C’est la période des bonnes résolutions. Et l’Europe veut se mêler à la fête. Résultat, la publication cette semaine de sa “digital to-do list” 2013-2014, réactualisation de la liste des objectifs prioritaires fixés par l’Agenda numérique qui vise à moderniser l’économie et la société européennes.
Année 2013 chargée, en termes de dossiers à mettre en oeuvre, a prévue Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, commissaire en charge de la société numérique.
Les grandes priorités 2013 ont pour noms: augmentation des investissements dans le haut débit et accentuation de la contribution du secteur numérique à la relance de l’économie européenne. Le secteur numérique apparaît en effet comme une véritable locomotive susceptible de dégripper les lourds wagons scotchés aux rails. Rythme de croisière de la loco? “Sept fois supérieur au reste de l’économie.”
7 nouvelles priorités
La Commission a donc égrené ses nouveaux objectifs prioritaires pour 2013-2014. A savoir:
- création d’un nouvel environnement réglementaire stable pour le haut débit (fixe et mobile) afin de doper les investissements privés. 2013 verra donc apparaître de nouvelles recommandations en matière de neutralité d’INternet, d’accès non-discriminatoire au réseau, de service universel et de réduction des coûts de génie civil pour l’implantation du haut débit.
- création de nouvelles infrastructures de services publics numériques, tels que : identité et signature électroniques, justice en-ligne, dossiers médicaux électroniques, plates-formes culturelles en-ligne (“telles qu’Europeana”).
“L’économie numérique croît sept fois plus vite que le reste de l’économie mais son potentiel est actuellement bridé par un cadre politique paneuropéen lacunaire.”
- lancement d’une “grande coalition sur les compétences et les emplois numériques”. Objectif: “éviter qu’un million d’emplois dans le domaine des TIC ne soient pas pourvus d’ici à 2015 pour des raisons de manque de personnel qualifié.” Le plan d’action prévoit diverses mesures: augmentation du nombre de stages de formation informatique, resserrement des liens enseignement-entreprises, promotion du principe de certification des compétences “devant favoriser la mobilité professionnelle”, soutien aux entrepreneurs Web et conditions plus accueillantes pour les start-ups.
- définition d’une stratégie harmonisée (au niveau européen) en matière de cybersécurité, avec, notamment, mise en oeuvre d’une plate-forme en-ligne pour la prévention et la lutte contre les cyber-incidents transfrontières, et obligation, pour les Etats, d’informer sur les incidents.
- mise à jour du cadre des droits d’auteur
- promotion du cloud computing “en s’appuyant sur le pouvoir d’achat du secteur public”. Ce dernier devra donc donner l’exemple et entraîner à sa suite les acteurs privés. L’ambition est formulée dans des termes quasi lyriques: “contribuer à la création du plus grand marché numérique du monde, fondé sur l’informatique en nuage, en démontant les actuelles forteresses nationales et les opinions négatives des consommateurs.”
- lancement d’une nouvelle stratégie industrielle électronique (micro- et nano-électronique)
Planche de salut numérique?
L’espoir est de susciter une hausse de 5% du PIB européen au cours des 8 prochaines années “en augmentant les investissements dans les TIC, en améliorant le niveau des compétences numériques des travailleurs, en permettant l’innovation dans le secteur public, et en réformant les conditions générales pour l’économie de l’Internet.”
Les marchés publics électroniques à eux seuls pourraient permettre d’économiser 100 milliards d’euros par an et l’e-gouvernement peut réduire les coûts administratifs de 15 à 20 %.
Outre l’effet sur le PIB, les nouvelles mesures orientées numériques ont pour objectif de préserver et de relancer l’emploi. Dans son texte, la Commission, on l’a vu, fait allusion aux risques de carences en personnel qualifié (un problème d’ailleurs déjà bien réel), évaluant le risque à un million d’emplois non pourvus, d’ici 2015, par manque de profils adéquats. A contrario, le déploiement de nouvelles infrastructures serait un moyen de générer 1,2 million de nouveaux emplois européens. Tous secteurs d’activités confondus, la mise en oeuvre des nouvelles mesures et priorités favoriserait, selon la Commission, la création de 3,8 millions de nouveaux emplois “à long terme” (horizon non précisé).
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