S’orienter vers l’open source parce que “ce n’est pas cher” est aujourd’hui une perception qui a largement disparu. Certes, il n’y a pas de coût de licence au départ mais tous les acteurs vous diront qu’il n’y a pas non plus de miracle. Le gain financier sur licence ne se concrétise qu’après quelques années. Par ailleurs, les coûts d’installation et de maintenance sont assez comparables à ceux d’une solution commerciale. L’implémentation d’un ERP, par exemple, qu’il soit classique ou en source libre, demeure un exercice complexe, qui a nécessairement un coût. Et il est (sensiblement) le même quel que soit le logiciel que l’on choisit.
Idem pour tout ce qui est maintenance. Le support, aussi, sera nécessaire, même si le client dispose de certaines compétences en interne. Et il y a les redevances annuelles, aux modalités qui varient selon le type de licence (GPL, AGPL etc.) sur lequel s’aligne la solution open source choisie.
Là où l’argument coût joue par contre, c’est dans le volet développement de nouvelles fonctionnalités. Si elles sont conçues à la demande d’un utilisateur qui leur fait développer par un éditeur, un intégrateur ou un développeur indépendant, il en paie le développement mais toute la communauté des utilisateurs pourra ensuite en bénéficier gratuitement (à l’achat) en vertu du principe de mutualisation. Du moins, si l’on se situe dans le cadre de la licence GPL.
Donc, comme le dit lui-même Fabien Pinckaers, patron d’OpenERP, “les clients ne nous choisissent pas parce que l’on est moins cher mais parce que OpenERP correspond à leurs besoins.
L’argument du prix, malgré tout…
S’il est un secteur particulièrement “sensible” à l’argument coût, c’est sans doute bien celui des milieux de l’enseignement.
Et, dans ce domaine, les acteurs de l’open source ne manquent jamais d’enfoncer le clou. Exemple, ce communiqué récent d’un acteur américain qui s’est livré à une étude des investissements consentis par les universités américaines en solutions ERP… et les économies qui seraient réalisables via le choix de solution de rechange open source.
“La plupart des établissements dépensent trop d’argent en systèmes ERP traditionnels qui génèrent des résultats inférieurs aux attentes tout en exigeant de coûteuses et régulières mises à niveau.” Et soudain l’économie que peut procurer l’open source devient un argument quasi social: permettre à l’enseignement de consacrer davantage de moyens “à l’heure où la dette cumulée des étudiants dépasse le milliard de dollars. Les coûts de l’enseignement échappent à tout contrôle […] alors que les établissements sont confrontés à des défis fiscaux tels qu’une diminution du support financier des états et du financement fédéral de la recherche”, souligne le patron de rSmart, partenaire intégrateur de la solution Kuali.
Honnies soient les “boîtes noires”
Si le coût n’est donc plus, ou plus forcément, la motivation première, qu’est-ce qui peut motiver un utilisateur à préférer l’open source aux solutions commerciales, packagées ou sur mesure?
Pour certains, notamment dans le secteur public, la volonté est de ne plus dépendre d’un éditeur qui mène seul la barque de sa stratégie et de ses développements. Il s’agit aussi pour eux de peser davantage sur les orientations du produit, de pouvoir éventuellement intervenir eux-mêmes sur le code et participer activement à l’évolution du produit- sans attendre le moment hypothétique où la stratégie concurrentielle ou fonctionnelle de l’éditeur coïncide avec son besoin spécifique.
“Les solutions open source sont assez paramétrables”, ajoute Philippe Decresson, directeur-associé de PC Sol. “Elles peuvent donc coller aux besoins des clients. Le code est disponible et peut être paramétré. L’intégration avec le reste de l’IT du client est donc plus étroite.”
Aux yeux de Patrick Charbonnier, autre directeur-associé de PC Sol, “la seule différence fondamentale qui existe entre un ERP open source et une solution SAP est le fait que le premier peut être recompilé in house. La capacité qu’a un éditeur de module complémentaire de s’adapter étroitement au monde réel est la seule vraie différence.”
Côté secteur public, l’un des critères qui séduit- et que font d’ailleurs valoir les intégrateurs et prestataires de services- est que l’open source permet des développements plus rapides. Bien entendu, si l’on se place dans l’optique du “build” (développement personnalisé, voire sur mesure) plutôt que du “buy” (package commercial). “L’open source permet de ne pas démarrer à zéro mais de réutiliser des fonctions, des composants déjà existants”, souligne André Jonlet, business unit manager chez NSI IT Software & Services. “Il est aisé de prendre dans une solution open source ce qui fait sa force et de compléter. Les possibilités d’intégration sont également plus aisées. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille nécessairement tout faire en open source. Chez NSI, nous adoptons plutôt l’approche best of breed…”
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