Trois jours de développement par des équipes se constituant spontanément lors de l’événement pour développer un prototype de service ou d’application à finalité citoyenne. Voilà en bref résumé le menu de l’Hackathon e-gov qui se tiendra du 4 au 6 octobre dans l’espace de coworking de Namur.
Au-delà du phénomène de codéveloppement participatif impliquant à la fois des informaticiens venant de sociétés ou d’organismes locaux et des développeurs indépendants, voire de simples citoyens motivés, l’événement a une autre finalité plus profonde. A savoir: démontrer l’intérêt qu’il y aurait, pour le développement de nouvelles solutions ou applications, à puiser dans des références et sources de données détenues par les organes publics. “C’est l’occasion pour les participants d’entrer en contact avec les acteurs publics et d’entamer avec eux des relations de confiance et de collaboration”, souligne Jean-Yves Huwart, l’un des initiateurs de l’événement. “Les voies de collaboration vont inexorablement se multiplier à l’avenir. parce que c’est dans l’air du temps, parce que l’innovation est désormais constante, qu’il faut être rapide et efficace, alors que les budgets publics diminuent. Pour les opérateurs publics, ce sera l’occasion, avec notamment l’ouverture de leurs données, d’ouvrir les administrations aux acteurs extérieurs, dans un climat de confiance et aussi, d’accélérer leur modernisation.”
A plus long terme, bien au-delà du Hackathon, l’espoir est de voir les open data donner naissance à des applications et services novateurs, à générer des opportunités business et la création de nouvelles sociétés.
8 équipes?
On ne le saura qu’au soir du premier jour mais l’espoir est de voir se constituer 8 équipes de 5 à 6 personnes, qui travailleront, le temps d’un week-end, sur un projet.
A la clé: un Prix du Meilleur prototype (en termes fonctionnels) et un Prix de la Meilleure idée (en ce compris dans sa formulation et réalisation). A la clé des lots tels que des accès gratuits à des référentiels géomatiques, une carte de membre de l’Infopole Cluster TIC…
Pour se mettre d’ores et déjà dans l’ambiance, les organisateurs du Hackathon ont ouvert un forum sur lequel s’effectuent déjà des échanges entre organisateurs, participants éventuels et personnes intéressées par le thème de l’open data. Un groupe ouvert que vous pouvez découvrir via ce lien.
Open the data
Pour donner de la matière aux développeurs et concepteurs, les organisateurs de l’Hackathon ont convaincu une petite dizaine d’organismes publics régionaux d’“ouvrir” leurs données.
Près d’une quarantaine de référentiels de données (depuis un simple fichier jusqu’à une base de donnée) ont d’ores et déjà été mis à disposition pour l’événement.
Quelques exemples.
– Ville de Namur: essentiellement des listes de données touristiques (listes d’auberges, de campings, de chambres d’hôte, de gîtes, hôtels, musées, restaurants, arbres remarquables…) mais aussi ayant une utilité plus large (emplacements de parking, zones de stationnement…)
– INS: statistiques de l’état civil par commune
– ETNIC: signalétique des établissements subsidiés par la Fédération Wallonie-Bruxelles
– SNCB: adresses et données concernant les gares belge, localisation des stations de vélos partagés, localisation et taux d’occupation des parkings B-Parking, horaires (statiques) des trains
– TEC: coordonnées des arrêts de bus, lignes et horaires
– CWAPE: notamment la liste des sites de production (puissance supérieure à 10 kWA), des statistiques sur les unités de production décentralisés (max. 10 kWA)
– DGO5 (Direction générale opérationnelle wallonne, en charge des Pouvoirs locaux, de l’action sociale et de la santé): cadastre des bâtiments hospitaliers et des services de santé mentale
– DGO1 (Direction générale opérationnelle wallonne, en charge des Routes et bâtiments): statistiques de circulation autoroutière en 2010
– DGO6: extraits des banques de données MIDAS, Entreprises, Clusters
– Secrétariat général du SPW: données géomatiques (carte géologique, données Seveso, données cartographiques des infrastructures)
– BEP: terrains disponibles sur les parcs gérés par le Bureau économique
– asbl Musées de Wallonie: route touristique romaine.
Première(s) pierre(s)
L’espoir que nourrissent à la fois les organisateurs et les promoteurs de l’événement est que cet Hackathon serve de déclencheur, permette de faire prendre conscience de la pertinence du concept d’open data et de ce qu’elles peuvent générer comme engouement, opportunités créatives et… sensibilisation d’un pouvoir politique encore très frileux.
Même si le chemin s’annonce long et pas forcément tranquille, l’Hackathon espère être une sorte de prologue. Quelques éléments tangibles permettant d’imaginer un début de pérennité ont d’ailleurs été imaginés.
Telle cette plate-forme, hébergée et gérée par l’AWT, qui rassemble de premiers jeux de données mis à disposition par différents acteurs publics pour les besoins du Hackathon. Le travail est d’ailleurs encore en cours pour obtenir des divers acteurs concernés des jeux de données dans des formats et avec des contenus réellement exploitables. Mais l’intention est d’augmenter le contenu de cette plate-forme, une fois l’Hackathon terminé. A l’image de ce qui se fait déjà ailleurs, non seulement à l’étranger (Etats-Unis, Royaume-Uni, France…) mais aussi en Belgique.
Le fait est que la Wallonie est à la traîne en la matière. Aucune initiative politique n’a encore été prise alors que la Flandre a d’ores et déjà légiféré et lancé le train des open data et que Bruxelles a déjà franchi de premiers pas. Sans parler de villes comme Anvers et Gand, plutôt en pointe dans cette matière.
Citons ici trois autres de ces plates-formes de recension. Au niveau fédéral, la plate-forme www.data.gov.be référencie actuellement une petite centaine de fichiers. En Flandre, citons les plates-formes http://data.gent.be et http://opendata.antwerpen.be.
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