Le Centre de l’Informatique pour la Région bruxelloise (CIRB), ce sont plus de 240 collaborateurs qui desservent 250 autorités et administrations publiques, régionales (gouvernement, parlement, ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, OIP…) et locales (communes, CPAS…), 550 écoles primaires et secondaires, universités et hautes écoles et l’ensemble des hôpitaux publics bruxellois IRIS. Un acteur incontournable donc, dans la mise en place d’une stratégie publique en faveur du libre. Dans quel contexte?
Pas de guerre de religion
Patrick Van Vooren, directeur opérationnel du CIRB: “Il y a la déclaration gouvernementale de 2009 en faveur du libre.
Patrick Van Vooren (CIRB): « Lorsque l’on réouvrira ce marché, sans doute en 2014 ou en 2015, on réexaminera la question.”
Mais ce n’est pas une guerre de religion.
Notre objectif est de trouver la meilleure solution par rapport aux objectifs suivis. Tant mieux si elle est open source mais on procède, pour chaque opération, à une analyse coût/bénéfice. C’est le cas des suites bureautiques des cabinets du gouvernement: 400 collaborateurs utilisent quotidiennement Open Office. C’est le cas aussi de la plupart de nos dorsales réseau et de certaines applications métier comme la géomatique. On fait pas mal de MySQL et on va migrer d’Oracle à PostgreSQL.
Mais lorsque l’on a dû passer de 8.000 à plus de 15.000 boîtes de messagerie, on a opté pour MS Exchange en raison de ses qualités industrielles. Il y avait aussi tout l’aspect connectivité avec les smartphones et toute la question de support, pour nous aider à certains moments-clé dans la mise en place du système.
Le nombre d’entreprises pouvant intervenir reste un des problèmes du libre. Lorsque l’on réouvrira ce marché, sans doute en 2014 ou en 2015, on réexaminera la question.”
Pilote bon marché
“A contrario, au niveau de la GED, notre analyse du marché a débouché sur le choix d’Alfresco en comparaison avec des suites propriétaires de type Documentum. Ici, le modèle business du libre nous a permis de tester des solutions-pilote à très bas coût, sans frais de licence. Et lorsque l’on a fait le saut quantitatif et choisi la version entreprise, on est rentré dans le modèle classique d’un contrat de support. Il y a une vraie demande de GED dans les administrations. Sur base d’Alfresco, on a créé un système de gestion des collèges et des conseils communaux. Rien que pour la commune de Watermael Boitsfort, on parle d’une économie de 700.000 feuilles de papier! »
Patrick Van Vooren (CIRB): “Le nombre d’entreprises pouvant intervenir reste un des problèmes du libre.”
D’autres réalisations open source encore avec Tutelle Xchange (TXChange), développée par le CIRB “sur la base de l’expérience de GIAL, de la Ville et du CPAS de Bruxelles.”
Du côté du GIAL…
L’ex-centre de Gestion Informatique des Administrations Locales, le GIAL, a pour sa part pris en charge le système permettant à la Ville de communiquer avec cette plate-forme d’échange et d’informatiser le traitement des documents reçus. La Ville doit en effet recevoir les délibérations du Conseil de l’Action Sociale, les faire examiner par ses services qui proposent une décision au Collège ou au Conseil. Après que la décision a été prise, celle-ci doit être transmise au CPAS. Jusqu’à présent, les documents étaient envoyés par courrier et la procédure était en grande partie manuelle. Or les volumes d’échanges sont importants puisque 80 à 120 délibérations et leurs annexes sont soumises au Collège bruxellois chaque semaine avec des pics de 200 à 250 délibérations.
Les documents sont maintenant dématérialisés et expédiés via la plate-forme T-XChange. Elle se greffe sur le workflow e-Collège e-Conseil, c’est-à-dire le flux automatisé des informations entre l’administration communale et les instances de la Ville. Cette application, épine dorsale de la gestion des dossiers de l’administration, est développée en libre à l’exception de la base de données. Elle concerne l’ensemble des agents de l’administration. Et c’est Joomla qui est utilisé pour le développement des sites événementiels de la vie, pour la bibliothèque centrale et pour les sites des écoles de l’instruction publique.
Feuille de route open source pour la Ville de Bruxelles
Mohamed Ouriaghli (GIAL): “Le programme de la majorité prévoit de migrer les infrastructures de la Ville de Bruxelles vers les modèles open source.”
En 2011, une étude sur les actions à prendre en faveur des logiciels libres est confiée par la Ville à Linagora. Ses conclusions seront globalement écartées lors des processus budgétaires de 2012.
Mohamed Ouriaghli, échevin en charge de l’informatique: “Néanmoins, l’ambition demeure. Le programme de la majorité 2013-2018 de la Ville de Bruxelles prévoit “de migrer progressivement les infrastructures de la Ville vers les modèles open source au départ de l’étude menée en 2011 et d’une cellule de veille technologique et de formation mise en place en 2012.
Ces orientations ont permis entre-temps de certifier deux ingénieurs système sur le système d’exploitation Linux et un gestionnaire de base de données sur MySQL.
Par ailleurs, la Ville, par l’entremise du GIAL, veille à ce qu’un ensemble d’applications libres et gratuites soient mises à la disposition des institutions scolaires et parascolaires de la Ville. Cet ensemble a été récemment complété avec l’inspection pédagogique. Il est réexaminé régulièrement. »
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