennité et à trouver les moyens et la manière de la préserver.”

Il n’en reste pas moins que Namur demeure la piste la plus probable – même si des “plans B et C” sont à l’étude. Il n’échappera d’ailleurs à personne que le nom de l’asbl constituée en octobre s’est doté d’un nom révélateur… Numerical Artefact Memorial. NAM, comme dans Namur. Le choix n’a absolument rien d’innocent. Le collectif voudrait-il forcer la chance qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

Avec l’arrivée formelle de la collection Bull dans les fonds patrimoniaux gérés par la Fondation Roi Baudouin, l’espoir est que le cachet de fiabilité et l’aura de la Fondation débloqueront certaines choses. Notamment en attirant de potentiels donateurs. Un compte a d’ailleurs été ouvert, sur lequel il est possible de verser de l’argent (les coordonnées bancaires sont signalées dans un document à télécharger à partir du site de la Fondation Roi Baudouin).

Les donateurs peuvent prendre directement contact, s’ils le désirent, avec la Fondation Roi Baudouin ou avec le collectif, en la personne de R.-Ferdinand Poswick, président du comité de gestion du Fonds Informatique Pionnière en Belgique. cib@cibmaredsous.be

(1) Au fil du temps, le musée a accumulé des matériels et des logiciels informatiques, mais aussi des équipements électromécaniques antérieurs à l’ère de l’électronique, ainsi que leurs documentations. On y trouve aussi des équipements télécom et diverses documentations, archives et photos (environ 2.500). Clou de la collection: un atelier à cartes perforées, datant des années 1960.

Petite visite virtuelle de la collection via ce lien

[  Retour au texte ]