BSB: quelques sacrifices pour se redresser

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Par · 17/10/2013

Après une année 2012 plus que difficile (1,9 million d’euros de perte), BSB a commencé à redresser la tête en 2013, même si les résultats du premier semestre ne lui ont pas encore permis de sortir totalement du rouge (perte de 1,2 million d’euros, contre une perte de 4,5 millions pour la même période 2012). “Mais la fin de l’année se présente bien”, affirme Jean Martin, patron de la société.

Jean Martin (BSB): “Prendre le taureau par les cornes pour revenir à l’équilibre… et repartir ensuite en mode croissance.”

Il se dit bien décidé à mettre tout en oeuvre pour confirmer, voire accélérer, ce retour à l’équilibre et à la croissance. Et cela commence, dès ce mois d’octobre, par une rationalisation des sites opérationnels de la société. Depuis 3 ans, la société disposait d’un site de développement en Irlande (18 personnes) qui travaillait sur les développements Solife, en parallèle avec le site de Tunis. Les impératifs économiques poussent aujourd’hui la société à fermer Dublin afin de reconcentrer les développements à Tunis. Economie récurrente escomptée: 1,7 million d’euros (environ 1 million en frais salariaux et 700.000 euros en frais de bâtiments).

Le seul fait de fermer le site de Dublin “ramène mathématiquement BSB à l’équilibre”, souligne Jean Martin. D’autres mesures, plus positives cette fois, suivront à court et moyen terme, laisse-t-il entendre, afin de passer réellement en mode progression.

Au-delà de l’économie réalisée, la société estime qu’il sera plus simple de ne garder que deux centres de compétences par ligne de produit: Louvain-la-Neuve/Tunis pour les logiciels Soliam (asset management, gestion de fortune et de portefeuille); Luxembourg/Tunis pour pour Solife (gestion d’assurances-vie).

La dure loi du calcul économique

Les équipes dublinoises “n’ont en rien démérité”, tient à souligner Jean Martin, mais ce que la société vise avant tout ce sont des conditions salariales plus favorables, domaine dans lequel la Tunisie a clairement un avantage.

BSB ne parle par ailleurs pas de licenciements secs pour les collaborateurs irlandais, leur proposant éventuellement de choisir un reclassement- en Belgique ou au Grand-Duché. “Ces deux sites recrutent. De nombreux développeurs irlandais sont jeunes, sans attaches. Certains travaillaient déjà sur des projets, auprès de clients, et s’éloignaient donc parfois de leur port d’attache. Ils pourront, s’ils le désirent, s’expatrier…” Mais il y a probablement peu de chances que l’offre suscite beaucoup d’adhésions.

La fermeture de Dublin n’impliquera pas directement de petite vague d’embauche à Tunis. Et ce, en raison du fait que la société avait déjà entamé un exercice de renforcement de ses effectifs nord-africains en avril dernier, annonçant voulant doubler les équipes (50 personnes en début d’année).

Une crise qui aura décidément fait des dégâts

Il y a 3 ans, lorsque BSB a décidé d’y constituer une équipe de développement, l’Irlande était encore une destination très prisée pour ce genre de chose (l’image de “tigre” européen du pays ne s’était pas encore totalement désagrégée). Pour BSB, y constituer une équipe de développement semblait être une bonne idée. Notamment “parce que nous avions des difficultés à trouver des profils adéquats en Belgique.” C’était aussi un moyen d’affûter son image, de s’ouvrir plus aisément les portes du marché pour ses produits. Mais la crise est passée par là et les commandes du secteur financier local, largement malmené, n’ont pas suivi. BSB aurait difficilement pu choisir un pire moment pour sa démarche.

Entre-temps, la société néolouvaniste a changé son fusil d’épaule, découvrant les attraits du développement logiciel en Tunisie…