Les programmes communaux de 15 villes belges ont été étudiés par Agoria afin de déterminer celles qui ont placé le thème des “villes intelligentes” parmi leurs intentions pour la nouvelle mandature. Cette étude fait suite à une autre analyse, effectuée avant les élections, auprès des 25 principales villes et communes de Belgique.
Ces 15 villes sont, par ordre alphabétique: Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Genk, Louvain, Malines, Mons, Namur, Ostende, Roulers, Saint-Nicolas, Tournai, Turnhout, Verviers.
“Lauréates”: Gand, Malines et Genk.
Premier constat: seulement 4 villes francophones (ne retenons pas Bruxelles, en théorie linguistiquement asexuée). Pas de Liège, de Charleroi, d’Arlon, de Louvain-la-Neuve… parmi les 15 entités dont les projets de la nouvelle administration trouvent grâce aux yeux d’Agoria.
Les 4 villes francophones se classent respectivement 7ème (Namur), 9ème (Tournai), 10ème (Mons) et 11ème (Verviers). Bruxelles, quant à elle, se pointe à la 6ème place.
Autre constat: le brusque bond en avant de Malines qui, dans le premier classement (le “Top 25”, pré-élection) n’apparaissait qu’en 15ème position et qui se retrouve désormais en 2ème.
Pour juger du volontarisme “smart city” des villes étudiées, Agoria dit avoir utilisé une grille de 41 sujets, dont des projets et réalisations en matière d’énergie, de bâtiments, de mobilité, d’e-gouvernement, de santé, d’espaces publics, de gestion de l’eau et des déchets, et de réseaux de communication modernes.
Maillon faible: le numérique
Si Agoria décerne quelques satisfecits en matière de politique énergétique ou de volonté de favoriser une mobilité “intelligente” (v. ci-dessous), ce sont plutôt les mauvaises notes qui pleuvent au chapitre gestion numérique des ressources et infrastructures. “Le réseau de communication haut débit, crucial pour le développement d’une ville intelligente, n’est cité dans aucun des accords communaux”, relève Agoria. “Seules les villes d’Anvers et de Bruxelles font état de feux de signalisation dynamiques.” Par ailleurs, “il leur est difficile d’intégrer dans leur politique le développement d’une communication haut débit entre hôpitaux, médecins traitants, soins à domicile, centres de soins locaux, patients… étant donné que, souvent, les hôpitaux ne sont pas dans leur sphère de compétences.”
Note plus positive: ”un certain nombre de villes (Roeselare, Sint-Niklaas, Anvers, Bruxelles et Gand) ont des projets d’informatisation et de numérisation des données publiques.”
Les atouts du trio de tête
Gand décroche la première place du classement d’Agoria en raison de trois facteurs essentiels. Côté infrastructure IT, des projets en matière de couverture WiFi, de déploiement de “smart apps” pour la population et les touristes, de guichet numérique, de numérisation des informations publiques et de données publiques ouvertes (open data). Par ailleurs, un plan de “mobilité intelligente” (guidage dynamique du trafic, réseau de bornes pour les véhicules électriques et “vélos intelligents”). Enfin, une politique énergétique considérée comme volontariste (réduction des émissions de CO2 de 20% d’ici 2020, volonté d’optimiser l’efficience énergétique des bâtiments de la ville de même que celle des transports publics et du parc automobile communal).
Malines et Genk sont récompensées pour avoir défini une stratégie “ambitieuse”. Malines, par exemple, met l’accent sur la “mobilité intelligente” et les bâtiments intelligents (efficience énergétique, rénovation des bâtiments communaux, rénovation et construction d’habitations sociales et de logements privés…).
La “mobilité intelligente” est également l’un des axes de développement de Genk qui mettra en oeuvre le déploiement de voitures électriques ou encore des systèmes de guidage dynamique vers les parkings.
Des villes qui soufflent le chaud et le froid
A l’automne dernier, avant les élections communales, Agoria avait procédé à une première étude visant à classer les 25 principales villes et communes du pays en fonction de leur “degré de numérisation dans les domaines de l’administration (e-gouvernement), de l’approche des problèmes de mobilité, des espaces de loisirs, du volume de déchets non triés par habitant et de la consommation d’énergie.”
L’analyse du degré de “smartiness” avait pris divers critères en considération. Par exemple:
- pour le degré de numérisation de la ville: la possibilité pour les citoyens d’obtenir des informations de manière électronique (via le site Internet de l’administration communale ou le guichet électronique)
- pour la mobilité: intensité d’utilisation du réseau autoroutier, politique de mobilité intelligente avec des modes de transport alternatifs, des parkings de dissuasion…
- en matière d’énergie: quantité d’énergie consommée par an et par habitant, volonté d’élaborer un plan de politique énergétique…
- et pour les espaces publics et aménagement du territoire: nombre et aménagement d’espaces publics en fonction de la superficie totale de la vie; ce qui, soit dit en passant, hormis des considérations écologiques et récréatives, ne suppose pas forcément des qualités “smart” au sens équipement technologique…
A l’époque, les entités “les plus intelligentes” (au sens donné au concept de “smart city”) avaient été Genk, Alost et Beringen.
Les villes et communes francophones (parmi ce “top 25”) apparaissaient plutôt à la traîne. Namur, La Louvière, Mouscron, Tournai, Verviers, Liège, Seraing, Mons et Charleroi n’apparaissant que dans la deuxième partie du palmarès.
Petite consolation, certaines se hissaient toutefois dans le Top 5 par critère étudié. Namur, par exemple, était 4ème dans la catégorie Mobilité, Liège carrément première en termes d’espaces publics.
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