Baromètre AWT (3ème volet): des citoyens plus branchés

Pratique
Par · 04/07/2013

Le nombre d’internautes wallons est en stagnation (à 79%) mais par contre le taux d’utilisation est en progression. 66% des usagers disent fréquenter Internet quasi quotidiennement, contre 62% d’entre eux voici deux ans.

Les plus gros pourcentages d’utilisateurs se retrouvent essentiellement dans la tranche d’âge 30-44 ans (94%) et 15-29 ans (93%).

La proportion est moindre chez les 45-64 ans, avec 82%. Les seniors (plus de 65 ans) sont nettement à la traîne avec seulement 42% d’internautes parmi eux.

On constate en outre que l’usage d’Internet s’intensifie à mesure que le niveau d’études des utilisateurs progresse. 95% des diplômés du supérieur ou universitaires fréquentent assidûment Internet contre seulement 47% des personnes n’ayant suivi que l’enseignement primaire ou ne disposant d’aucun diplôme.

Qui sont les laissés-pour-compte numériques?

Quid de ces 21% de Wallons qui n’ont toujours pas accès à Internet?

Source: www.neiu.edu

Une petite analyse sociologique semble indiquer que le niveau d’enseignement influe, ici aussi, bien que dans une moindre mesure, le recours à Internet: 51% des non-internautes en sont restés au stade de l’enseignement primaire ou ne disposent d’aucun diplôme.

Par contre, la statistique se fait plus parlante lorsque l’on étudie la question sous l’angle du genre: la population féminine semble souffrir davantage de cette fracture numérique puisque 67% des non-internautes (dans l’échantillon de l’AWT) sont des femmes.

Pour mieux cerner les causes de ce manque de pénétration d’Internet, l’AWT propose qu’une véritable étude soit effectuée afin de déterminer “les facteurs clivants qui risquent d’accentuer la vulnérabilité numérique.” Age, genre, niveau d’éducation, pouvoir d’achat…?

Renaud Delhaye, expert à l’AWT, insiste par ailleurs sur la nécessité de poursuivre une politique anti-fracture via… la promotion des services non numériques. “Le fait est que la problématique de la pauvreté et de l’exclusion sociales numériques ne se résoudra pas du jour au lendemain. Pour éviter d’exclure ces personnes de manière définitive, il est donc essentiel de préserver des services et des moyens de communication non numériques.” Logique. Basique. Mais utile de le rappeler, tant le “tout-au-numérique” devient un credo assourdissant.

Comment améliorer les scores?

Pour tenter de grignoter quelques pour-cents supplémentaires et entraîner davantage de citoyens et ménages wallons dans l’ère numérique, l’Agence propose quelques pistes:

  • accentuer le recours aux outils IT dans l’enseignement primaire
  • miser sur les technologies mobiles puisqu’elles “offrent souvent un haut degré d’interactivité et favorisent une approche ludique”
  • promouvoir les technologies comme vecteurs de services aux personnes et aux organisations et ce, aussi bien dans les registres santé, éducation, loisirs, ou action sociale.

L’école comme lieu d’apprentissage

L’une des questions posées par l’AWT à son échantillon de consommateurs/citoyens a porté sur l’apprentissage de l’ICT par les enfants. Dans leur grande majorité (82%), les Wallons estiment que l’école (primaire et/ou secondaire) est le lieu privilégié de cet apprentissage. 10% par contre estiment que c’est au cercle familial à assumer ce rôle. En l’occurrence, un membre de la famille ayant une bonne maîtrise des outils numériques.

Que doit enseigner l’école?

  • 82% des personnes interrogées estiment que l’apprentissage de l’ordinateur et d’Internet devrait être une matière à part entière
  • ils sont encore plus nombreux – 95% – à considérer qu’il revient à l’école de jouer un rôle social majeur en “informant les enfants sur la sécurité des données personnelles ou les dangers du Web”
  • 75% estiment par ailleurs que la pédagogie elle-même devrait se mettre aux nouvelles technologies.

Des utilisations encore très classiques

Sur Internet, la consultation des courriels et la recherche d’informations demeurent les utilisations-reine (83%) – même s’il n’y a plus de progression depuis deux ans -, suivies de la fréquentation des réseaux sociaux (68%).

A noter, toutefois, une progression de fonctions de téléphonie et de chat (via Skype, par exemple): 35% des internautes disent utiliser ce média, soit 10% de plus qu’il y a un an.

L’e-banking rentre également dans les habitudes.

A noter que les taux d’usage varient parfois fortement selon que la connexion Internet soit de type fixe ou mobile. Quelques exemples:

Internet fixe Internet mobile
consultation et gestion des courriels 86% 83%
opérations bancaires en-ligne 70% 28%
achats en-ligne 57% 17%
téléphonie 35% 34%

Quelques statistiques encore…

2012 2011
Détenteurs d’un GSM à écran tactile 35% 26%
Consultation de sites via GSM 25% 14%
Achats ou paiements via SMS 4% 2%

 

Méthodologie

L’échantillon sur lequel l’AWT se base pour son étude Citoyens a été constitué lors de quelque 2.089 interviews téléphoniques (50% d’appels fixes; 50% d’appels mobiles). Tranche d’âge: 15 ans ou plus. Epoque de l’enquête: décembre 2012-janvier 2013.