Tel que défini en 2011, à la suite d’une étude prospective réalisée notamment par l’AWT, le Master Plan TIC se donne pour but global de “hisser la Wallonie dans le peloton de tête des territoires numériques en un peu plus d’une décennie”. Autant dire à l’horizon 2020 – ou 2022.
Six grands défis ont été identifiés:
- intégrer les technologies ICT au coeur du dispositif éducatif
- développer les infrastructures numériques et les réseaux à très haut débit
- structurer le secteur ICT
- généraliser l’usage de des technologies ICT avancées dans les entreprises
- développer les services publics numériques
- garantir l’accès universel aux technologies ICT.
Pour les relever, 10 objectifs stratégiques ont été définis.
- Système éducatif: mettre en oeuvre un système éducatif ”en phase avec l’évolution des technologies ICT”. Pour ce faire, il faudra travailler sur les compétences, les outils et les contenus. Toute une série de sous-chantiers étaient énumérés: déploiement d’un plan d’équipement des écoles (c’est notamment à cela que doit servir le projet-pilote Ecole numérique qui court jusqu’à la fin de l’année académique en cours), mise à disposition de connexion Internet à très haut débit, déploiement de nouveaux usages ICT pédagogiques, réforme des programmes scolaires, création d’auditoires numériques universitaires et d’une académie en-ligne offrant du contenu d’e-learning;
- Infrastructures de communications: on touche là au déploiement d’une infrastructure haut débit, tant en filaire (entreprises, administrations, écoles, ménages, centres de recherche) quen sans-fil (bâtiments, espaces publics, transports publics). Parmi les points à résoudre, par ailleurs: une s“implification des procédures d’implantation des infrastructures mobiles” et la mise en oeuvre de “synergies entre acteurs publics et privés”.
Côté réseau mobile (voix & données), il était question d’uniformiser la couverture sur l’ensemble du territoire et de permettre l’adoption de la technologie LTE (Long Term Evolution) dès que sa matutité commerciale serait chose acquise.
- Structuration du secteur ICT wallon: l’idée est ici de mieux le “fédérer” tout en “permettant à chacun de se concentrer sur sa mission”. Objectif: rendre le secteur plus performant, favoriser les conditions d’évolution des acteurs de terrain et renforcer la visibilité et la compétitivité du secteur à l’international.
- Potentialisation de ce secteur ICT. En jeu: “lui donner les moyens financiers, organisationnels et humains lui permettant d’être compétitif”, en ce compris donc sur la scène internationale.
- Création d’une “culture Web” au sein des PME et TPE en favorisant la généralisation de l’ICT en entreprise (e-business, réseaux sociaux, cloud, marketing mobile…).
- Numérisation du service public avec, en corollaire, la stimulation d’initiatives et l’adoption de nouveaux modes de travail
- Open Data: le Master Plan TIC préconise de “libérer les données publiques afin de doper les services au citoyen”. Jusqu’ici, personne n’a encore pris ce dossier à bras-le-corps. On assiste plutôt à un petit jeu de renvoi de patate chaude.
- Généralisation de l’usage de l’ICT au niveau du citoyen (développement de compétences, qualification des usages…). Cela pourrait notamment passer par une multiplication des EPN, l’apprentissage de l’ICT via serious games, une possible mise à disposition d’Internet à tarif réduit.
- Préparation aux évolutions futures, locales ou globales. En jeu: la régulation de l’espace numérique, l’e-gouvernance d’Internet. Le plan préconise ainsi une réflexion en matière de protection de la vie privée,n d’accès aux savoirs, de veille permettant d’anticiper les transformations, tant sociales, comportementales que réglementaires.
Agenda compromis
Le Master Plan TIC énumérait par ailleurs une cinquantaine d’objectifs opérationnels. Ils portaient sur toute une série de mesures à prendre ou d’objectifs concrets à atteindre selon (pour certains d’eux) un agenda déterminé. Depuis, le blocage du Master Plan TIC a bien entendu freiné nombre d’initiatives, dont certaines auraient dû idéalement prendre forme dès cette année.
Pour 2012: déploiement d’une infrastructure d’accès sans-fil pour 50% des bâtiments publics; création d’un “forum collaboratif” destiné aux agents de la fonction publique devant favoriser l’utilisation de l’ICT: actions de sensibilisation auprès des entreprises, des citoyens et des services publics afin d’informer et former les divers acteurs aux potentiels et dangers de la gestion de leur identité numérique afin d’“assurer un socle minimal de sécurité aux applications publiques.”
Pour 2013, le Plan prévoyait une couverture sans-fil (Wi-Fi ou LTE) des “hypercentres, places et parcs des 5 villes wallonnes”, le lancement d’un projet-pilote cloud pour le service public, la généralisation de la facture électronique à l’ensemble des prestataires publics ou encore la diffusion d’un jeu sérieux d’apprentissage des technologies ICT. L’open data était aussi planifiée puisqu’un “catalogue de données publiques disponibles” est censé être mis en ligne et qu’un “label wallon” devrait entrer en vigueur pour “certifier la bonne utilisation des données publiques afin de stimuler la création d’applications.”
Parmi les objectifs fixés pour 2014: disposer d’au moins 5 partenariats public-privé “de grande ampleur, sur des thématiques ICT précises”.
D’ici 2015, le but était d’assurer une couverture sans-fil pour 50% des transports en commun (gares, arrêts… compris) et d’équiper 30% des écoles en solutions pédagogiques virtuelles (Espaces Numériques de Travail, Learning Management Systems…).
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