L’Europe – et les pays de notre zone –, qui pouvaient jusqu’il y a peu se prévaloir d’une avance certaine sur d’autres régions du monde en matière d’innovation et d’infrastructures télécoms, sont-ils en train de se faire inexorablement distancer par l’Asie, les Etats-Unis, voire même la Russie? Les réseaux de “future génération”, le très haut début, les nouveaux services numériques, l’explosion des données pourront-ils se contenter des infrastructures physiques actuelles, poussées jusque dans leurs derniers retranchements?
Cela n’étonnera évidemment personne d’apprendre que le FTTH Council milite plus que jamais en faveur d’une généralisation de la fibre optique – de bout en bout – c’est-à-dire jusqu’au domicile ou bureau de chaque citoyen ou professionnel.
Ces derniers mois, et notamment à l’occasion d’une conférence sur le financement des réseaux Internet à haut débit qui se tenait à Bruxelles ce 2 octobre, cette association (qui regroupe quelque 160 membres, mais aucun opérateur) a de nouveau enfoncé le clou, répétant un certain nombre de messages et de mises en garde:
- le consommateur est souvent trompé sur la marchandise
- la fibre – et le haut, voire très haut, débit qu’elle garantit – est essentielle pour le développement économique de l’Europe, pour l’égalité numérique des citoyens et pour la dynamisation de l’innovation
- le déploiement des infrastructures coûtera cher, très cher, mais peut être rentabilisé dans des délais relativement raisonnables, à condition d’adapter un certain nombre de paramètres et d’habitudes
- les financements doivent être repensés
- l’évolution vers un modèle de “séparation structurelle” des acteurs concernés permettra de pallier aux frilosités ou à l’incapacité des acteurs traditionnels d’investir dans de nouvelles infrastructures.
Face au défi, avertit le Council, les pays de l’Union européenne sont face à un défi de taille: les opérateurs historiques ne seront pas en mesure de consacrer les investissements nécessaires, les Etats n’en ont pas les moyens, le contexte de financement doit mieux baliser et modérer les risques que le déploiement d’infrastructures fibre impliquent, l’Europe n’est pas assez proactive…
Le FTTH Council préconise donc d’ouvrir le champ à d’autres intervenants, à d’autres modèles. Dans cet article [réservé à nos abonnés Premium], les constats posés, les remèdes préconisés et un instantané des situations de quelques pays- les uns à la traîne, les autres nettement plus en pointe.
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L’Europe à la traîne
L’Europe, que ce soit en termes de zone géographique ou politique, fait montre d’un manque d’ambition, aux yeux du FTTH Council. Les débits visés (100 Mbps), à déployer pour la moitié des ménages européens d’ici 2020, sont encore trop modestes.
Nombre de pays sont par ailleurs à la traîne si on prend comme points de références des régions telles que l’Amérique du Nord, l’Asie-Pacifique ou l’Europe nordique. Voir notre encadré ci-dessous pour plus de détails.
Le dessous des chiffres
Répartition mondiale du nombre d’abonnés à la fibre (FTTH /FTTB):
- Etats-Unis: 11,1 millions
- Asie-Pacifique: 79 millions
- Russie: de 8 à 9 millions
- Europe: 7,3 millions
Zone émergente: le Moyen-Orient, avec 0,74 million d’utilisateurs connectés.
La Russie est en pleine phase d’accélération. L’accent est encore mis sur le FTTB (Fiber to the Building), phase préliminaire au FTTH (connexion des ménages) mais on relève néanmoins 2,2 millions d’abonnés supplémentaires enregistrés pendant le second semestre 2012. A titre de comparaison, on ne dénombrait, pendant la même période, que 822.000 abonnés supplémentaires dans l’ensemble de l’Europe. Principaux pays concernés par les nouveaux abonnements européens:
- Scandinavie et Pays-Bas: 26%
- pays de l’Est: 33%
- France et Portugal: 30%.
Selon une étude Idate réalisée à la demande du FTTH Council (“FTTH Market Panorama”), les 5 économies les plus “dynamiques” (en nombre de nouveaux abonnés FTTH et en termes de proportion de FTTH par rapport aux autres types de connectique) sont la Turquie, l’Ukraine, l’Espagne, la Bulgarie et la Russie.
En termes de pénétration au niveau des ménages, le FTTH Council pointe:
- la Lituanie: couverture à 100% du territoire et 31% de domiciles connectés
- la Suède: 22,6% des domiciles connectés
- 10 autres pays dépassent le taux de 10% de pénétration (contre 7 un an plus tôt). Par ordre décroissant: Lituanie, Suède, Bulgarie, Lettonie, Norvège, Russie, Slovaquie, Slovénie, Danemark et Portugal.
A noter que la Belgique, pas plus d’ailleurs que l’Allemagne ou que le Royaume-Uni, ne figurent dans le classement. Tout simplement parce qu’il faut un minimum de 1% de ménages connectés à la fibre pour avoir droit de cité…
En outre, les budgets prévus par les autorités européennes pour l’implantation d’infrastructures ne suivent pas. Le chiffre de 9 milliards d’euros avait été avancé au départ, provenant de fonds d’investissement à l’innovation. Ce chiffre a ensuite été ramené à un milliard “et concerne essentiellement de la génération ou prestation de services”, fait remarquer Hartwig Tauber, directeur général du FTTH Council Europe. “Ce sont donc les Etats-membres qui devront assurer le financement”.
“L’Europe commet l’erreur de vouloir exploiter le plus longtemps possible l’infrastructure cuivre existante.”
En la matière, il constate que les volontés sont encore fort discrètes. “Seule la France a réellement annoncé la couleur en dévoilant un plan d’investissement de 20 milliards d’euro pour favoriser le déploiement de la fibre. Les autres pays réagissent très lentement. Même l’Allemagne qui a fait certaines déclarations ne prend pas réellement d’initiative claire. En déclarant vouloir miser sur un “panachage neutre de technologies, qui sera financé par le marché”, elle avoue simplement qu’elle ne sait pas quoi faire…”
L’argument “portefeuille”
Valeur globale estimée des investissements auxquels il faudrait procéder dans l’Union européenne pour déployer la fibre (jusqu’à l’utilisateur final): 202 milliards d’euros. Enorme mais il est possible de partager certaines choses pour réaliser des économies”, souligne Tonny Shortall, spécialiste en politique et réglementation dans le secteur des télécoms.
Tony Shortall (Telage): “A terme, les clients FTTH délivrent en moyenne un ARPU (revenu moyen par utilisateur) supérieur de 46% à celui des abonnés DSL.”
L’argument du portefeuille devrait évidemment aussi jouer en sens inverse. Si les investissements sont considérables, le retour sur investissement pour les pays les plus dynamiques n’est pas à dédaigner, argument le FTTH Council.
Les leaders FTTH y gagnent un avantage économique par rapport à leurs voisins moins connectés. Une bonne infrastructure de communications favorise la fidélisation des entreprises et en attire de nouvelles. Les nations fortement “fibrées” peuvent prendre une longueur d’avance en déployant de nouveaux services tels que l’e-santé ou des technologies smart grid [réseaux énergétiques de prochaine génération]. Les pays qui retardent le déploiement du FTTH se privent d’une belle opportunité de se préparer pour l’économie de demain.”
Le cabinet d’études suédois Acreo a ainsi estimé que le pays récupérerait son investissement (environ 4,5 milliards d’euros pour déployer la fibre vers l’ensemble des citoyens) serait récupéré et même valorisé (facteur 1,5) dans un délai de 5 ans. Notamment grâce à la création d’emplois (pour le déploiement du réseau) et aux économies réalisées en frais télécoms par les administrations locales.
Sans compter que le ROI peut également se faire via le déploiement et la valorisation de nouveaux services. Des études tendent à prouver que les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour de véritables réseaux fibre optique. Lisez: des réseaux où la fibre ne s’arrête pas au point de concentration ou même à la porte du bâtiment, et qui délivrent dès lors un débit optimal de bout en bout et dans les deux sens. “A terme, les clients FTTH délivrent en moyenne un ARPU (revenu moyen par utilisateur) supérieur de 46% à celui des abonnés DSL.”
Nouveaux modèles de financement
Les opérateurs “historiques”, estime le FTTH Council, ne pourront pas assurer la charge financière du déploiement d’infrastructures fibre. “Leurs activités passées (fusions, acquisitions, distribution de dividendes…) ont généré un rapport dette nette/cash flow qui se situe à des niveaux, voire au-delà de niveaux considérés comme prudents. Leurs coûts de maintenance de l’existant monopolisent trop leur capex dans l’état actuel des choses. Et nous ne pouvons pas attendre 15 ans que leur situation s’améliore. Ils ne voient d’ailleurs pas l’intérêt de procéder à de nouveaux investissements. Ils ont un réseau qui suffit aux besoins actuels et qu’ils peuvent presser comme un citron pour rentabiliser l’investissement consenti. Par ailleurs, la construction de grands réseaux de télécommunications fixes n’est plus dans leurs gènes. Tout ce qui les intéresse, c’est d’entretenir le réseau existant. Pourquoi se lanceraient-ils dans des projets perçus comme hautement risqués? Un ROI de 5 ou 6%, tel qu’ils en bénéficient aujourd’hui, leur convient très bien…”
Les gouvernements, dans le contexte actuel, ne sont évidemment pas mieux placés. “L’Europe n’est pas encore sortie d’affaire. On ne peut donc pas compter sur les Etats.”
Qui, dès lors, pourra le faire? Comment procéder?
Quatre conseils
Le FTTH Council préconise de prendre quatre types d’actions.
- Revoir le modèle existant qui a montré ses limites: “il faut se tourner vers des modes de financement similaires à ce qui a déjà été fait, par le passé, pour les infrastructures routières, ferroviaires… Il faut, dès à présent, nouer des contacts avec des investisseurs en infrastructure qui comprennent leur problématique spécifique”
- Procéder à ce que le Council FTTH appelle la “segmentation structurelle” (nouvelle répartition des rôles entre acteurs): “il faut inscrire ce point à l’agenda politique pour s’assurer que l’on se base sur le profil de risque adéquat pour l’investisseur.”
- Mobiliser les investisseurs, à nouveau en se servant de l’agenda politique. “Il faut commencer par mettre en place une législation plus honnête. A savoir qui clarifie les conditions de services dont disposent réellement les consommateurs
- Repenser le contexte global en y intégrant d’autres dimensions. En l’occurrence, élargir le périmètre de services qui pourront transiter par la fibre. Par exemple, des services d’e-santé, de sécurisation…
Une chose est sûre aux yeux de Hartwig Tauber, il faut limiter les facteurs de risque. Mais il en convient, “il n’y a pas de recette miracle qui pourrait s’appliquer à l’ensemble des marchés, nationaux ou régionaux. Chacun devra trouver sa propre recette, différentes manières d’atténuer les risques.”
Hartwig Tauber (FTTH Council): “Choisir la segmentation structurelle permettrait de réduire les risques et c’est comme cela que l’Europe devrait procéder pour passer du cuivre à la fibre.”
L’une des pistes recommandées est de pousser les opérateurs historiques à profiter des infrastructures qui seraient mises en place par d’autres acteurs. “Ils l’ont d’ailleurs déjà fait avec les réseaux mobiles. Leur seul critère devra être le taux de pénétration.”
Cela revient aussi à changer le visage et le positionnement des opérateurs. Le FTTH préconise en quelque sorte un démembrement, une redistribution des rôles, une nouvelle “division du travail”, où les volets infrastructure, gestion opérationnelle/maintenance et offre/prestation de services seraient dissociés, pris en charge par des acteurs différents. “Cela permettrait de réduire les risques et c’est comme cela que l’Europe devrait procéder pour passer du cuivre à la fibre.”
De nouveaux acteurs entreraient ainsi en piste, prenant en charge le volet infrastructure (édification et déploiement). Il pourra s’agir, comme on l’a vu plus haut, d’opérateurs et acteurs locaux ou de groupes éventuellement internationaux investissant dans des infrastructures locales. Les opérateurs classiques qui, entre-temps, se seraient reconcentrés sur les services, pourraient alors utiliser ces infrastructures, les louer, pour déployer leur propre “stratégie d’investissement passive.”
Ce principe de la segmentation structurelle a d’ores et déjà été appliqué, explique le FTTH Council, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, commence à l’être en Australie. La Suède, aussi, s’y est mise en permettant à toute société de tirer parti de la fibre noire pour y déployer ses services ou l’exploiter. C’est ainsi que des villes ont investi dans leurs propres réseaux à fibre optique urbains. “A la fois pour leurs propres besoins mais aussi pour attirer des entreprises sur leur territoire”, souligne Nadia Babaali, directrice Communications au FTTH Council. Elle cite l’exemple de la ville de Västeras (5ème ville du pays, 110.000 habitants). “Attirer autant de nouveaux utilisateurs que possible était le seul moyen pour elle de récupérer son investissement. Aujourd’hui, plus de 35 prestataires de services sont connectés au réseau municipal, en ce compris de grands opérateurs, tels Telia et Tele2, et les consommateurs peuvent choisir parmi plus de 185 services différents.”
Hudiiksvall l’a imitée, attirant ainsi de 6 à 14% d’entreprises en plus chaque année, entre 2004 et 2009.
Tony Shorall: “Il ne sera pas possible d’imposer la segmentation structurelle- cela prendra sans doute deux ou trois ans, voire plus- mais elle est possible. Ce qui s’est produit dans le secteur de l’énergie le prouve…”
Atténuer les risques apparaît par ailleurs comme nécessaire pour convaincre de nouvelles catégories d’investisseurs de se lancer à l’eau. C’est nécessaire, explique Tony Shortall pour convaincre par exemple les fonds de pension. Hartwig Tauber ajoute qu’en “agrégeant des projets FTTH locaux, il sera possible d’attirer l’attention de banques européennes d’investissement, de fonds de pension, de compagnies d’assurances… Ils n’investiront jamais dans de petits projets.”
Tony Shortall embraye en disant: “cela implique aussi une réforme du cadre légal européen des télécoms. Nous avons soumis une proposition à la Commission. Les décideurs politiques doivent commencer à y réfléchir sérieusement.”
Une aide précieuse pour les gouvernements serait que l’Europe clarifie la situation afin de favoriser les mécanismes de financement. “Cela motiverait davantage le déploiement d’infrastructures locales par les prestataires de services d’utilité publique. Mais cela doit s’articuler autour d’une politique de Marché Numérique Unique cohérente et volontariste.”
Voile pudique sur les choix technologiques
L’Europe devrait-elle militer plus ouvertement pour la fibre?
Le FTTH Council regrette que la Commission ne fasse pas la promotion de la fibre. “Après s’en être tenue à une ligne de conduite faisant la part belle au principe de la neutralité technologique [Ndlr: autrement dit, ne pas citer une technologie plutôt qu’une autre dans ses discours et ses recommandations ou autres Agenda numérique], on entend soudain Neelie Kroes déclarer “nous avons besoin de la technologie LTE”. Certes, il s’agit là d’un mode d’accès mais pourquoi ne pas faire de même vis-à-vis de la fibre? [—] Le manque de déploiement du LTE peut également être dû à un manque de support pour les investissements en fibre mais la Commission se refuse à donner la priorité à des investissements fibre-jusqu’au-domicile, invoquant ce concept de la neutralité technologique.
Résultat: les politiques réglementaires font en fait la promotion de mises à niveau de l’infrastructure cuivre qui ne peuvent supporter les exigences futures en capacités émanant des usagers, fixes ou mobiles.”
Quels services?
Eternel problème de la poule et de l’œuf. Il faut justifier la fibre par la demande de contenus. Le FTTH Council rappelle que des études démontrent que plus un utilisateur utilise un réseau fibre optique, plus il l’exploite et “consomme” des contenus et services. Plus aussi, il est prêt à payer pour ces services.
Certes! Mais pour consommer de la fibre, il faut disposer de contenus. Et, là aussi, l’Europe est clairement à la traîne. Hormis dans les pays nordiques, le contenu est encore largement perçu comme se limitant à des films ou des jeux.
Qui bâtira et investira dans une infrastructure s’il n’est pas assuré de le monnayer? Et qui produira du contenu qui, sans infrastructure fibre, ne serait pas proposé dans des conditions optimales?
N’oubliez personne!
Le coût d’investissement croît de manière exponentielle à mesure que l’on s’écarte des lieux de forte concentration de population. Les zones rurales sont, traditionnellement, les moins bien desservies par les infrastructures, quelles qu’elles soient, et la situation ne sera pas différente avec la fibre.
“Une infrastructure fibre est commercialement viable pour un opérateur dans les zones urbaines (plus de 500 habitants au km2), peut éventuellement l’être dans les zones sub-urbaines mais est trop onéreuse pour les zones rurales (moins de 100 habitants au km2), où elle exige une planification sur le long terme.”
Une problématique que semble avoir résolue la Suède.
Le modèle suédois
Près de la moitié des ménages suédois ont accès à une connexion FTTH. 23% des domiciles sont des abonnés FTTH.
Le pays mène en outre une politique active devant permettre à l’ensemble des citoyens de disposer d’une connexion fibre. Ce qui n’est pas évident compte tenu de la configuration géographique du pays et la répartition de la population. 85% des habitants se concentrent dans les zones urbaines. Quant on sait, souligne le FTTH, que la moyenne est de 21 personnes au kilomètre carré, cela en dit long sur l’éparpillement des habitants dans les zones rurales. “Le gouvernement a octroyé des subsides pour que tous les centres comptant 3.000 habitants ou moins soient connectés. Il était en effet peu probable que les sociétés privées s’intéressent à eux…”
Source: Post & Telecommunications Authority (Suède)
Les Suédois ont toutefois dû mettre la main à la poche. Le déploiement de la fibre noire s’arrêtait en effet parfois à quelques kilomètre des habitations. Les habitants ont donc été “encouragés” à investir dans la dernière “ligne droite”, bénéficiant d’une réduction fiscale (50% pour toute dépense supérieure à environ 1.000 euros).
“Beaucoup l’ont fait parce que cela donnait davantage de valeur à leur habitation.”
On touche là au problème de l’équipement du territoire. Les zones rurales seront-elles, comme souvent, les grandes oubliées? Sont-elles condamnées à subir une nouvelle “fracture numérique”?
Le FTTH Council met en garde: “La société de l’information ne peut pas se permettre d’ignorer les zones rurales. Un accès au haut débit permet en effet de travailler à distance et favorise la création et la gestion des entreprises, partout sur le territoire d’un pays. Les accès aux bibliothèques, universités, écoles et hôpitaux est grandement facilité lorsque ces institutions sont elles-mêmes connectées. L’accès aux services et à l’information numériques […] permet de renverser la tendance de la migration vers les grandes villes.”
A moins que cette vague soit sciemment entretenue et préconisée par ceux qui ont intérêt à concentrer les besoins (en ce compris géographiquement) afin d’optimiser meurs propres investissements et revenus…
Des promesses trompeuses
Le FTTH Council émet une dernière mise en garde par rapport aux discours marketing de certains acteurs qui annoncent procurer des connexions fibre.
La réalité est parfois toute autre. Beaucoup d’opérateurs disent proposer de la fibre mais seule une faible proportion du câblage est en fibre, la majorité continuant d’être du cuivre. Et le fameux “dernier kilomètre” reste du cuivre, la fibre, elle, s’arrête au point de concentration (ce qu’on appelle du FTTC- Fiber to the Cabinet).
Autre vérité tronquée: les vitesses promises ne sont pas celles dont disposera réellement le consommateur. Débit promis et débit moyen différent aussi sensiblement. Le FTTH Council pointe par exemple le Royaume-Uni du doigt: “la vitesse moyenne annoncée était de 15 Mbps en mai 2011 alors que le débit moyen réel ne dépassait pas les 6,8 Mbps” (chiffres validés par le régulateur local, Ofcom). Et le fossé entre débit annoncé et débit réel se creuse d’année en année…”
Certains pays tentent de prendre des mesures afin que le consommateur ne soit pas “trompé sur la marchandise”. Ainsi le Danemark impose-t-il désormais aux opérateurs de garantir un débit minimal. Les consommateurs bénéficieront désormais au minimum de la moitié du débit annoncé.
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