La semaine dernière, la société namuroise OSL (Océ Software Labs) a procédé à une petite expérience inhabituelle- tant pour elle que pour les sociétés de son secteur. L’idée: un “DevCamp” interne qui donne le champ libre à l’imagination de ses collaborateurs en leur donnant la possibilité de travailler, une semaine durant, sur un projet de développement qui leur tient à coeur. Et qui ne correspond pas forcément aux axes habituels ou stratégiques de la société ou aux types de projet assumés en clientèle.
Tout collaborateur a eu l’occasion d’imaginer un projet qu’il ferait ainsi concourir pendant cette semaine d’“intra-innovation”, avec, le vendredi, présentation devant un jury constitué de collègues et dirigeants de la société.
A la clé? La possibilité de voir son projet considéré comme suffisamment intéressant pour être peut-être inclus dans le catalogue de projets de la société. Sans parler d’une mise en lumière de sa propre créativité et de ses compétences.
Pour la société, l’objectif est multiple: “aider à la créativité, à l’innovation, permettre aux collaborateurs de se développer, de tâter de l’entrepreneuriat, de vérifier si leurs idées sont valables, si des bouts de code imaginés peuvent réellement fonctionner dans des contextes réels. Il s’agit aussi en fait de motiver les collaborateurs à sortir de leur cadre habituel, de leur permettre de faire la preuve qu’ils peuvent faire davantage, de bousculer les choses par rapport à un contexte de travail habituel où ils sont sur des rails bien baliser, planchant sur des projets pré-déterminés, à long terme. Le DevCamp leur permet de se transformer en pilote de leurs propres idées, de s’essayer au développement de leurs propres compétence, autonomie, voire d’imaginer développer une entreprise…”
“Ce n’est pas encore ou pas tout-à-fait de l’intrapreneurship, en tout cas pas structuré et imaginé comme tel par la société”, déclare Didier Lefebvre, product line manager et responsable du développement business chez OSL.
Motivation, (re)dynamisation des troupes, révélation de compétences sont autant d’avantages espérés. Quid des risques que court éventuellement la société à susciter cette imagination? Par exemple, si un porteur d’idées ne reçoit pas, dans le prolongement du DevCamp, un support pour la poursuite de son projet et veut aller la poursuivre ailleurs, ou chez une autre société? “C’est un risque que nous acceptons de prendre mais il nous semble peu élevé dans la mesure où OSL procure à ses employés un encadrement, leur permet d’évoluer… Mais si un véritable entrepreneur se révèle, pourquoi ne pourrait-il pas partir, en effet?”
Et la société, à ses yeux, tirent également d’autres avantages de l’exercice: “certaines technologies utilisées dans le cadre du DevCamp- par exemple dans les domaines de la mobilité, du cloud…- pourront sans doute être réutilisées dans le cadre de futurs projets”, portés cette fois sous la casquette d’OSL. “A cet égard, le DevCamp vaut toutes les formations…”
5 projets présentés
Les idées développées en cours de semaine ont touché à un assez large panel de domaines. Certains touchant les couches techniques d’une infrastructure IT, d’autres visant des réalisations directement liées au quotidien (professionnel ou ludique).
- SmartDelivery: un service de gestion centralisée des feuilles de route de livreurs, implémenté sur smartphone. Avec potentiel de réorganisation temps réel des livraisons.
- 2ndStage : appli de type “social entertainment” qui permet au public de participer activement à un concert, un spectacle, un événement festif… L’employé d’OSL qui présentait ce projet a imaginé deux exemples: un “happynomètre” qui “transforme le niveau de satisfaction du public en un univers lumineux” et un eMotion-Capture, qui convertit les mouvements qu’effectue le public avec ses smartphones en une intensité lumineuse projetée en arrière-scène. Les photos prises par le public peuvent également y être affichées sous forme de slideshow animé.
- e-Car: une solution de covoiturage qui détermine automatiquement l’heure, le trajet et le lieu de rendez-vous optimaux en fonction de la position des différentes personnes susceptibles de covoiturer.
- Melody: un éditeur de partitions de musique en ligne utilisable sur PC, Mac et tablette (édition de notes, ajout de paroles, d’accords de guitare..), le tout avec interface tactile.
- Plus technique, RPSay est une idée de protocole de communication dédié au relais de messages entre équipements divers (PC, téléphone, tablette…) quel que soit leur système d’exploitation.
Comme on le voit, certains projets n’avaient en effet que peu de choses à voir avec les thèmes que traite habituellement OSL pour ses clients. L’idée de “sortir du cadre” a donc pleinement marché- même si nombre d’idées ne sont pas des trouvailles inédites-, permettant aux collaborateurs de mettre leurs propres intérêts, passions et capacités en exergue. Un exemple qui pourrait sans doute faire des émules.
La direction et les membres du jury se sont en tout cas dits “positivement surpris des résultats atteints”. “Outre l’objectif atteint de stimuler la créativité de nos collègues, de développer des compétences comportementales, d’autonomie et de communication, cette édition a fait des émules auprès des non-participants. Et je gage que nous devrons faire face à un engouement l’année prochaine puisque la direction a déjà décidé de renouveler l’expérience en 2014”, déclare Didier Lefebvre.
Découvrez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Twitter
Retrouvez-nous sur LinkedIn
Régional-IT est affilié au portail d’infos Tribu Médias.