Tout au long de la Semaine de la Créativité, les orateurs qui s’y sont succéder, au gré d’ateliers, conférences ou “master classes” ont parfois eu de ces petites phrases qui, à des degrés et dans des registres divers, éclairent à leur manière le besoin et le potentiel de créativité. Petit abrégé.
“Créer une réalité alterne, en détournant, sculptant, reconfigurant l’information et sa toute-puissance, pour utiliser les mêmes armes que ceux qui dénaturent les relations humaines à leur propre profit. Recontextualiser, matérialiser, jouer, visualiser, détourner l’information pour prouver combien le pouvoir que confère l’information peut être puissant.”
Paolo Cirio, artiste et hacktiviste
“Le monde 2.0 sera construit par les gens et par les communautés et non plus par des entreprises. Nous sommes entrés dans une ère ou les outils se créent en bottom-up.”
Ivan Poupyrev, Disney Research
“La richesse ne vient pas de l’accumulation des machines ou des connaissances mais de la faculté à intégrer des savoirs dispersés.”
Patrick Cohendet, MosaiC, HEC Montréal.
“F… Google. Keep the data. Distribute the Web. Personne ne devrait être autorisé à posséder autant de données. On devrait se demander pourquoi on autorise une société à lire nos mails et à s’en servir pour faire du fric avec de la publicité ciblée.”
Evan Roth, artiste-hacker
“Beaucoup de choses qui se font dans le domaine des smart cities sont en fait du smart washing. Prenez une technologie, qualifiez-là de smart et elle se vendra soudain beaucoup mieux. Pourquoi d’ailleurs doit-on parler de “smart city”? Faut-il vraiment optimiser la ville comme si c’était un problème à résoudre? […] Tous ces acteurs qui se prévalent de solutions pour smart cities ont souvent en tête une solution [qu’ils désirent vendre]. Il ne leur reste alors plus qu’à créer un problème qu’ils se proposeront de résoudre. […] Ce qui est flagrant, c’est que les arguments que l’on utilise aujourd’hui pour nous vendre le concept de smart cities sont très exactement les mêmes que ceux qu’on utilisait dans les années 50 pour faire l’éloge des gratte-ciels. Aujourd’hui, on décide de plus en plus de détruire ce derniers parce qu’ils ont contribué à détruire le tissu social qu’ils étaient sensés favoriser. Qui sait si les solutions smart cities qu’on nous promet aujourd’hui n’auront pas, demain, le même effet…”
Usman Haque, Umbrelllium
“La co-création accélère les développements, augmentent la qualité du produit tout en permettant de minimiser les investissements. Si l’on avait dû rémunérer les efforts de développement de la solution open source Ekiga [voix sur IP], évaluée à 21 années/homme, cela aurait coûté plus d’un million et demi d’euros.”
Damien Sandras, initiateur de la solution Ekiga, qui a compté sur les contributions libres de quelque 342 personnes dans le monde (développeurs, testeurs, traducteurs…).
“De plus en plus d’investisseurs de capital-risque utilisent des modèles de testing. L’argent n’est plus libéré d’un coup, mais au fur et à mesure de la validation des différents prototypes.”
Yves Pigneur, HEC Lausanne
“Facebook et Google disposent de vos photos pour l’éternité. Qu’en feront-ils? Nous allons tous devenir des fantômes numériques…”
Paolo Cirio, artiste et hacktiviste
“Si vous imaginez quelque chose de suffisamment simple pour que tout le monde le comprenne, cela ne permettra pas de résoudre la complexité du problème sous-jacent.”
Usman Haque, Umbrelllium
“Pourquoi vouloir à toutes forces recréer sans cesse de nouveaux gadgets, qui finissent toujours sur des piles de détritus, alors qu’il est certain que notre planète ne pourra pas indéfiniment puiser dans ses ressources pour nous autoriser à le faire? Au lieu de créer sans cesse du nouveau e-junk, il faut “augmenter” le vivant, numériser ou rendre interactif ce qui existe déjà.”
Ivan Poupyrev, Disney Research
“Il ne suffit plus d’avoir des connaissances pour avoir des idées, d’avoir des idées pour avoir des projets, d’avoir des projets pour avoir des produits, d’avoir des produits pour avoir des marchés. Les idées n’apparaissent pas par magie. Elles sont formées et portées de manière collective.”
Louis-Etienne Dubois, doctorant en gestion à HEC Montréal au sujet de la co-innovation
“La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés”.
Louis Pasteur, cité par Louis-Etienne Dubois, doctorant en gestion à HEC Montréal
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