Pour son édition 2013, le concours du KIKK, festival de la créativité numérique, avait pris comme fil rouge le thème général de l’événement. A savoir: l’utopie, pour “remettre en lumière les utopies d’aujourd’hui et spéculer sur celles de demain en les mettant en regard avec celles du passé.”
Il avait été demandé aux équipes s’alignant dans ce concours de créer une “oeuvre/installation/expérience interactive” mêlant un maximum de médias et disciplines possibles (image, son, numérique, interaction physique…).
Lors de l’édition 2013, le KIKK Kontest avait notamment fait alliance avec la Fondation Mons 2015 afin de susciter des projets qui puissent servir d’ambassadeurs technico-culturels, dans la perspective de l’année 2015 qui verra Mons devenir la Capitale européenne de la Culture. La création lauréate du Prix Mons 2015 sera en effet appelée à aller exposer sa créativité dans divers pays afin d’attirer l’attention – et des visiteurs – vers Mons 2015.
Seuls critères qui avaient été définis: “exploiter d’un maximum de supports d’interaction, susciter l’émerveillement et le décalage conceptuel, imaginer de nouvelles formes d’interaction entre les hommes, les machines et leur environnement.”
Laissez votre empreinte… faciale
Le Prix Mons 2015 a été décerné à l’équipe “Error 418: We are Teapots” (Institute for New Media Art Technology de l’UMons) pour son projet 3Daguerreotype. La réalisation imaginée marie étroitement numérique et physique puisque l’idée est de donner la possibilité au visiteur d’une exposition ou de tout autre événement de “repartir avec un masque de son propre visage, à la manière d’un photomaton 3D.” Technique appliquée: le “papercraft”.
Dans un premier temps, un scan est réalisé de la tête du participant à l’aide d’un capteur 3D (par exemple, la caméra Kinect). Le résultat géométrique tridimensionnel est affiné afin de générer l’impression d’un masque en couleurs “sous la forme d’un puzzle simplifié”. S’ensuit une petite opération de découpage, pliage et collage. Outre la technique du “papercraft”, le masque peut également être produit à l’aide d’une imprimante 3D.
Dans l’équipe lauréate, un vieil habitué du KIKK Festival: Jefta Hoekendijk, artiste numérique d’origine hollandaise qui a planté sa tente depuis quelque temps à Mons, avait déjà décroché le prix de la créativité au KIKK 2011.
Sa spécialité? Mêler programmation et photographie. Voir sa bio et quelques oeuvres qu’il a réalisées, via ce lien. Il a notamment étudié à l’Institut Technique Renée Joffroy d’Ath et poursuivi des études en arts numériques au Carré des Arts à Mons.
L’équipe lauréate (Jefta Hoekendijk accompagné de François Rocca et Julien Leroy, tous deux ingénieurs et chercheurs) s’en est retournée avec un prix de 5.000 euros qu’elle devra mettre à profit pour développer un prototype dans un délai de six mois. Commencera alors le volet international avec participation à divers événements internationaux afin de faire connaître le projet et, de manière plus large, l’année montoise 2015.
Eau vive, ville-bulle
Le KIKK Kontest a également récompensé deux autres équipes. La “LW Team” de l’Institut Supérieur des Industries de Bruxelles, qui proposait un projet de “Living Water”. Principe? “ajouter des sens, des émotions ou des humeurs à l’eau et ainsi permettre de nouvelles interactions entre l’homme et la machine à travers l’eau. Rouge et agitée, l’eau est fâchée. Joueuse, elle vous divertit par un échange basé sur ses jets. Lasse ou esseulée, elle tente d’attirer votre attention.” La capture des “sentiments” que manifestent les passants peut par exemple se faire via un système Kinect. Les “émotions” de l’eau sont alors matérialisées à l’aide de pompes qui lui impriment un mouvement et par des projecteurs couleurs qui lui donnent des tonalités rouges lorsqu’elle “se fâche” ou bleu pour simuler la quiétude.
Enfin, l’équipe Bourstopia (La Cambre, St-Luc) a été récompensée pour son projet TWK, une réalisation de video mapping évolutive qui simule l’évolution d’une ville au gré de celle d’un système de spéculation boursière.
Selon le degré de transactions boursières et leur nature et selon la “santé du marché” qui en résulte (les calculs sont effectués dans le cloud), la structure vidéo-projetée de la ville grandit, s’épanouit, se contracte, finit par mourir… Les trois étudiants auteurs de cette réalisation ont voulu illustrer “l’utopie actuelle”. Voici comment ils présentent la philosophoie de leur projet: “Les “Grands” de ce monde, dont on ne connaît ni le nom ni le visage, vivent dans un monde de bulles et de notations. C’est la Cité Interdite version Wall Street, l’Utopia du XXIe siècle. Plutôt que d’inventer une nouvelle Utopia nous avons décidé de détourner celle d’aujourd’hui et de la rendre plus humaine.”
Les porteurs de ce projet envisagent de le faire évoluer en “déployant plusieurs villes-clés (Bruxelles, New-York, Paris, Tokyo, Honk Kong, etc. ) dans Bourstopia pour pouvoir générer des échanges entre ces entités.”
54 personnes ont participé au Kontest, réparties en 14 équipes. Profils: étudiants ou collectifs d’artistes. Fourchette d’âges: de 19 à 38 ans.
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