Regroupement d’acteurs IT desservant essentiellement les pouvoirs locaux (communes, CPAS, zones de police), au sud du pays. NRB annonce en effet le rachat, via sa propre filiale Adinfo, de la société Stésud (1) qui sera fusionnée, d’ici la fin de l’année, avec Adehis.
Via cette manoeuvre, NRB désire constituer un pôle de ressources qui soit “mieux à même de favoriser une administration moderne, efficace et interactive” au niveau des pouvoirs locaux, pour reprendre les termes d’Ulrich Penzkofer, patron du groupe NRB.
Ce faisant, NRB, via sa filiale Adinfo, compte peser plus lourd encore sur le terrain de l’informatisation des différents niveaux de pouvoirs- local, provincial et régional. Dans l’espoir qu’un alignement de certaines solutions oeuvrent en effet dans le sens d’une plus grande fluidité des services.
Vers plus d’efficience?
Nous avions rencontré, voici quelques mois, Bruno Lemaire, directeur général de Stésud et le sujet d’un rapprochement avec Adehis était venu sur la table. Voici ce qu’il en disait: “C’est en soi une bonne chose qu’il y ait une concurrence sur le marché que nous visons. Il y a en Wallonie 262 villes et communes et autant de CPAS. C’est un marché assez vaste et spécifique mais qui ne laisse pas de place pour une pléthore d’acteurs. Notre concurrence avec Adehis est bénéfique en ce sens qu’elle nous fait évoluer. Nous sommes meilleurs qu’eux en gestion des sols, de l’urbanisme par exemple. Ils sont meilleurs en gestions des citoyens. Chacun pousse l’autre à s’améliorer.”
Interrogé sur l’opportunité de faire cause commune, il avait alors déclaré “ne pas y être opposé.” Mais il se disait par ailleurs conscient que le manque d’intégration entre les solutions des deux sociétés- un protectionnisme sciemment entretenu pour conserver sa clientèle- n’était pas forcément une bonne chose pour cette clientèle. Le risque en évoluant trop vers des solutions intégrables tout en restant des sociétés indépendantes était que le client puisse choisir le “best of” des solutions dans leurs catalogues respectifs.
Selon lui, même si de toute évidence du rapprochement était dans l’air, les parties en présence tenaient encore beaucoup à leur pré-carré. Nous avions alors posé la question suivante: quelqu’un fera-t-il le premier pas? Sans donner de réponse, il avait toutefois indiqué que des incitants extérieurs pourraient être le déclencheur. Du genre grosse colère d’un client ou signal fort de la Région de pouvoir disposer de solutions qui permettent une collecte et un traitement plus aisé des informations. Notamment, dans le cadre de la solution e-tutelle…
Aujourd’hui que la fusion entre les deux sociétés a été annoncées, son discours n’a pas fondamentalement changé: “Outre une gestion efficace de l’administration locale, l’échange d’informations entre les différents niveaux de pouvoir d’une part et une nouvelle manière de communiquer avec le citoyen d’autre part constituent les défis à relever. Les collectivités locales sont les premières à devoir répondre aux souhaits des citoyens de consulter ou compléter à tout moment leur dossier par le biais de leur tablette, de leur smartphone ou de leur ordinateur. Grâce à la mise en commun de leurs larges connaissances du métier, Stésud et Adehis créent en se rapprochant un acteur de poids qui pourra proposer avec efficacité des solutions informatiques innovantes pour permettre aux collectivités locales de relever les défis auxquelles elles sont confrontées.”
Le catalogue Stésud
Créée en 1986, la société a développé un catalogue de solutions où l’on retrouve notamment des logiciels de comptabilité budgétaire et générale, de gestion des ressources humaines, des logiciels destinés aux différentes services communaux (gestion de la population, des taxes, de l’urbanisme, des travaux…).
Stésud s’est également spécialisé dans la gestion des processus électoraux. C’est elle, par exemple, qui lors des dernières élections communales a assuré la maintenance des systèmes de vote électronique (39 communes wallonnes et 17 communes bruxelloises concernées). Ce sont également ses solutions qui, en amont, ont géré le dépôt des listes de candidats par les partis politique et veillé aux connexions vers le Registre national pour la vérification des identités des candidats et, en aval, ont assuré le transfert des résultats vers le système central (solution CoDi).
En 2012, Stésud lançait la solution DepAss (dépouillement assisté) qui prévoit le double encodage des bulletins de vote. L’encodage se fait en parallèle sur deux PC; s’il y a incohérence, une alerte est envoyée immédiatement vers le président du bureau de vote.
Depuis quelque temps, l’intention de Stésud était de diversifier quelque peu son offre pour y inclure davantage d’applications transversales (GED, archivage, gestion de workflows, gestion des salaires et des ressources humaines…) mais cette évolution, estimait Bruno Lemaire, en début d’année, exige encore que la demande se formalise du côté des communes. “En gestion de tâches, par exemple, chaque commune à sa propre approche, veut sa propre solution. Nous travaillons dès lors davantage en mode projet.” Autre piste d’évolution qui était en cours de réflexion: l’offre de solutions mobiles. “Les communes ont de plus en plus de gens sur le terrain, qui doivent pouvoir communiquer avec le serveur central. Par exemple, pour les constats d’incivilités, pour dresser des constats géolocalisés de travaux d’urbanisme. Nous percevons un début d’évolution dans le chef des communes [pour s’équiper en solutions mobiles] mais elles manquent encore de moyens. Il y a toutefois là une importante évolution à prévoir à l’avenir.”
Mini-profil
(1) Stésud emploie quelque 45 personnes et mise en 2013 sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 6 millions d’euros, contre près de 8,6 millions un an plus tôt. Un résultat en recul que Bruno Lemaire, directeur de Stésud, explique par le fait que les années électorales (et 2013 n’en est pas une) sont généralement plus bénéfiques à la société.
Traditionnellement, son chiffre d’affaires provient en majorité de revenus de contrats de maintenance (à hauteur de 70% ces dernières années), les 30% restants provenant de la réalisation projets ou d’interventions sur infrastructure.
De son côté, la holding Adinfo, détenue à 51 % par NRB, regroupe les sociétés Adehis, (Namur), Logins (Malines) et CEVI (Gand).
Le catalogue de produits d’Adehis inclut des solutions tels que portail e-RH, guichet citoyen, eCourrier, eDélibérations… La société est également l’un des fournisseurs du SPW.
Son chiffre d’affaires était de 17,2 millions d’euros au cours de l’exercice 2012.
La future société fusionnée (Adehis-Stésud) devrait employer environ 200 personnes.
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