Semer, le plus tôt possible, cette petite graine d’esprit entrepreneurial. C’est un peu l’espoir de l’initiative NEST Kids, initiée cet été par l’équipe qui est aussi à la base du programme Nest’Up (“accélération” de start-ups).
Une semaine intense de création, de travail en équipe…
La formule: une semaine de stage “créatif” encadré par 5 coachs, au cours de laquelle ils devaient donner forme à un projet sur base d’une idée qu’ils avaient eux-mêmes émise. A leur disposition: des experts de passage (sur des thèmes tels que la programmation ou le principe de business modèle) et des coachs (Mélanie Antoine, Thibaut Claes, Marc Lainez, Edouard Seynaeve, Olivier Verbeke). Ces derniers avaient pour mots d’ordre “de ne jamais dire aux enfants que telle ou telle chose ou idée était impossible et de se mettre totalement à leur service.”
Cible: les jeunes de 10 à 15 ans.
Objectif: apprendre l’entrepreneuriat, développer leur capacité à résoudre des problèmes, réaliser des idées (sur base de thèmes qu’ils auront eux-mêmes proposés), travailler en équipe. En cours de stage, les jeunes ont pu découvrir certains outils de création ou d’apprentissage du monde de l’IT. Du genre: Arduino, Kinect, Lego Mindstorms, littleBits… “Pour certains d’entre eux, c’était d’ailleurs inutiles puisqu’ils savaient déjà programmer”, constate Olivier Verbeke, “parrain” de l’initiative.
Petit détail: bien que le stage ait eu lieu dans le cadre de l’initiative Nest’Up et ait reçu le soutien moral de Creative Wallonia, “l’initiative a été menée de manière bénévole, avec participation gratuite des coachs. Seul financement reçu, de la province de Brabant wallon: celui de quelques outils IT (Lego Mindstorms, littleBits…)”, tient à souligner Olivier Verbeke.
Des potentiels sous-estimés
NEST Kids a finalement accueilli 14 jeunes âgés de 11 à 13 ans (“difficile d’en accepter et encadrer plus”).
Un stage remue-méninges… C’est pas pour les planqués.
Une petite dizaine d’idées furent “pitchées” en début de stage. Trois furent retenues à l’issue d’un vote des enfants participants. De quoi faire se constituer trois équipes de quatre jeunes qui allaient plancher dur, l’espace d’une semaine, pour les transformer en projets qui seraient présentés lors de la dernière journée (le désormais traditionnel “demo day”) devant… un parterre de parents.
Au bout de la semaine, les résultats obtenus semblent avoir dépassé les espérances initiales d’Olivier Verbeke. Il se dit étonné, voire bluffé, par les résultats obtenus. “En une semaine, par exemple, l’un des groupes a réussi à développer un prototype fonctionnel d’appli mobile pour iPhone. Je n’imaginais pas que des enfants de cet âge puissent être capables de telles réalisations, puissent se montrer aussi créatifs. Même trois des idées qui n’ont pas été retenues [pour rappel, ce sont les enfants eux-mêmes qui ont fait la sélection] avaient facilement leur place dans un Nest’Up pour adulte. Les idées étaient valables. Il faut absolument reconduire l’expérience, aller de l’avant.”
Olivier Verbeke: “Même trois des idées qui n’ont pas été retenues avaient facilement leur place dans un Nest’Up pour adulte.”
La tranche d’âge choisie (10-15 ans) constitue à ses yeux une cible idéale, non seulement en raison de l’esprit créatif qu’elle peut représenter mais aussi “parce que c’est une tranche d’âge encore très ignorée. D’autres initiatives existent pour les jeunes un peu plus âgés- notamment via les “mini-entreprises”- mais beaucoup moins pour cette tranche d’âge”. [Ndlr: l’association LJE- Les Jeunes Entreprises- dont nous vous avons déjà parlé ne serait pas de cet avis].
Une suite?
Ce premier stage NEST Kids “était une expérience-pilote”. L’espoir: en organiser 4 par an – qu’il faudra caser dans le cadre des congés scolaires, soit dit en passant. “Mais il ne faut certainement pas passer à côté” de ces talents et de cette juvénile inventivité.
Une impression que confirme une autre coach du stage, Mélanie Antoine, chercheuse en créativité à l’ULg (PSGO, groupe de recherche pluridisciplinaire en Psychologie sociale des Groupes et des Organisations): “Les enfants ont une créativité plus libérée. Ils se contrôlent moins et sont plus spontanés. Cela s’est confirmé encore une fois cette semaine. Il y a des entreprises aux Etats-Unis qui font appel aux enfants, dans le secteur du marketing par exemple, pour trouver de nouvelles inspirations. Pour un enfant, tout est possible jusqu’à ce qu’on lui montre le contraire. Son champ de créativité est donc beaucoup plus large que l’adulte. Ce genre de stage est unique en Europe. Ce qui est très impressionnant, c’est de voir la rapidité et la précision avec lesquelles les trois projets se sont développés. En une semaine, ces enfants ont réalisé les logos, des badges au nom de leur projet. Ils ont aussi pris une série de contacts avec des clients potentiels pour valider leur idée. La leçon aussi, pour les adultes, c’est qu’il est possible de travailler tout en s’amusant. Pour les enfants, il n’y a que cette équation qui soit valide”.
Marc Lainez (coach pour le NEST Kids): “Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir ce qui se passe quand on met 14 piles électriques dans la même boîte!”
Que va-t-il advenir des trois projets amorcés en cours de stage? Un debriefing doit encore avoir lieu mais Olivier Verbeke voudrait en effet mettre en oeuvre un moyen pour que les enfants, d’ailleurs demandeurs, puissent continuer à y travailler. Il a d’ailleurs promis aux parents que le Nest’Up leur était ouvert- mais selon une formule encore à déterminer. “Pour les accueillir utilement, il faudrait en tout cas pouvoir financer quelques portables, tous les enfants n’en disposant pas.”
La réflexion qui doit encore se faire pourrait déboucher sur des mains tendues vers des partenaires potentiels.
WalloBus. ScoutSide. Lock8.
Elles ne bouleverseront pas vraiment le monde mais les trois idées sur lesquelles les “Kids” ont planché pendant une semaine sont proches de leurs préoccupations quotidiennes. Et démontrent une dose certaine d’esprit créatif et de volonté d’agir.
Pour le fun, mais avec une grosse dose de sérieux
La première équipe a par exemple développé une appli mobile, pour iPhone, baptisée WalloBus. Objectif: aider les navetteurs des TEC à trouver facilement leurs horaires de bus.
Le deuxième groupe a imaginé un site Web destiné aux scouts. ScoutSide veut fait office à la fois de réseau social, permettant aux scouts de garder le contact une fois les activités et camps remisés au rayon souvenirs, et de site de ressources et conseils (comment réaliser un noeud…), avec des fiches de profils par totems et qualis pour aider les anciens, nouveaux et futurs scouts à partager des souvenirs et des connaissances.
Troisième projet né du stage: Lock8. Il s’agit d’un petit dispositif permettant de retrouver des objets perdus (portefeuille, smartphone, clés…). Le principe? Une pastille collée sur les objets qui émet un son quand on exerce une pression sur une autre “pastille-télécommande” que l’on garde sur soi, par exemple collée à sa montre.
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