Cluster TWIST: des projets pour doper un audiovisuel devenu omni-média

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Par · 04/11/2013

Le cluster Twist (Technologies wallonnes de l’image, du son et du texte) a récemment entamé sa 7ème année d’existence.

“La volonté pour notre 3ème triennat est de développer la communication, de mettre l’accent sur l’internationalisation et de mener à bien quelques grands projets de recherche”, souligne Pierre Collin, directeur exécutif du cluster.

Positionné dans trois axes majeurs (cinéma et animation; technologie et broadcast; transmédia/multimédia), le cluster se focalise plus spécifiquement sur divers segments de marché ou thématiques sectorielles, identifiés comme étant porteurs de croissance et représentatifs des évolutions technologiques. Ils ont donc conduit à la constitution de six “grappes” et groupes de travail spécifiques:

  • serious games
  • motion capture (reconnaissance du mouvement)
  • image 3D et 3D stéréoscopique
  • contenus Internet et mobiles
  • numérisation et archivage numérique
  • médias numériques.

Spécificités wallonnes

A l’heure où vient de se constituer un cluster similaire à Bruxelles (Screen.Brussels – voir notre article), TWIST parle à la fois de coopération et de complémentarité avec son jeune cousin. “Nous avons toujours été favorables à la constitution d’un cluster à Bruxelles. Comme en Flandre d’ailleurs”, déclare Pierre Collin. “Notamment parce que nous manquons d’un relais dans ces deux Régions. C’est toutefois moins le cas à Bruxelles puisque certains membres de TWIST sont des sociétés bruxelloises. Nous sommes en tout cas demandeurs d’une collaboration plus efficace avec les acteurs du secteur dans les deux autres Régions.”

Trop tôt, pour l’instant, pour déterminer comment la collaboration avec le cluster bruxellois va se mettre en place. “Mais une chose est sûre, nous jouerons la carte de la complémentarité.”

Pierre Collin (Cluster TWIST): “Nous sommes demandeurs d’une collaboration plus efficace avec les acteurs du secteur dans les deux autres Régions.”

L’une des spécificités que gardera logiquement le cluster TWIST est intimement liée à la nature des acteurs locaux wallons: “plus qu’à Bruxelles ou en Flandre, la Wallonie compte beaucoup de sociétés actives dans le développement de technologies broadcast innovantes. C’est sans doute en partie dû à la présence d’universités très actives dans ce domaine [comme le Laboratoire de Télécommunications et de Télédétection de l’UCL, dirigé par le prof. Benoît Macq, à l’origine de nombreuses spin-offs] et celle d’investisseurs privés majeurs, comme EVS.”

De son côté, le cluster Screen.Brussels pointe comme spécificités bruxelloises la présence sur le territoire de la capitale de grands groupes de presse et de nombreuses agences de publicité et de communication, tous à la fois gros consommateurs et producteurs de contenus. Fil rouge du cluster: “renforcer la compétitivité des sociétés de l’audiovisuel via une exploitation optimale des innovations technologiques et faire en sorte que les fruits de la recherche puissent être davantage exploités par les acteurs commerciaux”, déclare Noël Magis, président du conseil d’administration de Screen.Brussels et project coordination manager chez Bruxellimage. Premier gros enjeu: “bien saisir la vague des seconds écrans.”

Quelle que soit la nature ou la forme que prendra la complémentarité recherchée, une première “mission” commune à l’international a en tout cas déjà été programmée, pour le début novembre, afin d’aller présenter le monde du cinéma belge francophone en Angleterre (collaboration entre l’AWEX, BIE [Brussels Invest and Export], TWIST et Screen.Brussels)

Une recherche très appliquée

La grappe Motion Capture de TWIST a été l’un des artisans du projet FP7 Euro Transmedia, piloté par le cluster wallon, qui a démarré en ce mois de septembre (pour une durée de 3 ans).

Double objectif: identifier et développer de nouvelles technologies transmédia pouvant faciliter la production de contenus à moindres coûts et identifier à la fois les points forts de chaque territoire et les besoins des entreprises.

Pour ce deuxième objectif, “les premiers mois seront consacrés à une analyse SWOT. Mais avant la fin de la première année, TWIST a l’intention de commencer à identifier des projets de recherche concrets ainsi que les membres qui pourront s’impliquer.” Une quarantaine de PME locales pourraient être concernées, sans compter des membres de l’Infopole Cluster TIC à qui il sera proposé de s’associer au projet FP7.

Ce projet de recherche réunit quelques gros clusters du monde média. Outre TWIST, les trois autres intervenants majeurs sont français (Cap Digital et le pôle Media du Grand Paris), espagnol (Barcelona Media pour la Catalogne) et suédois (centre Media Evolution de Malmö). S’y ajoutent encore un partenaire estonien et le consortium québécois Cinq (Consortium en Innovation numérique du Québec).

Mentoring Boards

La R&D sera également le fil conducteur d’une autre activité nouvelle du cluster en 2014. A savoir, la mise sur pied de trois “Mentoring Boards”, autrement dit des jurys de professionnels, qui auront à sélectionner des projets de recherche, proposés par des acteurs locaux, dans les trois marchés majeurs sur lesquels le cluster est positionné.

Les appels à projet seront lancés en début d’année 2014. Objectif: “susciter des idées, encourager la soumission de propositions par des PME dont les projets pourront ainsi se confronter à l’avis de jurys professionnels multidisciplinaires. Ils en analyseront la valeur technologique mais aussi le potentiel commercial. Les projets qui auront été retenus seront ainsi mis, directement et de manière active, en contact avec des investisseurs potentiels et des partenaires de recherche. Le cluster TWIST entend ainsi poursuivre dans la voie de son rôle premier qui est d’accélérer le développement économique des acteurs locaux”, souligne Pierre Collin.

Une pré-sélection devrait retenir une dizaine de projets sur lesquels les jurys auront à se prononcer avant juin. Le lauréat verra son projet “soutenu pendant un an par les acteurs siégeant dans le jury.” Tant d’un point de vue technologique, commercial que financier.

Ces trois jurys devraient être constitués avant la fin du mois de novembre. Chacun d’eux sera composé d’acteurs venant de différents horizons: des “acteurs moteurs” du secteur, membres du cluster; des sociétés importantes, utilisatrices des solutions proposées par les membres du cluster; des acteurs R&D (universités et/ou centres de recherche); et des investisseurs (sociétés de capital-risque, banques…).

“Pour les investisseurs, le concept présente divers avantages. A commencer par le fait que Twist, via cette initiative, leur offre une plate-forme de veille de projets et que par le fait qu’ils côtoieront des professionnels du secteur au sein du jury, ils pourront recueillir directement l’avis de spécialistes au sujet de l’intérêt des projets en lice.”

Travailler sur du concret

Le projet européen Transmédia est l’un des trois axes thématiques concrets sur lesquels le cluster TWIST concentre plus particulièrement les activités de ses grappes.

Les deux autres ont trait au programme “Cinema made in Wallonia” (promotion du secteur à l’international) et à un projet-pilote organisé dans le cadre de Creative Wallonia par le biais de l’Observatoire des Tendances qui est en train de se mettre en oeuvre. Thème du projet-pilote: la numérisation des archives et l’archivage numérique, l’AWEX jouant en la matière le rôle de “rabatteur” de tendances via la veille active de son réseau international.

 

Petit profil

Le cluster compte aujourd’hui 104 membres (soit plus qu’un doublement d’adhérents ces 3 dernières années), dont 80% de PME.

Sont par ailleurs membres du cluster quelques grands noms du secteur audiovisuel/multimédia: EVS, Decinex, les grandes chaînes de télévision belges francophones, et cinq universités et centres de recherche. “Un type d’adhérent manque encore à l’appel”, souligne Pierre Collin. “A savoir les groupes de presse qui sont certes des clients et des utilisateurs finaux mais qui sont également des acteurs du secteur, à la recherche de nouvelles technologies. Nous les voyons donc comme des moteurs de développement.”

Nouveau profil éventuel d’adhérent (une réflexion est en cours pour en évaluer l’opportunité): les associations qui représenteraient les clients de l’industrie de l’image.