Ce jeudi 21 novembre, Microsoft a signé avec le Ministère bruxellois de l’Economie et de l’Emploi une déclaration d’intention qui permettra au Microsoft Innovation Center (MIC) bruxellois de prolonger ses activités pour une nouvelle période de trois ans.
La Région bruxelloise s’engage pour 3 nouvelles années aux côtés du MIC Brussels
La teneur exacte des activités doit encore être définie mais il semble d’ores et déjà acquis que les trois axes pré-existants (formation, accompagnement de starters, création d’un “écosystème”) seront maintenus.
La Ministre Céline Fremault désire en outre y ajouter un quatrième axe: celui de la sensibilisation aux opportunités (économiques et de carrière) que permet l’IT. Et ce, de manière plus spécifique, à destination de deux publics: les jeunes et les femmes.
Une enveloppe budgétaire a d’ores et déjà été prévue dans le cadre des moyens alloués par le Gouvernement bruxellois. Elle prévoit un statu-quo du financement public dont bénéficie le MIC, à savoir 250.000 euros par an.
La présentation du dossier au gouvernement, pour approbation, devrait se faire dans le courant du mois de janvier. Cette étape sera précédée d’un exercice d’évaluation des trois premières années. Evaluation à la fois sur base des chiffres (voir encadré) et selon un axe plus prospectif, où il s’agira, précise Bruno Schröder, membre du conseil d’administration du MIC, “d’évaluer les opportunités futures, en termes de contexte économique spécifique à la Région de Bruxelles et d’adéquation à l’évolution des technologies.”
Sensibilisation de nouveaux publics
La sensibilisation du public des jeunes (potentiellement dès l’âge de 12 ans) vise en priorité la problématique de la mise à l’emploi, la Région bruxelloise souffrant tout particulièrement d’une chômage élevé parmi les jeunes. La piste des stages sera l’un des points de réflexion du prochain programme sur lequel Région et Microsoft devront s’accorder. L’idée étant de continuer dans cette voie. Des programmes de stages ont ainsi déjà été organisés pour les étudiants en 3ème année de bachelier informatique venant des Hautes Ecoles de Bruxelles (Institut Paul Lambin, HEB ESI, HELB) et, plus récemment, pour des étudiants bacheliers de dernière année en informatique de Promotion Sociale (en partenariat avec Evoliris et BECI).
Bruno Schröder (Microsoft): “Avec seulement 3,5% des jeunes s’inscrivant à des études IT et avec un pourcentage qui continue de faiblir, il y a un gros effort qui doit être fourni en région francophone et à Bruxelles en particulier. Il faudrait tripler ce chiffre pour revenir par exemple à hauteur des chiffres allemands.”
Le public des femmes – lourdement sous-représentées en IT – est l’autre axe que Céline Frémault désire inclure dans le programme. Là encore, la manière de procéder fera l’objet d’une réflexion et d’une concertation au cours des prochaines semaines.
En matière de formation et de mise à l’emploi, Jean-Pierre Rucci, patron d’Evoliris, fait toutefois remarquer que si le point faible le plus évident est celui des jeunes, la résorption du taux de chômage dans la tranche d’âges avoisinant les 25 ans achoppe souvent contre les exigences des employeurs qui attendent de leurs futurs recrues qu’elles aient un minimum d’expérience professionnelle. “Les besoins de formation pour répondre aux sollicitations des employeurs se situent donc davantage dans la tranche des 35 ans.” Il y a donc là un double problème sur lequel la réflexion devra s’engager.
L’IT en guise d’ascenseur social
D’une manière générale, l’un des objectifs des actions de sensibilisation qui seront organisées par le MIC Brussels devrait être de casser cette image de carrières IT réservées à des privilégiés ou à des personnes hyper-qualifiées.
Le Cabinet Frémault voudrait plutôt démontrer que l’IT offre des opportunités et des perspectives à tous les jeunes, même s’ils n’ont pas décroché de beaux diplômes. De quoi coller à la réalité de terrain en Région bruxelloise… “Un esprit pragmatique suffit souvent et cela, c’est à la portée de tout le monde”, souligne le porte-parole de la Ministre. “Il faut créer des opportunités d’emploi pour les non qualifiés, de nouvelles filières à la fois à destination des chercheurs d’emploi, des personnes qui veulent réorienter leur carrière, pour les personnes peu qualifiées.”
Nouveaux moyens pour le MIC Brussels
D’ici quelques semaines, le MIC Brussels quittera son site actuel (à proximité du Cinquantenaire) pour aller s’installer rue Montoyer dans un immeuble où Microsoft a réservé trois étages. Objectif: doper les activités de son Briefing Center.
Le MIC y disposera de locaux et d’espaces plus confortables, pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes pour des séminaires, formations ou ateliers au lieu de 70 dans l’état actuel des choses.
Côté partenariats, l’ABE (rebaptisée Impulse cette semaine) et Evoloris demeurent les deux acolytes du MIC. Le CIRB, dans un rôle encore à préciser, fait également parti du premier cercle de partenaires.
Les 30 premiers mois
A l’issue de ses 30 premiers mois d’existence, le MIC Brussels annonce les chiffres suivants:
- 4.800 personnes “accompagnées” (coaching, conseils, formation…)
- 331 certifications délivrées
- 29 start-ups (ou, à tout le moins, projets) lancées
- 139 emplois créés (via des formations ou création d’entreprise).
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