Société luxembourgeoise, System Solutions dispose d’une filiale belge (à Louvain-la-Neuve) et projette, dans un timingqui n’a pas encore été défini, d’ouvrir un (petit) datacenter belge, qui serait le pendant de son infrastructure grand-ducale. Une infrastructure modeste (70 m²), réservée à ses clients, avec réplication vers un site de secours (location d’espace chez Data4).

Via cette infrastructure, la société propose un portefeuille diversifié de services:

• co-location pure (location d’espace “nu”: seule l’infrastructure de l’infocentre est mise à disposition (alimentation électrique, solutions de refroidissement, systèmes de sécurité…)
• hébergement géré: où l’infrastructure IT est dédiée, client par client (ce dernier étant propriétaire des équipements IT ou les louant sous forme de services)
• du “cloud”, au sens de mise à disposition partagée de l’infrastructure (plusieurs clients partageant les mêmes ressources- serveurs, stockage, logiciels…).

“La place réservée à la co-location (housing) est réduite dans la mesure où notre métier est celui d’intégrateur”, déclare Robert Roux, directeur général de System Solutions. “La majorité de l’espace sert donc à de l’hébergement géré ou à des solutions cloud. Nous proposons aux clients un accès à une infrastructure avec applications bureautiques, génériques, en mode pay per use, ou encore de la location de machines virtuelles (VM). Nous ne proposons pas de solutions verticales en SaaS, hormis des outils de service desk.”

Cette dernière offre (solution de gestion des services informatiques Assyst d’Axios) est assez neuve dans le catalogue de System Solutions. Formule choisie: l’infrastructure est proposée et gérée dans le cloud mais le client continue de gérer lui-même ses tickets.

Depuis ce mois de septembre 2013, System Solutions met en outre à disposition de ses clients un configurateur qui leur permet de réserver et de paramétrer en ligne leurs VM (modulation en termes de puissance CPU, d’espace disque, d’espace RAM…).

Côté flexibilité des espaces réservés et payés par le client, la société propose une révision mensuelle, avec analyse du taux d’utilisation et possible redimensionnement (à la hausse ou à la baisse).

La “touche” luxembourgeoise

”La demande de solutions cloud s’amplifie parce qu’elles s’avèrent souvent moins chères, pour le client, que de l’hébergement classique. Nous avons noté de bons frémissements en 2012 avec une arrivée à maturité en 2013. Les PME et PMI nous demandent surtout de l’hébergement et une gestion totale de leur infrastructure.

Les plus grands clients se limitent souvent à nous confier une partie de leur infrastructure applicative: courriel, sauvegarde… Souvent pour des départements ou axes d’activités spécifiques.”

Robert Roux: “Les PME et PMI nous demandent surtout de l’hébergement et une gestion totale de leur infrastructure.”

En Belgique, les clients de System Solutions sont généralement de grandes entreprises, “souvent des sociétés internationales ayant un siège ou un site en Belgique.” Et tous sont hébergés au Grand-Duché.

“Cela ne pose pas de problème à un client belge d’avoir son infrastructure au Luxembourg. Au contraire même, en raison des règles strictes que doivent respecter les centres grand-ducaux”, déclare Robert Roux.

Depuis quelques mois, déjà, la société envisage toutefois d’ouvrir éventuellement un infocentre sur son site de l’Axis Parc à Mont-Saint-Guibert (près de Louvain-la-Neuve). “Le business plan est terminé. Nous pourrions donc ouvrir un site en l’espace de 6 mois, avec une réplication entre les datacenters belge et luxembourgeois.”

Mais il s’agira de toute façon, comme c’est le cas au Grand-Duché, d’un infocentre réservé aux clients de la société: “nous n’avons pas pour vocation de faire de l’immobilier informatique”, souligne Robert Roux. “Nous nous concentrons sur la gestion des infrastructures de nos clients.” Et la perspective d’une éventuelle augmentation de la demande émanant de PME n’y changera rien: “d’autant plus que je vois mal des PME réserver des racks. Ce qu’elles veulent avant tout c’est que nous assurions la gestion de leur informatique…”

Clients publics… si possible

Pour l’heure, System Solutions ne compte encore que des clients du secteur privé mais dit vouloir également s’adresser à des clients publics. “Nous commençons à avoir des discussions allant dans ce sens avec des acteurs publics luxembourgeois. Mais cela reste de l’ordre des discussions, pas du démarchage actif…”

Les prérogatives du CTIE (Centre des Technologies de l’Information de l’Etat) (1) sont en effet telles que cela laisse évidemment peu de places à des prestataires tiers. Mais, souligne Robert Roux, “on pourrait gérer ce qui n’est pas géré par le CTIE ou ce qu’il ne voudrait pas gérer…”

Quid de ce côté-ci de la frontière? “Le secteur public, en Belgique, est plus frileux. L’infocentre devra sans doute se situer sur le territoire. Mais, pour l’heure, la demande n’est pas énorme. Je n’ai pas encore vu sortir un cahier de charges qui concerne le cloud, que ce soit au niveau local ou fédéral.” Et System Solutions ne se voit pas en évangélisateur: “Vu la lenteur des processus, l’absence de cahiers de charge allant dans ce sens, évangéliser nous prendrait énormément de temps avant de faire bouger les choses. Nous ne voyons d’ailleurs pas d’autres acteurs plus proactifs. Mais si la demande devait évoluer, nous l’évaluerions…”

(1) CTIE

En 2011, l’état luxembourgeois a procédé à la fusion du CIE (centre informatique de l’Etat, avec le Service e-Luxembourg (SEL) pour donner naissance au Centre des Technologies de l’Information de l’Etat (CTIE).

Prestataire de services “pour l’ensemble de l’Etat” et instrument de la politique IT publique (Plan Directeur 2010-2014), le CTIE agit dans de multiples matières telles que la gouvernance informatique, la simplification administrative, la production et la personnalisation de documents administratifs sécurisés, le traitement des données biométriques, la gestion d’un portail des démarches administratives, la gestion électronique de documents (GED)…

Un nouveau datacenter a été construit en 2012. Les premiers clients ont investi l’espace en juin de cette année.