En l’espace de deux semaines, deux “jeunes pousses” qui avaient transité, l’année dernière, par l’accélérateur Nest’Up, ont annoncé avoir bouclé un premier tour de table financier. A savoir: ilooove.it (née I Love Climbing) et Famest (voir notre article à propos de ce dernier).

Voilà qui porte à trois le nombre de start-ups passées par la première “saison” de cet incubateur à avoir réussi à séduire des investisseurs. Trois sur six. Pas mal, comme résultat.

Peu avant l’été, TakeEatEasy, autre “Nest’Up-ée”, avait été la toute première à réussir une levée de fonds (voir l’article que nous y avions consacré).

A la force du poignet

Voici quelques jours, ilooove.it – qui avait fait ses débuts sous le nom de I Love Climbing – annonçait avoir récolté 250.000 euros auprès de MeusInvest. Ce site communautaire pour passionnés de grimpe et d’escalade (275.000 fans de par le monde via Facebook) leur permet de partager expériences, bons- et moins bons- souvenirs, photos, vidéos et autres messages.

Guy Bouckaertt: “Nous avons choisi de développer le crowdfunding directement sur notre site car nous pouvons bénéficier de la visibilité directe auprès de nos fans.”

Les capitaux levés serviront notamment à nouer des accords avec des partenaires et à attaquer, dès 2014, le marché américain.

La jeune société compte en outre se chercher des moyens financiers supplémentaires en lançant une campagne de crowdfunding d’ici le début de la semaine prochaine. Et, originalité, la start-up ne passera pas pour ce faire par une plate-forme existante de crowdfunding.

“Nous avons choisi de développer le crowdfunding directement sur notre site car nous pouvons bénéficier de la visibilité directe auprès de nos fans FaceBook et des membres actuels du site”, explique Guy Bouckaert, conseiller en marketing pour la société.

“L’objectif initial serait de récolter 50.000 euros en plus. Les dons vont de 1 euro pour le soutien de base à une mise aux enchères d’une journée/expérience d’escalade avec un(e) athlète mondialement connu(e).

L’enchère démarra à 250 euros mais nous espérons qu’elle monte un peu plus. Pour le reste, nous proposons stickers, badges, T-shirts, posters et livres pour des montants allant de 5 à 100 euros. L’argent va servir principalement au développement des fonctionnalités du site.”

L’appel du Far West

L’apport de fonds de MeusInvest, quant à lui, sera donc destiné à une conquête du marché américain. Pourquoi avoir choisi cette “destination” pour grandir et quelles sont les ambitions de la start-up?

“Une grande partie des quartiers généraux de nos clients se trouvent aux Etats-Unis (Colorado/Rocheuses)”, explique Guy Bouckaert. “Etant donné que nous avons aujourd’hui une offre globale, nous devons approcher directement les décisionnaires qui se trouvent là-bas. Pour l’instant, nous attaquons ce marché directement à partir de l’Europe mais nous sentons quand même un besoin d’être plus proche et plus local mais ce n’est absolument pas à l’ordre du jour aujourd’hui de s’installer là-bas. Si, par contre, nous arrivons à intéresser des investisseurs américains, cela pourrait s’accélérer. Le modèle, par contre, ne devra pas être fondamentalement adapté puisqu’il s’agit d’une approche B2B des responsables marketing des grands groupes actifs dans le marché de l’outdoor.”

D’autres « destinations » n’étaient-elles pas tout aussi intéressantes en termes de « grimpe »?

“Après les Etats-Unis, le marché asiatique sera certainement la priorité suivante même si là, il va falloir traduire l’interface du site… A l’heure actuelle, environ 10% de nos fans/membres viennent de ces régions-là. L’Amérique du Sud et le Brésil sont également très actives sur le site.”

A propos de pénétration et de provenance des fans, quels sont les points de la carte du monde qui sont les mieux représentés?

“Nous avons au minimum un fan dans chacun des pays de la planète Aujourd’hui, l’Europe reste la région la plus active avec près de 50%, suivi par les Etats-Unis (25 à 30%), l’Asie et l’Amérique du Sud, comme évoqué, représentent à peu près 20%. Si on regarde de plus près en Europe, à part la Belgique, les pays autour des Alpes sont évidemment très actifs (Allemagne, Autriche, Italie, France, Espagne, Suisse) et les pays de l’Est (Pologne et Russie) sont également en forte progression.”

Monétiser une passion

Pour monétiser le site, des négociations se poursuivent avec toute une série de grandes marques outdoor, que Gaylord Roukine, initiateur du projet, espère bien pouvoir ajouter à son tableau de chasse où sont pour instant épinglés des noms tels que The North Face, Adidas, Patagonia, Berghaus…

Jouer à fond la carte de l’interaction avec la communauté. En ce compris pour monétiser tous azimuts…

Nous avons demandé à Guy Bouckaert comment évoluait le modèle de la start-up, si elle envisageait d’autres moyens de “rentabiliser” ce qui est en fait une plate-forme de promotion de passions.

“Comme toute start-up, le business model est en constante évolution mais, en gros, notre objectif est de garder l’accès au site et à la plate-forme complètement gratuite pour les membres. Par contre, pour les marques qui veulent être présentes, nous avons des propositions sous forme de marketing non intrusif. C’est-à-dire, soit une “page-marque” qui est vendue sous forme d’un abonnement annuel et qui assure une présence de base de la marque dans la communauté. Elle peut ainsi communiquer sur sa page-marque mais l’information n’est pas poussée vers les utilisateurs. Autre formule: pour se distinguer, une marque peut aujourd’hui utiliser nos concours qui sont soit exclusifs, soit partagés avec d’autres marques?”

A l’heure actuelle, iLooove.it emploie 5 personnes et travaille avec quelques partenaires externes. La jeune pousse recherche encore quelques ressources supplémentaires pour le développement (des stagiaires mais aussi un développeur back-end PHP expérimenté. “Pour la communauté, nous cherchons également un(e) community manager pour animer et maintenir l’activité au sein de la communauté d’alpinistes et de grimpeurs. Et pour 2014, l’équipe commerciale devra également être renforcée.”

A noter enfin que le changement de nom – de I Love Climbing en iLooove.it – n’est pas anodin. Gaylord Roukine compte en effet décliner le projet à l’avenir afin de couvrir d’autres passions que la grimpe…

Pour rappel, l’accélérateur Nest’Up, qui en est à son troisième session d’incubation, est une initiative financée par Creative Wallonia.